Catalogue en ligne

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 3

Titre :	L'Edito - Vivre avec la peste
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 3
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste mort maladie peste noire
Résumé :
Note de contenu :	Elle est le nom de nos peurs. Lorsque nous avons été sidérés, il y a trois ans, par une maladie venue d'ailleurs, qui frappait sans prévenir et laissait la médecine impuissante, nous avons relu Thucydide et, bien sûr, Albert Camus. Nous faisions l'expérience de l'épidémie. Nous revivions la peste. On était quand même loin du compte. Pas seulement parce qu'en moins d'un an les populations riches eurent accès à des vaccins efficaces, mais parce que les dégâts - terribles - du SARS-COV-2 (en bilan haut, 28 millions de morts) restent incommensurables avec les effets du fléau qui, par deux fois, s'abattit sur l'Eurasie dans le seul Moyen Age. On estime aujourd'hui que la deuxième vague, dite « Peste noire », tua, au XIVe siècle, 52 millions d'Européens, soit environ 2 sur 3, une statistique presque impossible à regarder en face. Mortelle dans 70 % des cas sous sa forme bubonique, mais pratiquement à coup sûr, en moins de 24 heures, dans sa version pulmonaire, la maladie avait de quoi terrifier. On la connaît maintenant beaucoup mieux grâce aux avancées de l'archéologie et, plus encore, de l'archéo-génétique, dont Patrick Boucheron a nourri pendant deux ans ses cours au Collège de France. C'est sur cette base renouvelée qu'il reconstitue ici l'itinéraire de la pandémie la plus mortelle de l'histoire. Née sans doute au Kokonor, elle dormait en Asie centrale, au chaud dans les fourrures des rongeurs. Les bouleversements dus au « grand échange mongol », les conquêtes mais aussi toutes les formes de commerce liées, aux XIIIe et XIVe siècles, à cette connexion majeure entre l'Asie et l'Europe déclenchèrent le saut d'espèce et la contamination des humains. Rien n'arrêterait la tueuse, qui trouva partout un terrain favorable - des grains, des rats, des puces et peut-être une conjoncture climatique décisivement propice, alors que les hivers refroidissaient, à l'aube du « petit âge glaciaire ». Mais l'ADN n'explique pas tout. C'est aussi l'histoire des sociétés humaines face à la peste que nous avons voulu raconter ici. L'étonnement vient de l'extraordinaire résilience des populations : les médecins, si mal armés pourtant, qui observent, incisent, isolent, font brûler les vieux chiffons, se couvrent le nez et la bouche, ce qui n'était pas si bête ; les autorités de Tournai qui, passé la panique, ne tardent pas à distinguer les métiers essentiels et à assurer la tenue des marchés. L'archéologie nous prouve qu'on ne renonça pas, au XIVe siècle, à enterrer les corps à peu près dignement. Et si l'économie s'effondra - forcément -, la reprise agricole fut, dans les plaines, assez rapide. Puisqu'on manquait de bras, les salaires augmentèrent, vite rognés pourtant par l'inflation. Les ordonnances royales remirent bientôt tout le monde au travail, dans un ordre nouveau et de nouveaux rapports de force. Même le droit s'adapta et, après la stupeur, émergea, de ces âges sombres, un art macabre qui allait marquer durablement les imaginaires européens, jouant et dansant avec la Mort. La troisième pandémie, née en Asie au milieu du XIXe siècle, fut une bataille au sommet. Yersin identifia le bacille à Hongkong il y a cent trente ans, on tenta des sérums, mit au point des masques et inventa des antibiotiques. Mais on meurt encore de la peste, notamment à Madagascar. Et même si on espère un vaccin du côté de l'Institut Pasteur, des zones d'ombre subsistent dans l'écologie de la maladie. On sait aujourd'hui que le bacille ne meurt jamais, que la guerre n'est pas gagnée et que le plus sage est peut-être d'apprendre à vivre avec la peste.

