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Auteur Maurice SARTRE
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Faire une suggestion Affiner la rechercheActualité : Boxer, de Milon à Rocky / Maurice SARTRE in L'Histoire, N° 501 (Novembre 2022)
[article]
in L'Histoire > N° 501 (Novembre 2022) . - p. 26-27
Titre : Actualité : Boxer, de Milon à Rocky Type de document : Livres, articles, périodiques Auteurs : Maurice SARTRE, Auteur Année de publication : 2022 Article en page(s) : p. 26-27 Langues : Français (fre) Mots-clés : boxe art noble boxeur lutte pugilat athlète histoire Note de contenu :
Le « noble art » déchaîne les passions depuis la Grèce antique. Deux livres montrent comment il est le révélateur de la société dans laquelle il se pratique.
Décriée pour sa violence sans égale, la boxe a peu retenu l'attention des historiens et des intellectuels, et rares sont ceux, aujourd'hui, qui comme Joyce Carol Oates osent avouer leur passion. Deux livres parus à moins d'une année d'intervalle invitent l'historien à faire le détour par l'espace limité du combat et celui, plus large, de la vie des boxeurs. De l'Antiquité grecque, grâce à la somme réalisée par Jean-Manuel Roubineau, aux premières décennies du XXIe siècle avec Loïc Artiaga, on apprend beaucoup sur un sport qui reste, pour le non-initié, difficile à comprendre.
Dans la Grèce antique, observe Jean-Manuel Roubineau, la boxe, bien documentée du VIIIe siècle av. J.-C. jusqu'à l'époque impériale, jouit d'une popularité immense. Et son plus éminent représentant, Milon de Crotone - auquel l'auteur a consacré une excellente biographie (PUF, 2016) -, fut sans doute l'athlète le plus réputé de tous les temps. Comme les sports « légers » - courses et lancers -, les sports « lourds » - lutte, pugilat (boxe, pugmê) et pancrace (ce dernier combinant les deux premiers mais sans les lanières de poings qui caractérisent le second) - ignorent les différences de poids des concurrents pour s'en tenir à deux catégories, les hommes et les jeunes gens. Avantage indéniable aux plus lourds, comme le montrent les vases peints où la masse musculaire des boxeurs tranche avec l'aspect longiligne des coureurs. Quelques textes soulignent volontiers la bestialité des athlètes en les comparant au taureau, au lion, au sanglier et autres animaux redoutables.
Des boxeurs divinisés
En historien, Jean-Manuel Roubineau ne laisse aucun aspect dans l'ombre, et, en praticien, explique de façon précise les aspects les plus techniques. Cela va de la tenue aux règles du combat en passant par l'entraînement, le régime alimentaire, les compétitions, l'argent, la corruption, les blessures. On ne peut s'empêcher d'établir la comparaison avec la boxe contemporaine en matière de recrutement (la classe moyenne plutôt que les plus pauvres), de techniques d'entraînement (le combat contre son ombre, le sac, le sparring) et d'entraîneurs (si coûteux qu'il faut parfois recourir à l'emprunt ou aux subventions). Mais aussi de matchs arrangés (y compris par contrat en bonne et due forme : on en a conservé un), de lésions physiques et mentales, d'ambiance des stades, chauffés à blanc par la présence de stars. Des athlètes, et surtout des boxeurs, finissent divinisés comme Théogénès de Thasos. D'autres connaissent une fin tragique pour ne pas avoir su se retirer à temps comme l'a fait Asclépiadès, effrayé par la jalousie de ses concurrents après six années de combat.
Seule la tenue a changé puisque la nudité est de règle en Grèce dès le VIe siècle, en dehors d'un éventuel suspensoir destiné à maintenir la verge dans une flaccidité décente. Mais est-ce le hasard si les boxeurs contemporains vêtus d'un simple short sont les plus dénudés des athlètes ? Sans oublier la pesée en slip, voire nus. De même, si les gants ronds sont attestés tardivement pour l'entraînement, les pugilistes antiques se protègent par des lanières, dont la consistance et le placement évoluent au cours du temps, et qui peuvent être lestées de ferraille pour blesser plus sûrement : dans des sociétés où tous les hommes libres sont préparés à la guerre, la prise d'un tel risque effraie moins. Jean-Manuel Roubineau conclut, à juste titre, au terme d'une somme passionnante, que « la boxe est fille d'Arès » et les boxeurs confrontés aux mêmes dangers que les guerriers.
