[article] in Santé mentale > 273 (Décembre 2022) . - p. 23-27 Titre : | Narcissisme, estime de soi : quelles relations ? | Type de document : | Livres, articles, périodiques | Auteurs : | Catherine Chabert | Année de publication : | 2022 | Article en page(s) : | p. 23-27 | Note générale : | Cet article fait partie du dossier " Du narcissisme à l'estime de soi ". | Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | concept estime de soi idéal du moi narcissisme perte d'objet psychopathologie relation interpersonnelle représentation pulsionnelle subjectivité | Résumé : | Si la notion d'estime de soi relève davantage de la psychologie et celle de narcissisme plutôt de la psychanalyse, leur proximité apparente conduit à s'interroger sur leurs relations.
Les relations entre estime de soi et narcissisme mettent-elles en évidence une antinomie plus ou moins radicale ou sont-elles susceptibles de montrer une certaine continuité, voire une complémentarité effective ?
Une différence essentielle s'impose d'un point de vue épistémologique : l'estime de soi relève d'une évaluation consciente - comme en témoigne par exemple la phrase de Rousseau : « Nul ne peut être heureux s'il ne jouit de sa propre estime » - alors que le narcissisme au sens freudien du terme trouve ses racines dans des processus inconscients. On pourrait penser que l'estime de soi se constitue à sa juste mesure, dans un processus qui prend en compte de manière relativement objective les qualités et les défauts de l'individu à l'aune des exigences et des critères susceptibles de lui accorder sa valeur. Cependant, même dans cette acception, il est sûr que la part subjective de l'estime de soi est fortement impliquée et entraîne des infléchissements positifs ou négatifs selon le regard que le sujet porte sur lui-même. Or, la valeur que le sujet s'accorde dépend du regard des autres, en partie au moins, mais surtout de la comparaison entre les modèles qu'il se donne comme références idéales et morales et ce qu'il estime ou croit être par rapport à ces modèles. Bien sûr, les déterminants culturels et sociaux jouent un rôle non négligeable, mais dans les perspectives de la psychanalyse, c'est la manière dont ils sont utilisés au sein de la réalité psychique qui doit nécessairement être prise en compte. |
[article] Narcissisme, estime de soi : quelles relations ? [Livres, articles, périodiques] / Catherine Chabert . - 2022 . - p. 23-27. Cet article fait partie du dossier " Du narcissisme à l'estime de soi ". Langues : Français ( fre) in Santé mentale > 273 (Décembre 2022) . - p. 23-27 Mots-clés : | concept estime de soi idéal du moi narcissisme perte d'objet psychopathologie relation interpersonnelle représentation pulsionnelle subjectivité | Résumé : | Si la notion d'estime de soi relève davantage de la psychologie et celle de narcissisme plutôt de la psychanalyse, leur proximité apparente conduit à s'interroger sur leurs relations.
Les relations entre estime de soi et narcissisme mettent-elles en évidence une antinomie plus ou moins radicale ou sont-elles susceptibles de montrer une certaine continuité, voire une complémentarité effective ?
Une différence essentielle s'impose d'un point de vue épistémologique : l'estime de soi relève d'une évaluation consciente - comme en témoigne par exemple la phrase de Rousseau : « Nul ne peut être heureux s'il ne jouit de sa propre estime » - alors que le narcissisme au sens freudien du terme trouve ses racines dans des processus inconscients. On pourrait penser que l'estime de soi se constitue à sa juste mesure, dans un processus qui prend en compte de manière relativement objective les qualités et les défauts de l'individu à l'aune des exigences et des critères susceptibles de lui accorder sa valeur. Cependant, même dans cette acception, il est sûr que la part subjective de l'estime de soi est fortement impliquée et entraîne des infléchissements positifs ou négatifs selon le regard que le sujet porte sur lui-même. Or, la valeur que le sujet s'accorde dépend du regard des autres, en partie au moins, mais surtout de la comparaison entre les modèles qu'il se donne comme références idéales et morales et ce qu'il estime ou croit être par rapport à ces modèles. Bien sûr, les déterminants culturels et sociaux jouent un rôle non négligeable, mais dans les perspectives de la psychanalyse, c'est la manière dont ils sont utilisés au sein de la réalité psychique qui doit nécessairement être prise en compte. |
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