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 6-13

Titre :	Prologue - L'historien et le généticien
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Johannes Krause, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 6-13
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste mort maladie peste noire histoirien généticien
Note de contenu :	Depuis quelques années, la génétique révolutionne l'histoire des maladies en permettant d'identifier les agents pathogènes responsables de morts vieilles de plusieurs siècles. Comment écrire l'histoire de la peste à l'heure de l'ADN ? L'Histoire : Comment devient-on généticien de la peste et historien de la peste ? Johannes Krause : C'est en 2010 que j'ai commencé à m'intéresser à la peste, lorsqu'une étudiante, Verena Schuenemann, m'a demandé de diriger la thèse qu'elle comptait consacrer à l'étude génétique des pestes du passé. A l'époque, c'était quelque chose de nouveau. Il existait bien quelques études à base d'amplification en chaîne par polymérase (en anglais : Polymerase Chain Reaction, PCR), capables de déterminer si Yersinia pestis était présent ou non dans un échantillon. Mais elles étaient très contestées en raison du risque de contamination inhérent à cette technique, et le séquençage génétique de nouvelle génération n'avait pas encore été mobilisé en la matière (cf. p. 11). Pour ma part, je m'étais familiarisé avec cette nouvelle technologie pour étudier les animaux du Pléistocène et des humains archaïques tels les hommes ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 14-17

Titre :	Antiquité - Ces pestes qui n'en étaient pas
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Benoît Rossignol, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 14-17
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste mort maladie peste noire fléau
Note de contenu :	Nombreuses sont les fausses pestes qui ont ravagé les mondes anciens. La mieux documentée est la « peste antonine », qui bouleversa Rome à partir de 166. Galien en fut le témoin impuissant. Au coeur de l'été 165, une maladie ravagea Smyrne, ville d'Asie Mineure qui appartenait à l'Empire romain alors dirigé par Marc Aurèle et son frère adoptif Lucius Verus. Le rhéteur Aelius Aristide, à la santé fragile, est frappé après toute sa maisonnée. Il en a laissé un récit saisissant dans ses Discours sacrés, véritable autobiographie médicale. Au coeur d'une nuit de fièvre, le salut lui vint d'Athéna. La déesse lui apparut, lui assurant que les poèmes d'Homère n'étaient pas un mythe - et qu'il fallait donc s'inspirer du courage des héros -, et parvint à le guérir. Des traces ténues, mais certaines Un an plus tard, au moment du retour triomphal de Lucius Verus, vainqueur en Orient des Parthes, la maladie dévasta Rome. Par la suite on considéra que l'armée avait ramené avec elle la maladie dans l'empire après la prise de Séleucie du Tigre, en Mésopotamie. Une vision sans doute trop simpliste, même si les déplacements militaires des année ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 18-24

Titre :	Sous Justinien, la première vague de peste
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Claire Sotinel, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 18-24
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste mort maladie première pandémie
Note de contenu :	C'est sous le règne de l'empereur byzantin que sévit, en 541, la première pandémie de peste attestée. Elle touche Constantinople en 542 et fait peser jusqu'au VIIIe siècle sur l'ensemble du monde méditerranéen une menace sourde qui affaiblit l'empire. On l'appelle la « Grande Peste », ou la « peste justinienne » - du nom de l'empereur dont le règne (527-565) fut frappé par la terrible pandémie, dont il souffrit lui-même. Pendant des siècles, tout en étant considérée comme une catastrophe majeure, elle n'a inspiré que les historiens de la médecine. Aucune grande synthèse ne l'ignorait, mais on se contentait d'affirmer son existence, ou de s'interroger sur sa chronologie précise, ainsi de l'article fondateur de Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben sur « La peste dans le Haut Moyen Age », publié dans les Annales en 1969. Depuis une vingtaine d'années cependant, grâce à la coopération entre spécialistes des sciences dites « dures », archéologues et historiens, les études sur la peste du VIe siècle ont été considérablement renouvelées. On sait désormais que l'épidémie apparue en 541 à Péluse, dans le delta du Nil, est due à Yersinia pestis, le même bacille que celui de la Grande Peste de 1348. Cette découvert ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 26-29

Titre :	Moyen-Age - Peste noire, une histoire mondiale
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 26-29
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste mort maladie histoire mondiale carte géographique
Note de contenu :	Beaucoup d'incertitudes demeurent quant à la circulation de la Peste noire. Où a-t-elle émergé précisément ? La Chine et l'Inde ont-elles été touchées ? Le royaume de Bohême a-t-il été épargné ? Une chose est certaine : tout ne commence pas à Caffa en 1346 et l'histoire de la Peste noire ne se limite pas aux ravages qu'elle cause en Europe, de 1347 à 1353. A la faveur des conquêtes et des échanges mongols, des routes de commerce et de pèlerinage, elle parcourt, peut-être dès le XIIIe siècle, assurément dès les années 1330, les continents asiatique, européen et africain. Au XVe siècle, elle touche encore Le Caire et l'Éthiopie. Pendant longtemps, c'était uniquement à partir des sources textuelles et archéologiques que l'on reconstituait cette histoire et cette cartographie. Depuis quelques années, les séquençages génomiques de Yersinia pestis dans les cimetières médiévaux viennent les conforter - peut-être, demain, permettront-ils de faire le jour sur les zones d'ombre qui p ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 30-45

