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Auteur Annette WIEVIORKA
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Faire une suggestion Affiner la rechercheDossier : La fabrique des races - La science et ses dérivés - Antisémitisme - A la recherche de la "race juive" / Annette WIEVIORKA in L'Histoire, N° 493 (Mars 2022)
[article]
in L'Histoire > N° 493 (Mars 2022) . - p. 58-61
Titre : Dossier : La fabrique des races - La science et ses dérivés - Antisémitisme - A la recherche de la "race juive" Type de document : Livres, articles, périodiques Auteurs : Annette WIEVIORKA, Auteur Année de publication : 2022 Article en page(s) : p. 58-61 Langues : Français (fre) Mots-clés : races peuple antisémitisme recherche généalogie Note de contenu : L'antijudaïsme, cette hostilité traditionnelle des chrétiens à l'encontre des Juifs responsables de la mort du Christ, s'est mué au XIXe siècle en antisémitisme, un racisme moderne fondé sur la généalogie qui fut théorisé jusqu'à l'extrême sous le IIIe Reich.
L'antisémitisme est un racisme, même si le terme, quand il est forgé à la fin du XIXe siècle, ne se réfère pas à la « race » mais à la langue. Le préfixe « anti » est alors accolé à l'épithète « sémitisme », de Sem, l'un des trois fils de Noé, ancêtre des peuples sémites définis ici par leur langue, l'arabe ou l'hébreu. Le terme « sémite » fut, lui, inventé par le linguiste de Göttingen August Ludwig Schlözer en 17811. La première occurrence du mot « antisémitisme », et la seule pendant près de deux décennies, se trouve quant à elle en 1860 sous la plume d'un grand savant orientaliste, le Juif morave Moritz Steinschneider, pour désigner la vision dépréciative des sémites d'Ernest Renan.
Le terme est ensuite repris ou réinventé par le journaliste allemand Wilhelm Marr quand il crée en 1879 sa Ligue antisémite et publie La Victoire de la judéité sur la germanité. Le mot s'acclimate alors au sein du monde germanique dans le contexte des années 1880, puis migre dans d'a ...
[article] Dossier : La fabrique des races - La science et ses dérivés - Antisémitisme - A la recherche de la "race juive" [Livres, articles, périodiques] / Annette WIEVIORKA, Auteur . - 2022 . - p. 58-61.
Langues : Français (fre)
in L'Histoire > N° 493 (Mars 2022) . - p. 58-61
Mots-clés : races peuple antisémitisme recherche généalogie Note de contenu : L'antijudaïsme, cette hostilité traditionnelle des chrétiens à l'encontre des Juifs responsables de la mort du Christ, s'est mué au XIXe siècle en antisémitisme, un racisme moderne fondé sur la généalogie qui fut théorisé jusqu'à l'extrême sous le IIIe Reich.
L'antisémitisme est un racisme, même si le terme, quand il est forgé à la fin du XIXe siècle, ne se réfère pas à la « race » mais à la langue. Le préfixe « anti » est alors accolé à l'épithète « sémitisme », de Sem, l'un des trois fils de Noé, ancêtre des peuples sémites définis ici par leur langue, l'arabe ou l'hébreu. Le terme « sémite » fut, lui, inventé par le linguiste de Göttingen August Ludwig Schlözer en 17811. La première occurrence du mot « antisémitisme », et la seule pendant près de deux décennies, se trouve quant à elle en 1860 sous la plume d'un grand savant orientaliste, le Juif morave Moritz Steinschneider, pour désigner la vision dépréciative des sémites d'Ernest Renan.
Le terme est ensuite repris ou réinventé par le journaliste allemand Wilhelm Marr quand il crée en 1879 sa Ligue antisémite et publie La Victoire de la judéité sur la germanité. Le mot s'acclimate alors au sein du monde germanique dans le contexte des années 1880, puis migre dans d'a ...
