Titre : | L'affectif et la protection de l'enfance | Type de document : | Livres, articles, périodiques | Auteurs : | Christian Allard (1954-....), Auteur | Note générale : | Un enfant peut-il grandir en ne se sentant aimé que temporairement ou transitoirement ? Un enfant peut-il développer ses capacités intellectuelles, sociales, relationnelles en état d'insécurité affective ? Un adulte peut-il trouver sa place dans la société s'il n'a jamais su quelle était sa place quand il était enfant ?
En France, 140 000 enfants sont confiés à l'Aide sociale à l'enfance. Pour eux comme pour tous, l'amour ne suffit pas, mais comme pour tous, il doit être premier. Une éducation sans amour n'a aucun sens.
L'affect ouvre vers la raison. Spinoza est rejoint par Freud : par nos affects nous accédons à nous-mêmes ; par le pouvoir de nous comprendre, nous avançons sur la voie de la liberté ; par le travail de la raison, nous passons de la dépendance à l'autonomie.
Comment permettre à ces enfants abandonnés, maltraités, traumatisés ? et donc avec des troubles du lien ? de connaître cette route ? La dimension affective, les remettre sur le chemin de la vie, c'est le rôle de la famille d'accueil ; les aider à tisser
le fil de leur pensée, celui des autres membres de l'équipe pluridisciplinaire.
L'auteur mobilise la philosophie et la psychanalyse pour éclairer sa pratique. La loi de 2007 réformant la protection de l'enfance, qui a introduit le mot affectif, offre l'occasion de réfléchir à ces questions.
Le placement familial se dévoile comme un formidable bijou de la clinique, et par là même, comme une incitation permanente à la réflexion. Qu'est-ce que l'humain ? Et que faut-il avoir reçu pour l'être devenu ?
Ce livre s'adresse aux professionnels de la protection de l'enfance ainsi qu'à tout citoyen qui veut prendre sa part dans le lien social. | Langues : | Français (fre) | Note de contenu : |
Loin des idées reçues du secteur, aussi désuètes qu’obsolètes, sur la «  bonne distance  » ou «  l’affectif appartient aux seuls parents  », Christian Allard propose une étude sinon exhaustive, du moins extrêmement détaillée sur la question de l’affectivité. Sémantique, philosophie, psychologie, droit, vignettes cliniques, expériences de terrain sont convoqués pour apporter un éclairage large et approfondi. L’affectif est pour tout être humain la source des relations à l’autre et le fondement de ses actes, rappelle-t-il. C’est vrai pour l’enfant : le lien à une personne fiable, prévisible, disponible et sensible constituent un besoin primaire, basique et premier non réductible à la satisfaction des seuls soins physiologiques.
Dès lors où il est confronté à des figures d’attachement marquées par l’impermanence, l’imprévisible et l’incompréhensible, il se trouve privé de cette sécurité intérieure indispensable pour lui permettre d’apprendre à réguler ses émotions : le sentiment de peur se mue en terreur, celui de surprise en panique et celui de tristesse en désespérance. Dès qu’on lui offre une niche affective réassurante, son développement peut reprendre un cours bien mieux structuré. C’est vrai aussi pour les professionnels chez qui la protection de l’enfance induit des émotions et des mouvements affectifs dont la force, et parfois la violence, plonge dans l’histoire personnelle. Plus ils sont confrontés à l’enfant carencé, plus ils sont exposés aux chocs émotionnels. Pour s’en protéger, ils ont imaginé une posture de repli : désaffectiver toute relation, le degré de professionnalisation étant jugé inversement proportionnel à l’attachement.
Christian Allard démontre l’absurdité et la nocivité de cette préconisation qui prive l’enfant d’un support essentiel de son épanouissement : se renarcissiser, en investissant des figures de protection, d’identification et de projection.
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L'affectif et la protection de l'enfance [Livres, articles, périodiques] / Christian Allard (1954-....), Auteur . - [s.d.]. Un enfant peut-il grandir en ne se sentant aimé que temporairement ou transitoirement ? Un enfant peut-il développer ses capacités intellectuelles, sociales, relationnelles en état d'insécurité affective ? Un adulte peut-il trouver sa place dans la société s'il n'a jamais su quelle était sa place quand il était enfant ?
En France, 140 000 enfants sont confiés à l'Aide sociale à l'enfance. Pour eux comme pour tous, l'amour ne suffit pas, mais comme pour tous, il doit être premier. Une éducation sans amour n'a aucun sens.
L'affect ouvre vers la raison. Spinoza est rejoint par Freud : par nos affects nous accédons à nous-mêmes ; par le pouvoir de nous comprendre, nous avançons sur la voie de la liberté ; par le travail de la raison, nous passons de la dépendance à l'autonomie.
Comment permettre à ces enfants abandonnés, maltraités, traumatisés ? et donc avec des troubles du lien ? de connaître cette route ? La dimension affective, les remettre sur le chemin de la vie, c'est le rôle de la famille d'accueil ; les aider à tisser
le fil de leur pensée, celui des autres membres de l'équipe pluridisciplinaire.
L'auteur mobilise la philosophie et la psychanalyse pour éclairer sa pratique. La loi de 2007 réformant la protection de l'enfance, qui a introduit le mot affectif, offre l'occasion de réfléchir à ces questions.
Le placement familial se dévoile comme un formidable bijou de la clinique, et par là même, comme une incitation permanente à la réflexion. Qu'est-ce que l'humain ? Et que faut-il avoir reçu pour l'être devenu ?
Ce livre s'adresse aux professionnels de la protection de l'enfance ainsi qu'à tout citoyen qui veut prendre sa part dans le lien social. Langues : Français ( fre) Note de contenu : |
Loin des idées reçues du secteur, aussi désuètes qu’obsolètes, sur la «  bonne distance  » ou «  l’affectif appartient aux seuls parents  », Christian Allard propose une étude sinon exhaustive, du moins extrêmement détaillée sur la question de l’affectivité. Sémantique, philosophie, psychologie, droit, vignettes cliniques, expériences de terrain sont convoqués pour apporter un éclairage large et approfondi. L’affectif est pour tout être humain la source des relations à l’autre et le fondement de ses actes, rappelle-t-il. C’est vrai pour l’enfant : le lien à une personne fiable, prévisible, disponible et sensible constituent un besoin primaire, basique et premier non réductible à la satisfaction des seuls soins physiologiques.
Dès lors où il est confronté à des figures d’attachement marquées par l’impermanence, l’imprévisible et l’incompréhensible, il se trouve privé de cette sécurité intérieure indispensable pour lui permettre d’apprendre à réguler ses émotions : le sentiment de peur se mue en terreur, celui de surprise en panique et celui de tristesse en désespérance. Dès qu’on lui offre une niche affective réassurante, son développement peut reprendre un cours bien mieux structuré. C’est vrai aussi pour les professionnels chez qui la protection de l’enfance induit des émotions et des mouvements affectifs dont la force, et parfois la violence, plonge dans l’histoire personnelle. Plus ils sont confrontés à l’enfant carencé, plus ils sont exposés aux chocs émotionnels. Pour s’en protéger, ils ont imaginé une posture de repli : désaffectiver toute relation, le degré de professionnalisation étant jugé inversement proportionnel à l’attachement.
Christian Allard démontre l’absurdité et la nocivité de cette préconisation qui prive l’enfant d’un support essentiel de son épanouissement : se renarcissiser, en investissant des figures de protection, d’identification et de projection.
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