Titre :	Peste noire : itinéraire d'une tueuse
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Patrick BOUCHERON, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 30-45
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste mort maladie itinéraire
Note de contenu :	Parti sur les traces de la féroce tueuse du XIVe siècle, responsable de la plus grande catastrophe démographique de l'histoire, Patrick Boucheron livre un nouveau récit de la Peste noire. Une histoire-monde qui débute dès 1338 dans les steppes d'Asie centrale. On eût dit un tapis qu'on avait roulé avec tout ce qui se trouvait dessus », se souvient Ibn Khaldûn dans son Autobiographie qui prélude à sa grande philosophie de l'histoire. Il avait 16 ans quand la « peste dévastatrice » atteignit Tunis en 1348, emportant ses parents, ses maîtres et la plupart de ses amis. Il aurait pu dire, comme Pétrarque quelques années plus tard, que cette « peste universelle qui allait épuiser le monde » laissait « les hommes esseulés et faibles ». Mais comment allaient-ils raconter cette histoire, et comment les historiens peuvent-ils aujourd'hui en faire récit ? Si la deuxième pandémie de peste, dont l'épisode paroxystique eut lieu entre 1347 et 1353 pour l'Eurasie, constitue bien à ce jour la plus grande catastrophe de l'histoire de l'humanité, alors on ne peut se contenter d'en dérouler tranquillement le tapis narratif. Il faut de grandes causes aux grands désastres, un coup d'envoi tonitruant et épique, ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 38-39

Titre :	Peste noire : combien de morts ?
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Ole Benedictow, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 38-39
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste mort maladie chiffres
Note de contenu :	Un tiers de la population européenne : c'est le chiffre classique retenu par les historiens. Il pourrait avoir été fortement sous-estimé. Ole Benedictow estime, lui, que la Peste noire et ses conséquences auraient emporté près des deux tiers de la population européenne. Les historiens ont longtemps avancé qu'entre un quart et un tiers de la population européenne aurait péri de la Peste noire, sans étayer cette estimation de preuves documentaires solides. Ce n'est qu'au cours des deux dernières générations que se sont multipliées les études locales sur la mortalité de la Peste noire, dont mon ouvrage de 2004 The Black Death, 1346-1353 (The Boydell Press) constituait la première tentative de synthèse. Fondé sur 248 études de mortalité locale - 300 dans l'édition augmentée de 2021 -, examinées au double prisme de la critique textuelle et de l'analyse démographique, ce travail avançait un taux de mortalité moyen de l'ordre de 60 % en Europe, légèrement plus élevé en Angleterre, où l'on dispose de la documentation la plus riche. Il s'agissait d'ailleurs d'une interprétation prudente de la documentation, plus susceptible d'être revue à la hausse qu'à la baisse lorsque des données supplémentaires seraient devenues disponibles. Cela n'a pas empêch ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 44-45

Titre :	Comment la peste est devenue noire
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Michel PASTOUREAU, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 44-45
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste mort maladie couleur noire
Note de contenu :	Aucun chroniqueur du Moyen Age n'associe le noir à la pestilence qui frappe l'Europe. Il faut dire qu'à cette date la couleur noire est en pleine promotion. La Grande Peste du milieu du XIVe siècle n'a pas toujours été noire. Elle l'est devenue tardivement, sous la plume d'historiens allemands et anglais de la première moitié du XIXe siècle (der Schwarze Tod, the Black Death). A leur suite, l'adjectif a été repris dans d'autres langues, d'abord en association avec le mot « mort », puis avec le mot « peste ». En français, l'expression « Peste noire » fut adoptée tôt, dès 1850, et est restée d'usage courant jusqu'à nos jours. Certes, sous l'Ancien Régime, plusieurs auteurs parlent déjà de « mort noire », mais ils écrivent en latin et l'adjectif ater qu'ils emploient (mors atra, pestilentia atra) a sans doute un sens plus intensif (« atroce », « horrible ») que véritablement chromatique. C'était déjà souvent le cas en latin classique. Quant aux chroniqueurs et historiens médiévaux eux-mêmes, jamais ils ne font usage de la locution « Peste noire ». En français, sous leur plume, l'effroyable pandémie est le plus so ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 46-49