Avec Loïc Artiaga, lauréat du prix Augustin-Thierry à Blois (cf. p. 7), nul besoin d'être un fan de Sylvester Stallone - et des six Rocky sortis sur les écrans entre 1976 et 2006, sans oublier la série dérivée des Creed (2015-2018) -, pour mesurer l'importance du sujet. On peut s'étonner qu'un historien se focalise sur un personnage de fiction ; mais l'est-il vraiment ? N'a-t-il pas fait son entrée au Hall of Fame de la boxe, seul athlète fictif à jouir d'un tel traitement ? Au fil de la lecture, la vie, les succès et les échecs de Robert Rocky Balboa, immigré italien de Philadelphie, montrent une image très informée de la boxe contemporaine, mais surtout les aspirations et les craintes d'une population blanche profondément conservatrice, voire réactionnaire. Avec talent et efficacité, Loïc Artiaga entrecroise fiction et réalité - un astérisque distingue les personnages fictifs pour les non-initiés -, au point que le héros devient à bien des égards plus réel que les champions de son temps. Enraciné dans sa ville comme dans sa communauté, Rocky incarne les valeurs d'une petite bourgeoisie assimilée tout en restant très attachée à ses valeurs traditionnelles.
Semblable ou différent de ses adversaires, il devient la référence de cette classe qu'effraie la montée en puissance des Africains-Américains dans le monde du sport, et notamment la boxe. Sport violent, donc réputé viril, la boxe sert de révélateur des tensions qui traversent la société états-unienne. « L'étalon italien », comme on surnomme Rocky, oppose ainsi sa virilité contrôlée (il a épousé une vendeuse, Adrian) à la sexualité supposée débridée de ses concurrents (son premier adversaire devenu son ami est père d'un fils illégitime).
Incarnation de la suprématie blanche, il défend la supériorité états-unienne face au reste du monde et surtout face à l'Union soviétique en allant affronter - et vaincre - son champion sur son terrain. Par l'étude des dialogues comme des situations, Loïc Artiaga met en évidence les clichés, le discours rétrograde, les comportements machistes, l'ancrage antisoviétique d'une société blanche qui se sent menacée. Diminué et infirme bien avant l'âge, le champion, à travers des films qui surent épouser les mutations de leur temps, devient porteur des angoisses et des tensions d'une nation entière. Comme sport, la boxe n'en sort peut-être pas réhabilitée, mais comme objet d'histoire, la voilà brillamment placée sous le feu des projecteurs.
A lire :
J.-M. Roubineau, A poings fermés, PUF, 2022.
L. Artiaga, Rocky. La revanche rêvée des Blancs, Les Prairies ordinaires, 2021.
L'auteur
Maurice Sartre est professeur émérite à l'université de Tours.
[article] Actualité : Boxer, de Milon à Rocky [Livres, articles, périodiques] / Maurice SARTRE, Auteur . - 2022 . - p. 26-27.
Langues : Français (fre)
in L'Histoire > N° 501 (Novembre 2022) . - p. 26-27
Mots-clés : boxe art noble boxeur lutte pugilat athlète histoire Note de contenu :
Le « noble art » déchaîne les passions depuis la Grèce antique. Deux livres montrent comment il est le révélateur de la société dans laquelle il se pratique.
Décriée pour sa violence sans égale, la boxe a peu retenu l'attention des historiens et des intellectuels, et rares sont ceux, aujourd'hui, qui comme Joyce Carol Oates osent avouer leur passion. Deux livres parus à moins d'une année d'intervalle invitent l'historien à faire le détour par l'espace limité du combat et celui, plus large, de la vie des boxeurs. De l'Antiquité grecque, grâce à la somme réalisée par Jean-Manuel Roubineau, aux premières décennies du XXIe siècle avec Loïc Artiaga, on apprend beaucoup sur un sport qui reste, pour le non-initié, difficile à comprendre.