Dossier : Ukraine - Documenter l'horreur / Annette WIEVIORKA in L'Histoire, N° 504 (Février 2023)
[article]
in L'Histoire > N° 504 (Février 2023) . - p. 82-83
Titre : Dossier : Ukraine - Documenter l'horreur Type de document : Livres, articles, périodiques Auteurs : Annette WIEVIORKA, Auteur Année de publication : 2023 Article en page(s) : p. 82-83 Langues : Français (fre) Mots-clés : Ukraine guerre documents témoignage Note de contenu : Collecter, à vif, les témoignages et les preuves du crime. L'idée germa, déjà, au plus noir de l'Europe nazie.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 semble être l'un des conflits les mieux documentés en direct : images prises par les populations ou les soldats et diffusées sur les réseaux sociaux, reportages de journalistes internationaux, images satellite ou par drone saisies par des services armés, initiatives personnelles, à l'exemple de celle de Pavlo Netyosov, un vétéran ukrainien qui collecte sur les champs de bataille tout ce que les Russes ont laissé - débris d'arme ou d'avion, documents, objets, etc. - et organise des expositions itinérantes dans un pays encore en guerre1. Il y a bien des façons et des raisons de rendre compte de la guerre et de son lot de crimes contre l'humanité, même si ceux qui s'y emploient ont tous pour horizon l'après - et notamment le châtiment des coupables (cf. p. 38).
Dans cette volonté de collecter des preuves, deux figures émergent, deux Juifs parmi les millions pris au piège de l'Europe nazie : celle du Polonais Emanuel Ringelbl ...[article] Dossier : Ukraine - Documenter l'horreur [Livres, articles, périodiques] / Annette WIEVIORKA, Auteur . - 2023 . - p. 82-83.
Langues : Français (fre)
in L'Histoire > N° 504 (Février 2023) . - p. 82-83
Mots-clés : Ukraine guerre documents témoignage Note de contenu : Collecter, à vif, les témoignages et les preuves du crime. L'idée germa, déjà, au plus noir de l'Europe nazie.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 semble être l'un des conflits les mieux documentés en direct : images prises par les populations ou les soldats et diffusées sur les réseaux sociaux, reportages de journalistes internationaux, images satellite ou par drone saisies par des services armés, initiatives personnelles, à l'exemple de celle de Pavlo Netyosov, un vétéran ukrainien qui collecte sur les champs de bataille tout ce que les Russes ont laissé - débris d'arme ou d'avion, documents, objets, etc. - et organise des expositions itinérantes dans un pays encore en guerre1. Il y a bien des façons et des raisons de rendre compte de la guerre et de son lot de crimes contre l'humanité, même si ceux qui s'y emploient ont tous pour horizon l'après - et notamment le châtiment des coupables (cf. p. 38).
Dans cette volonté de collecter des preuves, deux figures émergent, deux Juifs parmi les millions pris au piège de l'Europe nazie : celle du Polonais Emanuel Ringelbl ...Guide des Classiques : « Le Zéro et l'Infini » d'Arthur Koestler / Annette WIEVIORKA in L'Histoire, N° 506 (Avril 2023)
[article]
in L'Histoire > N° 506 (Avril 2023) . - p. 89
Titre : Guide des Classiques : « Le Zéro et l'Infini » d'Arthur Koestler Type de document : Livres, articles, périodiques Auteurs : Annette WIEVIORKA, Auteur Année de publication : 2023 Article en page(s) : p. 89 Langues : Français (fre) Mots-clés : classique lecture vétéran bolcheviks procès Note de contenu : Dans ce roman, Arthur Koestler cherche à comprendre comment les vétérans bolcheviks ont pu avouer lors des procès de Moscou.
LA THÈSE
A l'été 1938, après l'exécution de Boukharine lors des Grandes Purges menées par Staline, Arthur Koestler entreprend la rédaction en allemand d'un roman qu'il intitule Roubachov, du nom de son héros. Dans le second tome de ses Mémoires, Hiéroglyphes, Koestler présente ainsi son personnage : « Un membre de la vieille garde bolchevique, sa façon de penser calquée sur celle de Nikolaï Boukharine ; sa personnalité et son aspect physique une synthèse de Trotski et de Karl Radek. » Et d'ajouter : « Par ailleurs, le second nom, Salmanovitch (fils de Salomon), faisait de mon héros un Juif », ce « qu'aucun lecteur ne me fit remarquer. »
Koestler termine son roman au printemps 1940, alors qu'il est interné comme « ressortissant d'une puissance ennemie », qui plus est communiste (de fait il ne l'est plus) au camp du Vernet (Ariège), avant d'être assigné à résidence à Paris. Sa compagne d'alors, Daphne Hardy, traduit le roman en anglais en 1940, sous le titre Darkness At Noon. La traduction française est publiée en 1945 chez Calmann-Lévy sous le titre Le Zéro et l'Infini grâce à un ami éditeur et écrivain : Manès Sperber, son compagnon en communisme et en désillusion. Supposé perdu, le manuscrit original en allemand est retrouvé en 2015 par le chercheur en littérature Matthias Wessel. Publié en 2018, il est désormais disponible en français dans la remarquable traduction d'Olivier Mannoni.