Titre :	Peste : plongée dans les sources chinoises
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Timothy Brook, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 46-49
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste Chine questionnement pandémie
Note de contenu :	On a cru que la Chine était le berceau de la Peste noire : on peine aujourd'hui à savoir si elle a même été frappée par la pandémie. Histoires dynastiques, sources médicales, archéologie funéraire : de quels documents dispose-t-on pour trancher la question ? Le 17 août 1348 Ralph de Shrewsbury, chancelier de l'université d'Oxford avant d'être élu évêque de Bath et de Wells, écrit à ses archidiacres pour les prévenir qu'une épidémie s'approche de l'Angleterre. D'après ce qu'il a entendu, la maladie a déjà décimé les Français et, à moins que tout le monde ne supplie Dieu d'envoyer un air sain, le fléau massacrera également les Anglais. Il l'appelle « la pestilence venue de l'Est ». D'autres chroniqueurs sont plus précis. Un observateur anglais affirme qu'elle vient de Turquie. Un autre suggère qu'elle serait originaire d'Inde. Une chose aussi terrible ne peut, en tout cas, venir que de l'Orient. Au Levant, sans grande surprise, les observateurs sont mieux informés au sujet de ce que nous appelons aujourd'hui la « deuxième pandémie de peste ». L'historien Ibn al-Wardi, mort de la peste en 1349, déclare que la grande mortalité a « commencé dans le monde des ténèbres », ce par quoi il désigne le Nord, occupé alors p ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 50-54

Titre :	Islam - La huitième plaie d'Égypte
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Julien Loiseau, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 50-54
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste Islam peste noire Egypte
Note de contenu :	Province la plus riche et la plus peuplée du monde islamique, l'Égypte entame au XIVe siècle un long déclin sous l'effet de la Peste noire. Une catastrophe exceptionnellement bien documentée par les archives mameloukes puis ottomanes. La peste est une vieille connaissance en Islam. Lors des conquêtes arabes des VIIe-VIIIe siècles, la peste justinienne fait rage dans l'Empire perse comme dans l'Empire romain, contribuant à l'affaissement des deux vieux empires. La tradition islamique retient l'épisode de la « peste d'Emmaüs » (Amwâs, en Palestine), qui provoque en 638-639 la mort de milliers de guerriers arabes. Deux attitudes devant l'épidémie sont retenues en exemple : celle du calife Umar, qui renonce à se rendre dans la zone contaminée et se replie à Médine ; celle de Mu'adh, le commandant des troupes stationnées à Amwâs, qui considère la peste comme une manifestation de la miséricorde divine, et finit par en mourir. Les théologiens appuient sur cet épisode leur réflexion sur la prédestination et le libre arbitre, reconnaissant la dignité de martyr aux croyants morts de la peste ; les juristes, leur injonction à ne pas s'approcher d'une zone contaminée et à ne pas la fuir si l'on s'y trouve déjà ; les ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 56-60

Titre :	Du côté des médecins - La grande peur de la contagion
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Marilyn Nicoud, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 56-60
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste médecin contagion mesures sanitaires infection
Note de contenu :	Même si les causes de la maladie sont encore mal connues et les remèdes, inefficaces, les médecins, dès le XIVe siècle, ont cherché, appuyés par les villes, à mettre en oeuvre des mesures sanitaires nouvelles pour empêcher la propagation de l'épidémie. Si la peste n'est pas une maladie interhumaine, sinon dans sa forme pulmonaire, elle n'en a pas moins été longtemps perçue comme transmissible. Dès le milieu du XIVe siècle, les textes médicaux et les autorités publiques évoquent en effet une « maladie contagieuse » (morbus contagiosus). Mais encore faut-il s'entendre sur le sens du mot, qui n'a rien à voir avec les théories microbiennes. Selon les conceptions médicales antiques et médiévales, le terme désigne un contact qui s'opère aussi bien par le toucher que par le regard, les objets contaminés ou encore les exhalaisons des malades. Loin d'être opposées, infection et contagion se complètent comme agent pathogène et facteur de transmission : l'air putréfié est le responsable des épidémies. Il est pensé comme corrompu dans sa substance par toute une série de causes hiérarchisées : des plus lointaines (une conjonction astrale) aux plus proches, telles des vapeurs putrides venues des marais, des entrailles de la terre ou de ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 62-65