Dans la Grèce antique, observe Jean-Manuel Roubineau, la boxe, bien documentée du VIIIe siècle av. J.-C. jusqu'à l'époque impériale, jouit d'une popularité immense. Et son plus éminent représentant, Milon de Crotone - auquel l'auteur a consacré une excellente biographie (PUF, 2016) -, fut sans doute l'athlète le plus réputé de tous les temps. Comme les sports « légers » - courses et lancers -, les sports « lourds » - lutte, pugilat (boxe, pugmê) et pancrace (ce dernier combinant les deux premiers mais sans les lanières de poings qui caractérisent le second) - ignorent les différences de poids des concurrents pour s'en tenir à deux catégories, les hommes et les jeunes gens. Avantage indéniable aux plus lourds, comme le montrent les vases peints où la masse musculaire des boxeurs tranche avec l'aspect longiligne des coureurs. Quelques textes soulignent volontiers la bestialité des athlètes en les comparant au taureau, au lion, au sanglier et autres animaux redoutables.
Des boxeurs divinisés
En historien, Jean-Manuel Roubineau ne laisse aucun aspect dans l'ombre, et, en praticien, explique de façon précise les aspects les plus techniques. Cela va de la tenue aux règles du combat en passant par l'entraînement, le régime alimentaire, les compétitions, l'argent, la corruption, les blessures. On ne peut s'empêcher d'établir la comparaison avec la boxe contemporaine en matière de recrutement (la classe moyenne plutôt que les plus pauvres), de techniques d'entraînement (le combat contre son ombre, le sac, le sparring) et d'entraîneurs (si coûteux qu'il faut parfois recourir à l'emprunt ou aux subventions). Mais aussi de matchs arrangés (y compris par contrat en bonne et due forme : on en a conservé un), de lésions physiques et mentales, d'ambiance des stades, chauffés à blanc par la présence de stars. Des athlètes, et surtout des boxeurs, finissent divinisés comme Théogénès de Thasos. D'autres connaissent une fin tragique pour ne pas avoir su se retirer à temps comme l'a fait Asclépiadès, effrayé par la jalousie de ses concurrents après six années de combat.
Seule la tenue a changé puisque la nudité est de règle en Grèce dès le VIe siècle, en dehors d'un éventuel suspensoir destiné à maintenir la verge dans une flaccidité décente. Mais est-ce le hasard si les boxeurs contemporains vêtus d'un simple short sont les plus dénudés des athlètes ? Sans oublier la pesée en slip, voire nus. De même, si les gants ronds sont attestés tardivement pour l'entraînement, les pugilistes antiques se protègent par des lanières, dont la consistance et le placement évoluent au cours du temps, et qui peuvent être lestées de ferraille pour blesser plus sûrement : dans des sociétés où tous les hommes libres sont préparés à la guerre, la prise d'un tel risque effraie moins. Jean-Manuel Roubineau conclut, à juste titre, au terme d'une somme passionnante, que « la boxe est fille d'Arès » et les boxeurs confrontés aux mêmes dangers que les guerriers.
Avec Loïc Artiaga, lauréat du prix Augustin-Thierry à Blois (cf. p. 7), nul besoin d'être un fan de Sylvester Stallone - et des six Rocky sortis sur les écrans entre 1976 et 2006, sans oublier la série dérivée des Creed (2015-2018) -, pour mesurer l'importance du sujet. On peut s'étonner qu'un historien se focalise sur un personnage de fiction ; mais l'est-il vraiment ? N'a-t-il pas fait son entrée au Hall of Fame de la boxe, seul athlète fictif à jouir d'un tel traitement ? Au fil de la lecture, la vie, les succès et les échecs de Robert Rocky Balboa, immigré italien de Philadelphie, montrent une image très informée de la boxe contemporaine, mais surtout les aspirations et les craintes d'une population blanche profondément conservatrice, voire réactionnaire. Avec talent et efficacité, Loïc Artiaga entrecroise fiction et réalité - un astérisque distingue les personnages fictifs pour les non-initiés -, au point que le héros devient à bien des égards plus réel que les champions de son temps. Enraciné dans sa ville comme dans sa communauté, Rocky incarne les valeurs d'une petite bourgeoisie assimilée tout en restant très attachée à ses valeurs traditionnelles.
