[article] in Les Dossiers de l'Obstétrique > 391 (Mars 2010) . - p. 9-19 Titre : | Le toucher relationnel en salle de naissance : le vécu des femmes | Type de document : | Livres, articles, périodiques | Auteurs : | Claire Trebos | Année de publication : | 2010 | Article en page(s) : | p. 9-19 | Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | Accouchement Douleur Empathie Grossesse Organes des sens Peau Profession de sage-femme Relation d'aide Relations professionnel de santé-patient Toucher | Résumé : | Le toucher dans la société occidentale moderne est un phénomène codifié, ritualisé, soumis à des règles de bienséance. Les rencontres sont organisées culturellement à l'insu de notre conscience. Entrer en contact avec l'autre se fait différemment selon l'intimité existant entre les personnes concernées. Guidée par une notion de bonne distance, une rencontre qualifiée de sociale sera espacée et le contact se limitera à la poignée de main de départ et de fin. Une rencontre amicale réduira l'espace et permettra des contacts plus poussés bien que toujours selon les règles de la bienséance. Une rencontre intime admettra de ne plus avoir d'espace et d'explorer le corps de l'autre. La culture occidentale autorise peu de contact physique car, d'une part, les rencontres les plus fréquentes sont sociales et, d'autre part, une certaine distance est souvent conservée lors des relations amicales et intimes. A la maternité, la rencontre entre la sage-femme est connue et ritualisée, s'organisant autour du modèle de la relation soignant-soigné. En effet, la patiente, habituée aux consultations mensuelles avec une sage-femme, sait qu'elle va être touchée tout au long de l'examen (prise de tension, palper, toucher vaginal...) et l'accepte car cela relève de la pratique professionnelle. Cependant, en salle de naissance, cette patiente est, la plupart du temps, en souffrance avec ses contradictions et sa douleur appelle parfois un "contact soutien" de la part de certaines sages-femmes qui, alors, bouleversent les codes de la société actuelle en renouant avec le soutien corporel ancestral de la profession. Mais à l'inverse, face à cette douleur, d'autres sages-femmes n'usent pas de cette possibilité d'approche corporelle lors de leur accompagnement, se cantonnant aux codes de la bienséance. Ces pratiques ne sont ni formalisés ni codifiés dans les procédures de soins et d'accompagnement et leur application résulte généralement d'un "savoir être" des praticiens hospitaliers. Face à ce constat, nous voudrions donc étudier l'organisation de ce "contact soutien" en salle de naissance en nous posant la question: Le toucher relationnel, intégré dans l'accompagnement des parturientes, permet-il un meilleur vécu des femmes au moment de leur accouchement? Pour ce faire, nous envisagerons d'abord, la notion du toucher à travers ses caractéristiques et son organisation en nous appuyant sur le témoignage de femmes, nous analyserons ensuite l'organisation du toucher relationnel en salle de naissance afin de faire ressortir l'intérêt positif de cette approche dans l'accompagnement des parturientes. |
[article] Le toucher relationnel en salle de naissance : le vécu des femmes [Livres, articles, périodiques] / Claire Trebos . - 2010 . - p. 9-19. Langues : Français ( fre) in Les Dossiers de l'Obstétrique > 391 (Mars 2010) . - p. 9-19 Mots-clés : | Accouchement Douleur Empathie Grossesse Organes des sens Peau Profession de sage-femme Relation d'aide Relations professionnel de santé-patient Toucher | Résumé : | Le toucher dans la société occidentale moderne est un phénomène codifié, ritualisé, soumis à des règles de bienséance. Les rencontres sont organisées culturellement à l'insu de notre conscience. Entrer en contact avec l'autre se fait différemment selon l'intimité existant entre les personnes concernées. Guidée par une notion de bonne distance, une rencontre qualifiée de sociale sera espacée et le contact se limitera à la poignée de main de départ et de fin. Une rencontre amicale réduira l'espace et permettra des contacts plus poussés bien que toujours selon les règles de la bienséance. Une rencontre intime admettra de ne plus avoir d'espace et d'explorer le corps de l'autre. La culture occidentale autorise peu de contact physique car, d'une part, les rencontres les plus fréquentes sont sociales et, d'autre part, une certaine distance est souvent conservée lors des relations amicales et intimes. A la maternité, la rencontre entre la sage-femme est connue et ritualisée, s'organisant autour du modèle de la relation soignant-soigné. En effet, la patiente, habituée aux consultations mensuelles avec une sage-femme, sait qu'elle va être touchée tout au long de l'examen (prise de tension, palper, toucher vaginal...) et l'accepte car cela relève de la pratique professionnelle. Cependant, en salle de naissance, cette patiente est, la plupart du temps, en souffrance avec ses contradictions et sa douleur appelle parfois un "contact soutien" de la part de certaines sages-femmes qui, alors, bouleversent les codes de la société actuelle en renouant avec le soutien corporel ancestral de la profession. Mais à l'inverse, face à cette douleur, d'autres sages-femmes n'usent pas de cette possibilité d'approche corporelle lors de leur accompagnement, se cantonnant aux codes de la bienséance. Ces pratiques ne sont ni formalisés ni codifiés dans les procédures de soins et d'accompagnement et leur application résulte généralement d'un "savoir être" des praticiens hospitaliers. Face à ce constat, nous voudrions donc étudier l'organisation de ce "contact soutien" en salle de naissance en nous posant la question: Le toucher relationnel, intégré dans l'accompagnement des parturientes, permet-il un meilleur vécu des femmes au moment de leur accouchement? Pour ce faire, nous envisagerons d'abord, la notion du toucher à travers ses caractéristiques et son organisation en nous appuyant sur le témoignage de femmes, nous analyserons ensuite l'organisation du toucher relationnel en salle de naissance afin de faire ressortir l'intérêt positif de cette approche dans l'accompagnement des parturientes. |
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