Titre :	Aux Pays-Bas, les affaires continuent !
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Elodie Lecuppre-Desjardin, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 62-65
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste Pays-Bas économie marchands
Note de contenu :	Les historiens ont longtemps cru que les villes des anciens Pays-Bas, dont l'économie demeura florissante, avaient été épargnées par la peste. Il n'en fut rien, mais elles apprirent à « vivre avec ». Les gouvernements mirent tout en oeuvre pour maintenir la production et préserver les métiers « essentiels ». Que tous les tisserands, foulons, arçonneurs [ouvriers qui débarrassent la laine de ses impuretés], et tous les autres gens de métier qui ont de l'ouvrage, veuillent demain ouvrir bien et paisiblement leurs ateliers, sous peine d'encourir une amende de 10 livres et une peine de prison en la ville. Et que tous les teinturiers installent leurs cuves, et fassent oeuvrer de la manière accoutumée. Et que tous les drapiers fassent la quantité de fils habituelle à envoyer à la teinture sous peine de 10 livres d'amende. » Ainsi s'expriment les échevins de la ville de Tournai dans leur registre aux édits et aux bans en décembre 1349. Les injonctions qui se multiplient en direction de tous les corps de métier prennent le chemin de l'ordre routinier et n'auraient rien de surprenant si elles n'étaient émises en pleine épidémie de peste. Alors que la maladie a fait son apparition au mois d'août de cette année dans les comtés et duchés qui constituent les anciens Pays-Ba ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 66-71

Titre :	La peste est-elle une catastrophe économique ?
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Robert Braid, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 66-71
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste inflation salaires économie inégalités
Note de contenu :	L'effondrement démographique a bouleversé les marchés et favorisé les travailleurs accusés bien vite d'être des profiteurs de peste. Mais les autorités partout en Europe, et notamment Édouard III roi d'Angleterre, ont repris le contrôle de la situation, fixant les prix et les salaires, et réglementant le marché du travail. La Peste noire, en emportant plus de la moitié de la population, ne put qu'avoir un impact économique important et immédiat. Arrêt brutal de la production, réduction nette de la demande, augmentation de la masse monétaire par habitant, baisse des rentes et de l'assiette fiscale : les marchés ont été bouleversés et les autorités ont tenté de limiter les répercussions de la crise avec les moyens à leur disposition. D'autant que l'épidémie ne fut pas un événement ponctuel, puisqu'elle ressurgit, par vagues, fauchant à de multiples reprises une partie de la population tous les quinze à vingt ans, et ce, jusqu'au début du XVIIIe siècle. Si les situations étaient bien évidemment différentes selon les régions, presque tous les pouvoirs en place au moment de la crise ont réagi en établissant une nouvelle politique du travail. Les profiteurs de peste Les chroniqueurs et moralistes de la deuxième moitié du XIVe siècle observent les effets de l'épidémie sur le ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 72-77

Titre :	52 millions de morts : L'ébranlement des sociétés européennes
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Etienne Anheim, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 72-77
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste Europe église dépeuplement mort
Note de contenu :	Peu de textes, presque pas d'images : la peste n'a guère été représentée. En apparence, elle ne produisit pas de changements majeurs dans les structures sociales, qui résistèrent. Pourtant, la force du choc ébranla en profondeur et durablement les sociétés. En 1967, dans son uchronie La Porte des mondes, Robert Silverberg imagine une Peste noire si terrible que l'Europe du XIVe siècle, dévastée, aurait été colonisée par un Empire ottoman devenu l'une des grandes puissances du XXe siècle, aux côtés de la Russie, du Japon ou de l'Empire aztèque. Cette « grande divergence » fictionnelle, érigeant la peste en tournant de l'histoire mondiale, est l'envers d'un miroir dont le reflet bien réel est connu : ce serait à partir du temps de la peste que l'Europe a commencé à étendre son emprise sur le reste du monde. S'interroger sur ce paradoxe montre que la peste est indissociable de ses effets à long terme sur les sociétés européennes, dont la mesure n'a rien d'évident. Les liens familiaux rompus Les récits de l'hécatombe elle-même sont d'autant plus frappants qu'ils sont peu nombreux. Depuis Avignon, en 1348, le musicien et chapelain Louis Sanctus de Beringen décrit la panique d'un monde où les liens ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 78-84