L'action se déroule dans un pays totalitaire qui n'est pas nommé mais qui ressemble à l'Union soviétique. Dans sa prison, Roubachov est interrogé d'abord par Ivanov, un de ses compagnons. Vieux bolchevik, il se fait fort d'obtenir des aveux par la persuasion. Mais il échoue et est exécuté. Le « néandertalien » Gletkine prend le relais et prive Roubachov de sommeil. Koestler tente de percer le mystère des aveux lors des procès de Moscou chez ces vétérans qui avaient connu les bagnes tsaristes et diverses prisons. Certes, l'idée qu'avouer peut aussi servir la révolution est présente. Mais la torture aussi.
CE QU'IL EN RESTE
Ce thriller politique n'a pas pris une ride. Roman majeur du XXe siècle, il éclaire magistralement l'histoire tragique des kominterniens dont était Koestler, de l'Union soviétique et de ceux qui l'ont bâtie, mais aussi des militants des autres partis communistes, notamment allemand.
Ce roman est aussi prémonitoire. Quand Gletkine tend à Roubachov le procès-verbal de ses aveux, il lui dit : « Vous avez eu tort et vous allez payer [...]. Le Parti ne vous promet qu'une chose [...] un jour [...] les documents des archives seront rendus publics. [...] Ce jour-là, on ne manquera pas d'apporter à vous, et à quelques-uns des amis de l'ancienne génération, la sympathie et la compassion qui vous sont refusées aujourd'hui. » Avec l'effondrement de l'Union soviétique, l'ouverture des archives, ce jour, celui où les historiens ont pu revisiter cette histoire, est advenu.
Annette Wieviorka est directrice de recherche émérite au CNRS.
Arthur Koestler
Né à Budapest le 5 septembre 1905, il fut un journaliste, essayiste et romancier de langue allemande puis anglaise après qu'il eut gagné Londres en 1940. Son oeuvre est inspirée par ses expériences et ses passions. Le sionisme de ses jeunes années qui le mène en Palestine (1926) l'encourage à écrire La Tour d'Ezra (1945), Analyse d'un miracle (1949) et une ultime réflexion controversée sur le peuple juif, La Treizième Tribu (1976). Son arrestation en octobre 1939 puis son internement au stade Roland-Garros et au camp du Vernet lui font écrire La Lie de la terre (1941). Son engagement au Parti communiste allemand et au Komintern, ses séjours en Union soviétique, son emprisonnement à Séville (13 février-4 mai 1937) et sa condamnation à mort alors qu'il couvre la guerre d'Espagne sont à la source d'essais ou de romans majeurs : Un testament espagnol (1938), Croisade sans croix (1943), Le Yogi et le Commissaire (1945). Militant du droit de mourir dans la dignité, atteint de la maladie de Parkinson, il se suicide avec sa dernière femme le 1er mars 1983.
[article] Guide des Classiques : « Le Zéro et l'Infini » d'Arthur Koestler [Livres, articles, périodiques] / Annette WIEVIORKA, Auteur . - 2023 . - p. 89.
Langues : Français (fre)
in L'Histoire > N° 506 (Avril 2023) . - p. 89
Mots-clés : classique lecture vétéran bolcheviks procès Note de contenu : Dans ce roman, Arthur Koestler cherche à comprendre comment les vétérans bolcheviks ont pu avouer lors des procès de Moscou.
LA THÈSE
A l'été 1938, après l'exécution de Boukharine lors des Grandes Purges menées par Staline, Arthur Koestler entreprend la rédaction en allemand d'un roman qu'il intitule Roubachov, du nom de son héros. Dans le second tome de ses Mémoires, Hiéroglyphes, Koestler présente ainsi son personnage : « Un membre de la vieille garde bolchevique, sa façon de penser calquée sur celle de Nikolaï Boukharine ; sa personnalité et son aspect physique une synthèse de Trotski et de Karl Radek. » Et d'ajouter : « Par ailleurs, le second nom, Salmanovitch (fils de Salomon), faisait de mon héros un Juif », ce « qu'aucun lecteur ne me fit remarquer. »
Koestler termine son roman au printemps 1940, alors qu'il est interné comme « ressortissant d'une puissance ennemie », qui plus est communiste (de fait il ne l'est plus) au camp du Vernet (Ariège), avant d'être assigné à résidence à Paris. Sa compagne d'alors, Daphne Hardy, traduit le roman en anglais en 1940, sous le titre Darkness At Noon. La traduction française est publiée en 1945 chez Calmann-Lévy sous le titre Le Zéro et l'Infini grâce à un ami éditeur et écrivain : Manès Sperber, son compagnon en communisme et en désillusion. Supposé perdu, le manuscrit original en allemand est retrouvé en 2015 par le chercheur en littérature Matthias Wessel. Publié en 2018, il est désormais disponible en français dans la remarquable traduction d'Olivier Mannoni.