Semblable ou différent de ses adversaires, il devient la référence de cette classe qu'effraie la montée en puissance des Africains-Américains dans le monde du sport, et notamment la boxe. Sport violent, donc réputé viril, la boxe sert de révélateur des tensions qui traversent la société états-unienne. « L'étalon italien », comme on surnomme Rocky, oppose ainsi sa virilité contrôlée (il a épousé une vendeuse, Adrian) à la sexualité supposée débridée de ses concurrents (son premier adversaire devenu son ami est père d'un fils illégitime).
Incarnation de la suprématie blanche, il défend la supériorité états-unienne face au reste du monde et surtout face à l'Union soviétique en allant affronter - et vaincre - son champion sur son terrain. Par l'étude des dialogues comme des situations, Loïc Artiaga met en évidence les clichés, le discours rétrograde, les comportements machistes, l'ancrage antisoviétique d'une société blanche qui se sent menacée. Diminué et infirme bien avant l'âge, le champion, à travers des films qui surent épouser les mutations de leur temps, devient porteur des angoisses et des tensions d'une nation entière. Comme sport, la boxe n'en sort peut-être pas réhabilitée, mais comme objet d'histoire, la voilà brillamment placée sous le feu des projecteurs.
A lire :
J.-M. Roubineau, A poings fermés, PUF, 2022.
L. Artiaga, Rocky. La revanche rêvée des Blancs, Les Prairies ordinaires, 2021.
L'auteur
Maurice Sartre est professeur émérite à l'université de Tours.
L'Atelier des CHERCHEURS - Comment faire face aux séismes ? / Annie Sartre-Fauriat in L'Histoire, N° 506 (Avril 2023)
[article]
in L'Histoire > N° 506 (Avril 2023) . - p. 64-68
Titre : L'Atelier des CHERCHEURS - Comment faire face aux séismes ? Type de document : Livres, articles, périodiques Auteurs : Annie Sartre-Fauriat, Auteur ; Maurice SARTRE, Auteur Année de publication : 2023 Article en page(s) : p. 64-68 Langues : Français (fre) Mots-clés : séisme drame dégâts aide Note de contenu :
Dans l'Antiquité, les séismes touchaient déjà régulièrement la région du Proche-Orient. L'Empire romain tentait tant bien que mal de venir en aide aux sinistrés.
Le 13 décembre 115. Antioche, capitale de la Syrie romaine. Trajan, son état-major, son armée, hivernent dans la cité, à la veille de lancer une deuxième grande offensive en Mésopotamie contre les Parthes. Soudain : « Un terrible tremblement de terre se produisit ; beaucoup de villes furent affectées, mais Antioche fut la plus malchanceuse. [...] Cela commença par beaucoup d'orages et de vents violents, mais personne ne se serait attendu à ce qu'il en résulte autant de maux. Tout d'abord, il y eut brusquement un grand mugissement, suivi d'une formidable secousse ; toute la terre fut soulevée, les bâtiments s'élancèrent dans les airs, certains furent emportés pour s'écrouler et se briser en morceaux, d'autres furent ballottés comme par la mer, renversés, et les débris se répandirent sur une grande étendue, même en pleine campagne. Le fracas des bois broyés et brisés, des tuiles et des pierres était effrayant, et une quantité inconcevable de poussière s'é ...
[article] L'Atelier des CHERCHEURS - Comment faire face aux séismes ? [Livres, articles, périodiques] / Annie Sartre-Fauriat, Auteur ; Maurice SARTRE, Auteur . - 2023 . - p. 64-68.
Langues : Français (fre)
in L'Histoire > N° 506 (Avril 2023) . - p. 64-68
Mots-clés : séisme drame dégâts aide Note de contenu :
Dans l'Antiquité, les séismes touchaient déjà régulièrement la région du Proche-Orient. L'Empire romain tentait tant bien que mal de venir en aide aux sinistrés.