Titre :	XVIe et XVIIIe siècle : On n'en sort pas - La faute aux Ottomans ?
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Etienne Anheim, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 78-84
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste Méditerranée panique morts
Note de contenu :	Aux XVIIe et XVIIIe siècles les retours de peste désolent régulièrement les rives de la Méditerranée. Les Ottomans sont accusés de propager le mal. Pourtant, la Sublime Porte fut loin d'être inactive dans la lutte contre la maladie. En 1670 Gabriel Gómez de Losada, un frère mercédaire1 espagnol, publie à Valence le récit de son voyage à Alger où il a brièvement séjourné pour porter secours aux captifs chrétiens qui y étaient détenus. Dans son ouvrage, Losada décrit longuement les ravages causés par la peste dans la ville ottomane. Elle s'y propage à la faveur de la saleté des rues et de l'incurie des autorités locales, qui n'instaurent aucune procédure de désinfection ou de quarantaine envers les navires accostant dans son port : « La cause première est qu'[elles] admettent tous ceux qui viennent du Levant, où la contagion est très persistante. » Cette idée d'une peste endémique en Afrique du Nord et au Levant en raison de l'incapacité ottomane à mettre en place des mesures sanitaires n'est pas une invention de Losada. C'est même un lieu commun dans l'Europe occidentale des XVIIe et XVIIIe siècles, où médecins, diplomates et érudits dépeignent l'Empire ottoman comme un foyer de peste a ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 85

Titre :	Marseille en quarantaine
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Fleur Beauvieux, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 85
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	épidémie 1720 Marseille peste
Note de contenu :	La dernière grande épidémie de peste qui frappe massivement la France à l'Époque moderne s'abat sur Marseille en juin 1720. La peste n'avait pas atteint Marseille depuis soixante-dix ans. Il s'agissait alors, pour le prestigieux port franc du XVIIIe siècle, d'une maladie d'un autre temps, d'autant que la ville était dotée d'un système sanitaire opérationnel censé la prévenir des épidémies. Le 25 mai 1720 le Grand-Saint-Antoine, un bateau de retour de Smyrne, ayant mouillé dans plusieurs échelles où l'épidémie sévissait non loin, comme Seyde (Sidon), Tripoli (actuel Liban) ou Chypre, arrive dans la cité. Le navire contenait des étoffes infectées par le bacille de Yersin. Il est mis en quarantaine préventive sur les îles de Pomègues et Jarre. Son capitaine présente une patente nette (soit sans risque sanitaire) aux intendants de la Santé, bien que certains membres de l'équipage soient morts pendant la traversée de retour. Un autre décès survient sur le bâtiment alors en quarantaine et ses membres sont transférés au lazaret, situé sur la côte d'Arenc, hors des remparts de la cité. La quarant ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 86-87

Titre :	Une législation d'exception : Le droit de la peur
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Caroline Callard, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 86-87
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste législation travail loyer peur
Note de contenu :	A-t-on le droit de ne plus aller travailler ? Peut-on cesser de payer son loyer ? La simple crainte de la maladie justifie-t-elle la fuite ? Autant de questions auxquelles les juristes du XVIe siècle ont été confrontés. Par son ampleur, la Grande Peste du XIVe siècle a ébranlé jusqu'aux fondements de l'organisation des sociétés médiévales. Une législation d'exception fut mise en place pour définir les conditions juridiques des confinements et autres mesures d'urgence prises par les autorités civiles. Mais l'épidémie eut aussi des conséquences sur les actes du droit privé : l'incertitude qui pesait sur l'existence des individus invalidait leur capacité à nouer des contrats les engageant dans le temps. Près de deux siècles après, et alors que la peste est encore présente en Europe, Gianfrancesco Sannazari della Ripa, professeur venu de Pavie enseigner le droit civil en Avignon, propose une synthèse des expérimentations menées. En mars 1520, alors que l'épidémie se répandait dans le Comtat Venaissin, son université a suspendu les cours et s'est transportée à Noves. Ripa a trouvé refuge à Mazan. C'est le fruit de cette expérience amère et le repos forcé où il se trouve qui le poussent à envisag ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 88-90

Titre :	1656, Naples : une catastrophe annoncée
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Idamaria Fusco, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 88-90
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste catastrophe Naples punition divine
Note de contenu :	En 1656 la moitié de la population de Naples, alors sous domination espagnole, est fauchée par la peste. Apeurées, les autorités tardent à intervenir. L'épidémie sévissait pourtant depuis des années en Méditerranée. Pendant des mois, entre mars et juillet 1656, une terrible épidémie se propagea dans le vice-royaume de Naples, alors tenu par les Espagnols. L'épidémie, qui avait déjà touché l'Espagne et la Sardaigne, se répandit aussi aux alentours de Rome et de Gênes. Il s'agissait, sans doute, d'une forme de peste bubonique causée par le bacille Yersinia pestis, peut-être apporté à Naples par un bateau en provenance de Sardaigne. Une fois le mal introduit en ville, les réactions des autorités furent très lentes, si bien que la contamination s'en trouva facilitée. Même les médecins nièrent longtemps le caractère transmissible du mal mystérieux et ceux d'entre eux qui osaient parler de « maladie contagieuse » étaient jetés en prison. Crainte de la panique Le retard à admettre qu'une « contagion » avait frappé la cité s'explique par plusieurs raisons : la crainte de déclencher un mouvement de panique ; le risque, pour les Napolitains, de se retrouver isol ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 91

