[article] in Thérapie psychomotrice et recherches > N°65 (1(1985)) . - p. 9-22 Titre : | Corps et plaisir dans l'histoire | Type de document : | Livres, articles, périodiques | Auteurs : | Catherine Fouquet, Auteur | Année de publication : | 1985 | Article en page(s) : | p. 9-22 | Langues : | Français (fre) | Résumé : | Sous l'influence de la récente "libération sexuelle", on répète volontiers que le temps du plus grand refoulement social du corps, dans la société occidentale, coïncida avec le XIXème siècle. Ce n'est entièrement vrai que pour les femmes de la bourgeoisie aisée. La société rurale présente d'autres modèles. Elle n'a suivi qu'avec retard l'exemple de couches dominantes vivant sus le regard de l'Eglise et ne les a parfois jamais rejointes. Cette quête de la distinction, qui passe par la dissimulation du corporel, apparaît, en France, au XVIème siècle. La doctrine de mépris du monde à l'honneur chez les théologiens a conforté cette aspiration toute profane. La "morale judéo-chrétienne" n'est du reste pas seule à cultiver ce penchant. Dès l'Antiquité grecque, des philosophes comme Platon opposent les plaisirs de l'esprit à ceux de la chair ; ce n'est pas qu'ils les tiennent pour vils en eux-mêmes, mais ils les pensent incompatibles avec une morale de la tempérance. L'héritage philosophique et l'héritage chrétien se sont prêté main forte pour conduire au grand refoulement du sexe qui caractérise le discours moral du XIXème siècle occidental. |
[article] Corps et plaisir dans l'histoire [Livres, articles, périodiques] / Catherine Fouquet, Auteur . - 1985 . - p. 9-22. Langues : Français ( fre) in Thérapie psychomotrice et recherches > N°65 (1(1985)) . - p. 9-22 Résumé : | Sous l'influence de la récente "libération sexuelle", on répète volontiers que le temps du plus grand refoulement social du corps, dans la société occidentale, coïncida avec le XIXème siècle. Ce n'est entièrement vrai que pour les femmes de la bourgeoisie aisée. La société rurale présente d'autres modèles. Elle n'a suivi qu'avec retard l'exemple de couches dominantes vivant sus le regard de l'Eglise et ne les a parfois jamais rejointes. Cette quête de la distinction, qui passe par la dissimulation du corporel, apparaît, en France, au XVIème siècle. La doctrine de mépris du monde à l'honneur chez les théologiens a conforté cette aspiration toute profane. La "morale judéo-chrétienne" n'est du reste pas seule à cultiver ce penchant. Dès l'Antiquité grecque, des philosophes comme Platon opposent les plaisirs de l'esprit à ceux de la chair ; ce n'est pas qu'ils les tiennent pour vils en eux-mêmes, mais ils les pensent incompatibles avec une morale de la tempérance. L'héritage philosophique et l'héritage chrétien se sont prêté main forte pour conduire au grand refoulement du sexe qui caractérise le discours moral du XIXème siècle occidental. |
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