Le 13 décembre 115. Antioche, capitale de la Syrie romaine. Trajan, son état-major, son armée, hivernent dans la cité, à la veille de lancer une deuxième grande offensive en Mésopotamie contre les Parthes. Soudain : « Un terrible tremblement de terre se produisit ; beaucoup de villes furent affectées, mais Antioche fut la plus malchanceuse. [...] Cela commença par beaucoup d'orages et de vents violents, mais personne ne se serait attendu à ce qu'il en résulte autant de maux. Tout d'abord, il y eut brusquement un grand mugissement, suivi d'une formidable secousse ; toute la terre fut soulevée, les bâtiments s'élancèrent dans les airs, certains furent emportés pour s'écrouler et se briser en morceaux, d'autres furent ballottés comme par la mer, renversés, et les débris se répandirent sur une grande étendue, même en pleine campagne. Le fracas des bois broyés et brisés, des tuiles et des pierres était effrayant, et une quantité inconcevable de poussière s'é ...
Dossier - L'invention du temps : Pagaille chez les Grecs ! / Maurice SARTRE in L'Histoire, N° 497-498 (Juillet - Août 2022)
[article]
in L'Histoire > N° 497-498 (Juillet - Août 2022) . - p. 30-35
Titre : Dossier - L'invention du temps : Pagaille chez les Grecs ! Type de document : Livres, articles, périodiques Auteurs : Maurice SARTRE, Auteur Année de publication : 2022 Article en page(s) : p. 30-35 Langues : Français (fre) Mots-clés : temps Grèce confusion calendrier Note de contenu : Jaloux de leur indépendance politique, qu'ils nommaient liberté, les Grecs trouvèrent, dans la mesure du temps, un moyen de la manifester. A chaque cité ou presque, alors, son ère et son calendrier, malgré quelques bases communes.
Les Grecs ont mis en place, dans une grande confusion apparente, divers types de mesure du temps, sur lesquels nous sommes incomplètement renseignés. Sans prendre en compte les périodes les plus anciennes, mal documentées, ni les plus tardives de l'Antiquité, où s'exercent d'autres influences, notamment religieuses (cf. p. 40), dressons ici un tableau de ces découpages du temps qui mettent à mal l'unité du monde grec.
La confusion n'est certes pas absolue, et l'on trouve dans toutes les cités grecques un certain nombre de cadres partagés. Pour compter les années, les mois comme les jours, les Grecs utilisent la base 12, héritée de la Mésopotamie.
Ils distinguent par deux mots différents les réalités qui se cachent sous notre mot « jour » : hémèra désigne la lumière du jour, et nychthemros le jour légal, qui englobe nuit et jour. Le jour légal est divisé partout en 12 heures de nuit et 12 heures de jour.
La plupart des cités grecques ...
Pour lire l’intégrali[article] Dossier - L'invention du temps : Pagaille chez les Grecs ! [Livres, articles, périodiques] / Maurice SARTRE, Auteur . - 2022 . - p. 30-35.
Langues : Français (fre)
in L'Histoire > N° 497-498 (Juillet - Août 2022) . - p. 30-35
Mots-clés : temps Grèce confusion calendrier Note de contenu : Jaloux de leur indépendance politique, qu'ils nommaient liberté, les Grecs trouvèrent, dans la mesure du temps, un moyen de la manifester. A chaque cité ou presque, alors, son ère et son calendrier, malgré quelques bases communes.
Les Grecs ont mis en place, dans une grande confusion apparente, divers types de mesure du temps, sur lesquels nous sommes incomplètement renseignés. Sans prendre en compte les périodes les plus anciennes, mal documentées, ni les plus tardives de l'Antiquité, où s'exercent d'autres influences, notamment religieuses (cf. p. 40), dressons ici un tableau de ces découpages du temps qui mettent à mal l'unité du monde grec.
La confusion n'est certes pas absolue, et l'on trouve dans toutes les cités grecques un certain nombre de cadres partagés. Pour compter les années, les mois comme les jours, les Grecs utilisent la base 12, héritée de la Mésopotamie.