Titre :	La peste vue par Poussin
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Joël CORNETTE, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 91
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste peinture Italie Asdod Nicolas Poussin peintre
Note de contenu :	En 1630, avec La Peste d'Asdod, Nicolas Poussin, qui réside depuis 1624 à Rome, peint un thème biblique tout en témoignant de l'épidémie qui sévit alors en Italie du Nord. 1. Un épisode biblique Poussin, marqué par l'épidémie en Italie, transpose l'événement en évoquant un épisode biblique. Dans le livre de Samuel, il est rapporté qu'après avoir dérobé aux Israélites leur Arche d'alliance les Philistins furent punis par le Seigneur, qui brisa la statue de leur dieu Dagon et répandit la peste dans la ville d'Asdod. On voit ici l'Arche d'alliance et la statue brisée. On entrevoit la cité, son obélisque et ses palais inspirés de l'architecture romaine. 2. La peur Même les spectateurs les plus éloignés, terrifiés par la scène en contrebas, ne sont pas saufs. Plusieurs médecins identifient en effet à l'époque la peur et l'imagination comme des vecteurs de l'épidémie - notamment dans les milieux paracelsiens, parmi lesquels évolue Poussin. Pourquoi alors peindre une scène aussi terrifiante ? Certains spécialistes y voient une forme de catharsis picturale, un remède contre la peste, en somme, sous forme d ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 92-93

Titre :	Archéo-anthropologie : Enterrés à la hâte ?
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Dominique Castex, Auteur ; Sacha Kacki, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 92-93
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste enterrement fosse squelettes entassés
Note de contenu :	Contrairement à l'idée commune, les rituels funéraires ont été largement maintenus en temps de mort de masse. Jusqu'à l'Époque moderne. Des épidémies de peste ne subsistèrent longtemps comme unique témoignage que les récits d'auteurs contemporains qui en relataient les assauts répétés ou des traces dans les archives. Cependant, depuis la fin des années 1980, des fouilles archéologiques de plus en plus nombreuses, à la faveur notamment de l'essor de l'archéologie préventive, ont conduit à la découverte de cimetières au sein desquels leurs victimes ont été inhumées. La relation de ces sites avec la peste, d'abord suspectée grâce à des indices archéologiques (plusieurs corps inhumés simultanément), a été, depuis, attestée par des analyses anthropologiques : absence de traumatisme sur les squelettes excluant des morts violentes, mise en évidence d'une signature démographique propre à la maladie. Les travaux en paléobiochimie moléculaire ont permis d'identifier l'ADN du bacille Yersinia pestis dans les restes squelettiques. C'est ainsi qu'aujourd'hui une cinquantaine de cimetières médiévaux et modernes a ... Pour lire l’intégralité de cet article

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 96-100

Titre :	XIXe - XXIe siècle - Enfin vaincue ? Bataille au sommet
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Clément Fabre, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 96-100
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste bacilles :intervention masque
Note de contenu :	Conférences internationales, masques sanitaires et microbiologie : la pandémie qui éclate en Chine à la fin du XIXe siècle ouvre une histoire moderne de la peste, dans laquelle nous vivons encore. Et c'est elle, aussi, qui révolutionne l'histoire des pestes du passé. Dans la décennie qui suit son explosion à Canton et Hongkong en 1894, la troisième pandémie de peste est la première à toucher simultanément l'ensemble des continents, affectant des régions du monde que le fléau avait jusqu'alors épargnées. Au milieu du XXe siècle, on dénombre environ 15 millions de morts à l'échelle mondiale, surtout en Inde et en Chine, et la peste demeure endémique jusqu'à nos jours en plusieurs points du globe : elle cause encore, de 2013 à 2018, 487 morts en Afrique (principalement à Madagascar et en République démocratique du Congo, mais aussi en Ouganda et en Tanzanie), 28 en Amérique (en Bolivie, au Pérou et aux États-Unis) et 12 en Asie (en Chine, Russie, au Kirghizistan et en Mongolie)1. Surtout, cette pandémie est la première, dans l'histoire de la peste, à faire d'emblée l'objet d'une gestion internationale. Les rapports que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) continue de publier sur la maladie dans le monde sont en cela les héritiers d'une ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 101-103