L'action se déroule dans un pays totalitaire qui n'est pas nommé mais qui ressemble à l'Union soviétique. Dans sa prison, Roubachov est interrogé d'abord par Ivanov, un de ses compagnons. Vieux bolchevik, il se fait fort d'obtenir des aveux par la persuasion. Mais il échoue et est exécuté. Le « néandertalien » Gletkine prend le relais et prive Roubachov de sommeil. Koestler tente de percer le mystère des aveux lors des procès de Moscou chez ces vétérans qui avaient connu les bagnes tsaristes et diverses prisons. Certes, l'idée qu'avouer peut aussi servir la révolution est présente. Mais la torture aussi.
CE QU'IL EN RESTE
Ce thriller politique n'a pas pris une ride. Roman majeur du XXe siècle, il éclaire magistralement l'histoire tragique des kominterniens dont était Koestler, de l'Union soviétique et de ceux qui l'ont bâtie, mais aussi des militants des autres partis communistes, notamment allemand.
Ce roman est aussi prémonitoire. Quand Gletkine tend à Roubachov le procès-verbal de ses aveux, il lui dit : « Vous avez eu tort et vous allez payer [...]. Le Parti ne vous promet qu'une chose [...] un jour [...] les documents des archives seront rendus publics. [...] Ce jour-là, on ne manquera pas d'apporter à vous, et à quelques-uns des amis de l'ancienne génération, la sympathie et la compassion qui vous sont refusées aujourd'hui. » Avec l'effondrement de l'Union soviétique, l'ouverture des archives, ce jour, celui où les historiens ont pu revisiter cette histoire, est advenu.
Annette Wieviorka est directrice de recherche émérite au CNRS.
Arthur Koestler
Né à Budapest le 5 septembre 1905, il fut un journaliste, essayiste et romancier de langue allemande puis anglaise après qu'il eut gagné Londres en 1940. Son oeuvre est inspirée par ses expériences et ses passions. Le sionisme de ses jeunes années qui le mène en Palestine (1926) l'encourage à écrire La Tour d'Ezra (1945), Analyse d'un miracle (1949) et une ultime réflexion controversée sur le peuple juif, La Treizième Tribu (1976). Son arrestation en octobre 1939 puis son internement au stade Roland-Garros et au camp du Vernet lui font écrire La Lie de la terre (1941). Son engagement au Parti communiste allemand et au Komintern, ses séjours en Union soviétique, son emprisonnement à Séville (13 février-4 mai 1937) et sa condamnation à mort alors qu'il couvre la guerre d'Espagne sont à la source d'essais ou de romans majeurs : Un testament espagnol (1938), Croisade sans croix (1943), Le Yogi et le Commissaire (1945). Militant du droit de mourir dans la dignité, atteint de la maladie de Parkinson, il se suicide avec sa dernière femme le 1er mars 1983.
Guide Livres : L'oeil des bourreaux / Annette WIEVIORKA in L'Histoire, N° 505 (Mars 2023)
[article]
in L'Histoire > N° 505 (Mars 2023) . - p. 76-77
Titre : Guide Livres : L'oeil des bourreaux Type de document : Livres, articles, périodiques Auteurs : Annette WIEVIORKA, Auteur Année de publication : 2023 Article en page(s) : p. 76-77 Langues : Français (fre) Mots-clés : livre lecture Auschwitz photos nazis crimes Note de contenu : Pendant cinq ans, trois historiens ont analysé le détail des 197 photographies prises à Auschwitz par les nazis au printemps 1944 afin de documenter l'efficacité avec laquelle ils accomplissaient leurs tâches - la déportation et l'extermination de 400 000 Juifs de Hongrie. Un livre aussi instructif que poignant. [article] Guide Livres : L'oeil des bourreaux [Livres, articles, périodiques] / Annette WIEVIORKA, Auteur . - 2023 . - p. 76-77.