Ils distinguent par deux mots différents les réalités qui se cachent sous notre mot « jour » : hémèra désigne la lumière du jour, et nychthemros le jour légal, qui englobe nuit et jour. Le jour légal est divisé partout en 12 heures de nuit et 12 heures de jour.
La plupart des cités grecques ...
Pour lire l’intégraliDossier : Rome - Polybe, la vision d'un étranger / Maurice SARTRE in L'Histoire, N° 494 (Avril 2022)
[article]
in L'Histoire > N° 494 (Avril 2022) . - p. 44
Titre : Dossier : Rome - Polybe, la vision d'un étranger Type de document : Livres, articles, périodiques Auteurs : Maurice SARTRE, Auteur Année de publication : 2022 Article en page(s) : p. 44 Langues : Français (fre) Mots-clés : Rome évolution étranger Polype admirateur empire Note de contenu : Un Grec comme Polybe ne pouvait qu'être dérouté par le système que Rome avait mis en place pour dominer l'Italie et la Méditerranée.
Le monde émietté des cités grecques ne pouvait voir qu'avec fascination l'évolution de Rome, que beaucoup considéraient comme une cité parmi d'autres. Par sa mainmise progressive sur l'Italie, elle avait créé un État territorial comme aucune cité grecque n'avait réussi à le faire, pas même Sparte ou Athènes au faîte de leur puissance. L'historien grec Polybe, dans ce qu'il reste de son oeuvre (les livres I-5 complets et 6-30 fragmentaires), nous donne une image personnelle mais passionnante de la manière dont il perçoit la montée en puissance de la cité du Latium jusqu'à devenir la puissance universelle : la conjonction de ses propres talents politique, militaire et intellectuel lui donnait des outils d'analyse qui manquaient à la plupart des historiens.
Otage à Rome de 167 à 150 av. J.-C. à la suite de la soumission des cités grecques de la ligue achéenne, au sein de laquelle il venait d'exercer de hautes fonctions, Polybe tire un immense profit de son séjour. Car cet otage ...
[article] Dossier : Rome - Polybe, la vision d'un étranger [Livres, articles, périodiques] / Maurice SARTRE, Auteur . - 2022 . - p. 44.
Langues : Français (fre)
in L'Histoire > N° 494 (Avril 2022) . - p. 44
Mots-clés : Rome évolution étranger Polype admirateur empire Note de contenu : Un Grec comme Polybe ne pouvait qu'être dérouté par le système que Rome avait mis en place pour dominer l'Italie et la Méditerranée.
Le monde émietté des cités grecques ne pouvait voir qu'avec fascination l'évolution de Rome, que beaucoup considéraient comme une cité parmi d'autres. Par sa mainmise progressive sur l'Italie, elle avait créé un État territorial comme aucune cité grecque n'avait réussi à le faire, pas même Sparte ou Athènes au faîte de leur puissance. L'historien grec Polybe, dans ce qu'il reste de son oeuvre (les livres I-5 complets et 6-30 fragmentaires), nous donne une image personnelle mais passionnante de la manière dont il perçoit la montée en puissance de la cité du Latium jusqu'à devenir la puissance universelle : la conjonction de ses propres talents politique, militaire et intellectuel lui donnait des outils d'analyse qui manquaient à la plupart des historiens.
Otage à Rome de 167 à 150 av. J.-C. à la suite de la soumission des cités grecques de la ligue achéenne, au sein de laquelle il venait d'exercer de hautes fonctions, Polybe tire un immense profit de son séjour. Car cet otage ...
Guide des Livres : Vous avez dit démagogues ? / Maurice SARTRE in L'Histoire, N° 494 (Avril 2022)
[article]
in L'Histoire > N° 494 (Avril 2022) . - p. 80
Titre : Guide des Livres : Vous avez dit démagogues ? Type de document : Livres, articles, périodiques Auteurs : Maurice SARTRE, Auteur Année de publication : 2022 Article en page(s) : p. 80 Langues : Français (fre) Mots-clés : livre lecture démocratie athénienne Philippe Lafargue Note de contenu : Ou comment la démocratie athénienne a su éviter les déchirures.
