[article] in Santé mentale > 290 (Septembre 2024) . - p. 56-61 Titre : | Suicide et troubles du sommeil : des liens avérés | Type de document : | Livres, articles, périodiques | Auteurs : | Vincent Jardon | Année de publication : | 2024 | Article en page(s) : | p. 56-61 | Note générale : | Cet article fait partie du dossier " Actualités du trouble insomnie ". | Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | Conduite suicidaire cauchemar facteur de risque insomnie prévention risque suicidaire trouble du sommeil syndrome post traumatique | Résumé : | La prise en compte des troubles du sommeil peut-elle aider à améliorer la prévention des conduites suicidaires ? Tour d'horizon de la recherche sur les liens entre ces deux problématiques, et perspectives cliniques.
Si la question du sommeil comme symptôme infiltre la quasi-totalité de la nosographie psychiatrique et si les troubles du sommeil sont bien identifiés comme des facteurs de risque à part entière de comportement suicidaire, l'évaluation du sommeil dans la crise suicidaire, et de la crise suicidaire dans les troubles du sommeil semblent trop peu la règle. Cet article vise à préciser les liens qui unissent ces deux thématiques et leurs implications dans la pratique clinique.
On sait que la mort par suicide touche environ 800 000 personnes par an dans le monde et 9 000 en France, où elle représente environ 2 % des décès et 20 % des morts « évitables ». En 2020, la France se place en 13e position (sur 37) des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) les plus touchés. Mais les décès par suicide ne représentent qu'une partie du fardeau porté par la société au titre des conduites suicidaires. Ainsi, le nombre de tentatives de suicide est estimé à au moins 200 000 par an, et le nombre de personnes exprimant des idées suicidaires à 2 millions. En 2021, 4,2 % des 18-85 ans déclaraient avoir pensé à se suicider durant les douze derniers mois et 6,8 % déclaraient une tentative de suicide au cours de leur vie.
En ce qui concerne le sommeil, en France en 2005, 18 % des personnes âgées de 12 à 75 ans se déclaraient insatisfaites de la qualité de leur sommeil et 46 % disaient avoir eu des problèmes de sommeil au cours des huit derniers jours. Si l'on veut être plus précis et quantifier la prévalence de troubles du sommeil caractérisés, l'insomnie qui se définit comme une insuffisance de sommeil en quantité ou qualité, alors que les conditions environnementales sont favorables au sommeil, concerne 15 à 20 % des Français. Le syndrome d'apnées du sommeil, dont la prévalence augmente régulièrement avec l'âge, touche 7,9 % des personnes âgées de 20 à 44 ans, 19,7 % des 45-64 ans, et même 30,5 % des personnes de plus de 65 ans. Les cauchemars pathologiques concernent eux 2 à 8 % des adultes en population générale, et 38,9 % en population atteinte de pathologies mentales.
On peut ainsi remarquer que la prise en charge des conduites suicidaires et des troubles du sommeil concerne un nombre élevé de personnes chaque année. Pourtant, ces deux domaines restent relativement éloignés l'un de l'autre alors que les liens qui les unissent sont nombreux. [...] |
[article] Suicide et troubles du sommeil : des liens avérés [Livres, articles, périodiques] / Vincent Jardon . - 2024 . - p. 56-61. Cet article fait partie du dossier " Actualités du trouble insomnie ". Langues : Français ( fre) in Santé mentale > 290 (Septembre 2024) . - p. 56-61 Mots-clés : | Conduite suicidaire cauchemar facteur de risque insomnie prévention risque suicidaire trouble du sommeil syndrome post traumatique | Résumé : | La prise en compte des troubles du sommeil peut-elle aider à améliorer la prévention des conduites suicidaires ? Tour d'horizon de la recherche sur les liens entre ces deux problématiques, et perspectives cliniques.
Si la question du sommeil comme symptôme infiltre la quasi-totalité de la nosographie psychiatrique et si les troubles du sommeil sont bien identifiés comme des facteurs de risque à part entière de comportement suicidaire, l'évaluation du sommeil dans la crise suicidaire, et de la crise suicidaire dans les troubles du sommeil semblent trop peu la règle. Cet article vise à préciser les liens qui unissent ces deux thématiques et leurs implications dans la pratique clinique.
On sait que la mort par suicide touche environ 800 000 personnes par an dans le monde et 9 000 en France, où elle représente environ 2 % des décès et 20 % des morts « évitables ». En 2020, la France se place en 13e position (sur 37) des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) les plus touchés. Mais les décès par suicide ne représentent qu'une partie du fardeau porté par la société au titre des conduites suicidaires. Ainsi, le nombre de tentatives de suicide est estimé à au moins 200 000 par an, et le nombre de personnes exprimant des idées suicidaires à 2 millions. En 2021, 4,2 % des 18-85 ans déclaraient avoir pensé à se suicider durant les douze derniers mois et 6,8 % déclaraient une tentative de suicide au cours de leur vie.
En ce qui concerne le sommeil, en France en 2005, 18 % des personnes âgées de 12 à 75 ans se déclaraient insatisfaites de la qualité de leur sommeil et 46 % disaient avoir eu des problèmes de sommeil au cours des huit derniers jours. Si l'on veut être plus précis et quantifier la prévalence de troubles du sommeil caractérisés, l'insomnie qui se définit comme une insuffisance de sommeil en quantité ou qualité, alors que les conditions environnementales sont favorables au sommeil, concerne 15 à 20 % des Français. Le syndrome d'apnées du sommeil, dont la prévalence augmente régulièrement avec l'âge, touche 7,9 % des personnes âgées de 20 à 44 ans, 19,7 % des 45-64 ans, et même 30,5 % des personnes de plus de 65 ans. Les cauchemars pathologiques concernent eux 2 à 8 % des adultes en population générale, et 38,9 % en population atteinte de pathologies mentales.
On peut ainsi remarquer que la prise en charge des conduites suicidaires et des troubles du sommeil concerne un nombre élevé de personnes chaque année. Pourtant, ces deux domaines restent relativement éloignés l'un de l'autre alors que les liens qui les unissent sont nombreux. [...] |
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