Titre :	Yersin sans légende
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Claire Fredj, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 101-103
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste Yercin laboratoire bacille sérum vaccin
Note de contenu :	Retour sur la découverte de Yersinia pestis, entre essor du pasteurisme français et concurrence bactériologique internationale. La troisième pandémie de peste commence au même moment où s'affirme la « révolution bactériologique ». C'est en 1894, sous l'égide de l'Institut Pasteur de Paris, que le gouvernement français envoie en mission Alexandre Yersin, bactériologiste déjà reconnu, à Hongkong afin d'étudier la nature de la maladie et les mesures pour l'empêcher d'atteindre l'Indochine. Ses découvertes marquent une étape décisive dans la compréhension de la bactérie responsable de la peste et dans la gestion de son traitement. Cadavres réservés à la mission japonaise Alexandre Yersin, né en 1863 à Morges (Suisse) - il fut naturalisé français au tout début de l'année 1889 -, étudie la médecine à Lausanne puis à Marbourg et Paris où, en 1886, il fait la connaissance d'Émile Roux, rattaché au laboratoire de Louis Pasteur à l'École normale supérieure. Ensemble, ils travaillent sur l'une des maladies infantiles les plus meurtrières d'alors, la diphtérie, due à une bactérie et don ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 104-107

Titre :	Comment Camus a écrit « La Peste »
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Michel WINOCK, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 104-107
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste Camus livre oeuvre destin
Note de contenu :	A chaque époque sa peste. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, sous la plume d'Albert Camus, l'histoire de Yersinia pestis s'entremêle à celle du nazisme ; l'histoire de la Résistance, à celle de la lutte contre l'épidémie. La Peste, le roman auquel travaille Albert Camus depuis cinq ans, est publié en juin 1947. Le succès est immédiat, il franchira les frontières. C'est un récit, mais un récit qui offre une lecture « sur plusieurs portées », selon l'expression de Camus lui-même : la narration réaliste d'une épidémie imaginaire qui a frappé la ville d'Oran ; une allégorie historique sur les temps de l'Occupation, dont la France vient à peine de sortir ; et, au-delà, un apologue intemporel et universel sur les humains confrontés à la terreur et à la mort collective. L'épigraphe du livre, empruntée à Daniel Defoe, auteur du Journal de l'année de la peste, paru en 1722, suggère au lecteur cette lecture en étages : « Il est aussi raisonnable de représenter une espèce d'emprisonnement par une autre que de représenter n'importe quelle chose qui existe réellement par quelque chose qui n'existe pas. » L'idée du roman est venue à Camus en 1941, l'année où le typhus av ...

[article]
in L'Histoire > N° 509-510 (Juillet-Août 2023) . - p. 108-113

Titre :	Faut-il encore avoir peur de la peste ?
Type de document :	Livres, articles, périodiques
Auteurs :	Javier Pizarro-Cerda, Auteur
Année de publication :	2023
Article en page(s) :	p. 108-113
Langues :	Français (fre)
Mots-clés :	peste 2023 bactérie bacille saisons
Note de contenu :	Cent trente ans après l'identification de Yersinia pestis, de nombreuses zones d'ombre persistent sur ce bacille qui n'a pas fini de sévir ni d'inquiéter. Bilan sur les connaissances, les craintes et les espoirs en 2023. L'Histoire : Vivons-nous encore dans la troisième pandémie ? Javier Pizarro-Cerda : Oui. Non seulement la peste reste endémique chez les populations de rongeurs dans différents foyers à travers le monde, mais des hommes continuent d'en mourir chaque année sur plusieurs continents. La plupart des cas humains sont recensés à Madagascar (2 404 cas entre 2010 et 2015, dont 476 morts), en République démocratique du Congo (586 dont 67 morts) et au Pérou (66 dont 7 morts), mais même les États-Unis, où la peste est endémique parmi les rongeurs dans tout l'ouest du pays, recensent chaque année plusieurs cas de peste humaine (cf. p. 110) ! Quant à la Chine, on soupçonne que la peste y sévit occasionnellement, mais il est très rare que les autorités chinoises déclarent officiellement des cas. Il faut donc être très prudent avec cette géographie de la peste, qui dépend largement de la capacité autant que de la volonté des États de rece ...

Les bibliothèques HELMo

HELMo Campus Guillemins

HELMo CFEL

L'Histoire . N° 509-510

Réservation

Exemplaires

Documents numériques

Accueil

Se connecter

Adresse