Dès l'Antiquité, le terme « démagogue » fut chargé d'une connotation péjorative, étendue désormais aux populistes. Par cette très clairvoyante étude, Philippe Lafargue met en garde : les textes les plus nombreux viennent de la comédie ancienne et des critiques les plus résolus de la démocratie, ce qui fausse les perspectives. Les portraits au vitriol des chefs populaires obéissent à un genre qui ose tous les excès, comme Aristophane en donne l'exemple. Rempart contre la tyrannie, le rire en démocratie s'accommode de l'outrance comme de l'obscénité. Aussi ne doit-on pas s'étonner que les rares informations crédibles que l'on peut tirer de textes historiques ne confirment en rien les comiques. Qui oserait dresser le bilan de Jacques Chirac sur le seul témoignage des Guignols ? Il faut donc chercher ailleurs : l'auteur nous offre une analyse passionnante de la démocratie athénienne, montrant combien ces guides de la souveraineté populaire (une tyrannie pour leurs opposants) s'inscrivent dans la continuité d'une politique remontant à Périclès, voire à Thémistocle, n'en déplaise à Aristophane et à Platon.
La démocratie athénienne a su éviter les déchirures civiques les plus graves parce que les citoyens et les responsables politiques de tous bords s'accordent au fond sur l'essentiel : l'impérialisme ou la souveraineté populaire. Le discours des théoriciens gauchit des réalités, montre l'auteur, qui rend aux démagogues la place de choix qui fut la leur, bien loin des caricatures qu'ils ont suscitées.
Mot clé :
Livres
Maurice Sartre est professeur émérite à l'université de Tours.
Fiers d'être démagogues ! Ce que nous pouvons apprendre de la démocratie athénienne, Philippe Lafargue, Buchet Chastel, 2022, 304 p., 24,90 €.
[article] Guide des Livres : Vous avez dit démagogues ? [Livres, articles, périodiques] / Maurice SARTRE, Auteur . - 2022 . - p. 80.
Langues : Français (fre)
in L'Histoire > N° 494 (Avril 2022) . - p. 80
Mots-clés : livre lecture démocratie athénienne Philippe Lafargue Note de contenu : Ou comment la démocratie athénienne a su éviter les déchirures.
Dès l'Antiquité, le terme « démagogue » fut chargé d'une connotation péjorative, étendue désormais aux populistes. Par cette très clairvoyante étude, Philippe Lafargue met en garde : les textes les plus nombreux viennent de la comédie ancienne et des critiques les plus résolus de la démocratie, ce qui fausse les perspectives. Les portraits au vitriol des chefs populaires obéissent à un genre qui ose tous les excès, comme Aristophane en donne l'exemple. Rempart contre la tyrannie, le rire en démocratie s'accommode de l'outrance comme de l'obscénité. Aussi ne doit-on pas s'étonner que les rares informations crédibles que l'on peut tirer de textes historiques ne confirment en rien les comiques. Qui oserait dresser le bilan de Jacques Chirac sur le seul témoignage des Guignols ? Il faut donc chercher ailleurs : l'auteur nous offre une analyse passionnante de la démocratie athénienne, montrant combien ces guides de la souveraineté populaire (une tyrannie pour leurs opposants) s'inscrivent dans la continuité d'une politique remontant à Périclès, voire à Thémistocle, n'en déplaise à Aristophane et à Platon.
La démocratie athénienne a su éviter les déchirures civiques les plus graves parce que les citoyens et les responsables politiques de tous bords s'accordent au fond sur l'essentiel : l'impérialisme ou la souveraineté populaire. Le discours des théoriciens gauchit des réalités, montre l'auteur, qui rend aux démagogues la place de choix qui fut la leur, bien loin des caricatures qu'ils ont suscitées.
Mot clé :
Livres
Maurice Sartre est professeur émérite à l'université de Tours.
Fiers d'être démagogues ! Ce que nous pouvons apprendre de la démocratie athénienne, Philippe Lafargue, Buchet Chastel, 2022, 304 p., 24,90 €.
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