Titre : | Centre fermé Vottem : Reporters | Type de document : | K7 vidéo, DVD | Auteurs : | Daniel Nokin, Auteur | Editeur : | RTL-TVI | Année de publication : | 2007 | Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | Centre fermé Migration Illégaux | Résumé : | Un « Reporters » exceptionnel à Vottem
GORISSEN,AGNES
Vendredi 25 mai 2007
RTL-TVI Aucune image n'avait pu être prise au centre fermé depuis huit ans
Ça faisait huit ans qu'aucune image n'avait pu être prise au centre fermé de Vottem, qui héberge les étrangers « en attente » de rapatriement. La dernière expérience en date, celle du photographe Jean-François Tefnin et de notre collègue du Soir Hugues Dorzée - qui ont sorti ensemble le livre Les mots et les murs -, n'avait pas plu à l'Office des étrangers, qui n'y avait vu qu'une démarche «à charge, et non à décharge».
C'est donc un «beau coup» qu'a réalisé Daniel Nokin en décrochant l'autorisation de filmer à Vottem. D'autant que plusieurs scandales (dénonciations d'atteintes aux droits de l'homme, d'utilisation de neuroleptiques) ont touché le secteur il y a quelques mois à peine.
Pas sûr qu'après le sujet de Reporters, les portes se rouvrent de sitôt... Ce n'est certes pas une attaque en règle : Jean-François Jacob, directeur du centre, est le «Monsieur Loyal» de la visite. Mais la façon même dont fonctionne le système est parfois hallucinante.
Pour désengorger les prisons, par exemple, les délinquants étrangers sont envoyés au centre fermé pour y purger la fin de leur peine avant d'être expulsés - on chiffre à 40 % le nombre d'« hôtes » venant d'établissements pénitentiaires. Ce qui veut dire que des trafiquants de drogue ou d'êtres humains sont mélangés à des gens innocents, qui sont parfois même leurs victimes ! Vottem doit aussi faire face à un certain nombre de cas psychiatriques lourds en ayant droit à... un médecin généraliste à mi-temps - genre cachots, quoi. C'était tellement énorme que, depuis un bon mois, le centre fermé bénéficie de la visite d'un psychiatre tous les quinze jours.
«Un ordre à exécuter»
Et les enfants que l'on enferme ! Il n'y en a plus à Vottem depuis juin 2006, les grandes manifs ont eu raison de cette pratique - mais plus de 500 mômes ont depuis été enfermés à Merksplas, en Flandre, où l'affaire fait beaucoup moins polémique...
Tout le monde, même le ministre Dewael, s'accorde à dire qu'il faut d'autres structures pour les enfants illégaux, mais la classe politique a décidé de reporter l'affaire à la prochaine législature.
Cela dit, si le problème est largement structurel, certains individus liés à Vottem font froid dans le dos. Comme ce chauffeur qui emmène les «étrangers à refouler» : non seulement, il se retranche avec froideur derrière les ordres reçus, mais il en arrive presque à déplorer que la loi n'autorise pas à donner des médicaments aux expulsés pour les assommer... Bonjour l'humanité !
Reporters, RTL-TVI, 19 h 45.
(http://archives.lesoir.be/un-reporters-exceptionnel-a-vottem_t-20070525-00ATQH.html) |
Centre fermé Vottem : Reporters [K7 vidéo, DVD] / Daniel Nokin, Auteur . - [S.l.] : RTL-TVI, 2007. Langues : Français ( fre) Mots-clés : | Centre fermé Migration Illégaux | Résumé : | Un « Reporters » exceptionnel à Vottem
GORISSEN,AGNES
Vendredi 25 mai 2007
RTL-TVI Aucune image n'avait pu être prise au centre fermé depuis huit ans
Ça faisait huit ans qu'aucune image n'avait pu être prise au centre fermé de Vottem, qui héberge les étrangers « en attente » de rapatriement. La dernière expérience en date, celle du photographe Jean-François Tefnin et de notre collègue du Soir Hugues Dorzée - qui ont sorti ensemble le livre Les mots et les murs -, n'avait pas plu à l'Office des étrangers, qui n'y avait vu qu'une démarche «à charge, et non à décharge».
C'est donc un «beau coup» qu'a réalisé Daniel Nokin en décrochant l'autorisation de filmer à Vottem. D'autant que plusieurs scandales (dénonciations d'atteintes aux droits de l'homme, d'utilisation de neuroleptiques) ont touché le secteur il y a quelques mois à peine.
Pas sûr qu'après le sujet de Reporters, les portes se rouvrent de sitôt... Ce n'est certes pas une attaque en règle : Jean-François Jacob, directeur du centre, est le «Monsieur Loyal» de la visite. Mais la façon même dont fonctionne le système est parfois hallucinante.
Pour désengorger les prisons, par exemple, les délinquants étrangers sont envoyés au centre fermé pour y purger la fin de leur peine avant d'être expulsés - on chiffre à 40 % le nombre d'« hôtes » venant d'établissements pénitentiaires. Ce qui veut dire que des trafiquants de drogue ou d'êtres humains sont mélangés à des gens innocents, qui sont parfois même leurs victimes ! Vottem doit aussi faire face à un certain nombre de cas psychiatriques lourds en ayant droit à... un médecin généraliste à mi-temps - genre cachots, quoi. C'était tellement énorme que, depuis un bon mois, le centre fermé bénéficie de la visite d'un psychiatre tous les quinze jours.
«Un ordre à exécuter»
Et les enfants que l'on enferme ! Il n'y en a plus à Vottem depuis juin 2006, les grandes manifs ont eu raison de cette pratique - mais plus de 500 mômes ont depuis été enfermés à Merksplas, en Flandre, où l'affaire fait beaucoup moins polémique...
Tout le monde, même le ministre Dewael, s'accorde à dire qu'il faut d'autres structures pour les enfants illégaux, mais la classe politique a décidé de reporter l'affaire à la prochaine législature.
Cela dit, si le problème est largement structurel, certains individus liés à Vottem font froid dans le dos. Comme ce chauffeur qui emmène les «étrangers à refouler» : non seulement, il se retranche avec froideur derrière les ordres reçus, mais il en arrive presque à déplorer que la loi n'autorise pas à donner des médicaments aux expulsés pour les assommer... Bonjour l'humanité !
Reporters, RTL-TVI, 19 h 45.
(http://archives.lesoir.be/un-reporters-exceptionnel-a-vottem_t-20070525-00ATQH.html) |
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