Langues : Français (fre)
in L'Histoire > N° 505 (Mars 2023) . - p. 76-77
Mots-clés : livre lecture Auschwitz photos nazis crimes Note de contenu : Pendant cinq ans, trois historiens ont analysé le détail des 197 photographies prises à Auschwitz par les nazis au printemps 1944 afin de documenter l'efficacité avec laquelle ils accomplissaient leurs tâches - la déportation et l'extermination de 400 000 Juifs de Hongrie. Un livre aussi instructif que poignant. Guide des Livres : Tombeaux de papier / Annette WIEVIORKA in L'Histoire, N° 500 (Octobre 2022)
[article]
in L'Histoire > N° 500 (Octobre 2022) . - p. 84
Titre : Guide des Livres : Tombeaux de papier Type de document : Livres, articles, périodiques Auteurs : Annette WIEVIORKA, Auteur Année de publication : 2022 Article en page(s) : p. 84 Langues : Français (fre) Mots-clés : lecture livre autobiographie Note de contenu : Tombeaux. Autobiographie de ma famille, Annette Wieviorka, Seuil, 2022, 380 p., 21 €.
La mort d'une tante, la découverte d'un secret de famille et la solitude imposée par le confinement ont incité Annette Wieviorka à « une mise en ordre et en place de (son) ascendance ». L'historienne de la Shoah portait en elle ce projet depuis plus de quarante ans, dès son retour d'un séjour, à 26 ans, dans la Chine de la Révolution culturelle, dont elle a fait le récit lucide dans Mes années chinoises (Stock, 2021). Remontant un peu plus dans le temps, elle se penche sur ses grands-pères Wolf, écrivain et journaliste yiddish et Chaskiel, tailleur, et leurs femmes, Hawa et Guitele, tous venus de Pologne dans les années 1920.
Mêlant témoignages et archives, l'auteure restitue ce morceau échoué du Yiddishland, où s'opposent religion et assimilation, bundistes et communistes, jusqu'à la guerre, les rafles, les errances entre Nice et la Suisse, Auschwitz, et, parfois, le retour. « Je suis devenue historienne le jour où j'ai abandonné le récit familial pour le récit collectif », estime Annette Wieviorka. Avec « cette autobiographie de ma famille », exercice virtuose d'ego-histoire, elle mêle les deux avec sensibilité.
[article] Guide des Livres : Tombeaux de papier [Livres, articles, périodiques] / Annette WIEVIORKA, Auteur . - 2022 . - p. 84.
Langues : Français (fre)
in L'Histoire > N° 500 (Octobre 2022) . - p. 84
Mots-clés : lecture livre autobiographie Note de contenu : Tombeaux. Autobiographie de ma famille, Annette Wieviorka, Seuil, 2022, 380 p., 21 €.
La mort d'une tante, la découverte d'un secret de famille et la solitude imposée par le confinement ont incité Annette Wieviorka à « une mise en ordre et en place de (son) ascendance ». L'historienne de la Shoah portait en elle ce projet depuis plus de quarante ans, dès son retour d'un séjour, à 26 ans, dans la Chine de la Révolution culturelle, dont elle a fait le récit lucide dans Mes années chinoises (Stock, 2021). Remontant un peu plus dans le temps, elle se penche sur ses grands-pères Wolf, écrivain et journaliste yiddish et Chaskiel, tailleur, et leurs femmes, Hawa et Guitele, tous venus de Pologne dans les années 1920.
Mêlant témoignages et archives, l'auteure restitue ce morceau échoué du Yiddishland, où s'opposent religion et assimilation, bundistes et communistes, jusqu'à la guerre, les rafles, les errances entre Nice et la Suisse, Auschwitz, et, parfois, le retour. « Je suis devenue historienne le jour où j'ai abandonné le récit familial pour le récit collectif », estime Annette Wieviorka. Avec « cette autobiographie de ma famille », exercice virtuose d'ego-histoire, elle mêle les deux avec sensibilité.
Guide des Sorties : Cinéma - Retour à Babi Yar / Annette WIEVIORKA in L'Histoire, N° 499 (Septembre 2022)
PermalinkLa quête de Saul Friedländer. [Entretien avec Saul Friedländer] / Annette WIEVIORKA in L'Histoire, N° 329. (03/2008)
PermalinkVerdict à Nuremberg / Annette WIEVIORKA in L'Histoire, N° 313. (10/2006)
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