| Titre : | Célestin Freinet : un pédagogue en guerres ; 1914-1945 | | Type de document : | Livres, articles, périodiques | | Auteurs : | Emmanuel Saint-Fuscien, Auteur | | Editeur : | Paris : Perrin | | Année de publication : | 2017 | | Importance : | 1 vol. (241 p.) | | Format : | 22 cm | | ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-262-03634-8 | | Prix : | 22,70 eu | | Note générale : | Bibliogr. p. 223-229. Index | | Langues : | Français (fre) | | Mots-clés : | Freinet, Célestin biographie guerre de 1940-1945 guerre de 19414-1918 guerre-4045 guerre-1418 guerre d'Espagne | | Index. décimale : | 370.92 | | Résumé : | [...] Ce livre n'est pas une biographie [...] Notre ouvrage ne s'intéresse que de biais aux pratiques pédagogiques de Célestin Freinet. Les techniques Freinet [...] ne sont pas étudiées pour elles-mêmes. Il n'est pas un livre de sciences de l'éducation [...] Il s'insère dans une recherche plus vaste que nous menons au sein d'un séminaire de l'Ecole des hautes études en sciences sociales qui s'intéresse aux liens entre la guerre et les mondes scolaires en Europe au XXè siècle [...] La question posée était celle des effets éventuels de la guerre sur les pratiques professionnelles enseignantes: l'appropriation volontaire ou non de certains gestes ou pratiques de guerre et leur éventuel réinvestissement dans la salle de classe après la guerre. Plus largement, quelle relation existe entre l'enseignement et la guerre au XXè siècle ? Voilà, à travers le cas Freinet, la question du présent ouvrage qui, à dessein, commence en 1914 et s'arrête en 1945 ( extrait de l'introduction )
" Comme pour tous les hommes et les femmes de sa génération, la vie d'adulte de Célestin Freinet fut scandée par les deux guerres mondiales et, dans son cas, par la guerre d'Espagne [...] Freinet vécut, entre 1914 et 1945 une alternance d'expériences guerrières et scolaires fondatrices de l'homme et de sa pédagogie. Les deux furent parfois consubstantielles, symboliquement ou concrètement. Jeune instituteur, il fit sa première rentrée en 1914 avant de devenir élève aspirant à Saint-Cyr [école militaire d'enseignement supérieur] en 1915. Il fut plus tard un pédagogue contre la guerre, mais capable de brandir une arme à feu dans la cour d'une école rurale en 1933, geste par ailleurs décisif, entraînant son éloignement de l'Education nationale. Il promeut une pédagogie de guerre antifasciste et révolutionnaire à partir de 1936, lors des premières années de fonctionnement de son école privée, vantant l'héroïsme viril des combattants républicains se battant pour la justice et la liberté.
Il donne des cours d'alphabétisation dans les camps de l'Etat français [gouvernement collaborationniste de Vichy] en 1941 et se trouve en charge officielle (mais provisoire) de l'administration scolaire de tout un département d'un pays encore en guerre en 1944-1945, après avoir écrit l'essentiel de son oeuvre pendant la guerre. Freinet est indissociablement guerrier et pédagogue et sa pédagogie est aussi, nous pensons l'avoir montré, le fruit de ses expériences successives de la guerre.
N'ayant regardé que la guerre, nous n'avons vu qu'elle. Rappelons l'évidence une nouvelle fois: pour Freinet comme pour beaucoup d'individus nés en Europe au tournant des 19è et 20è siècles, la guerre ne fut pas le seul déterminant, loin s'en faut.
L'enfance d'abord, la vie de couple et la vie familiale, les appartenances sociales dont aucun individu ne s'affranchit jamais totalement, la vie militante et la culture politique, si centrales chez Freinet, sont autant de facteurs décisifs eux aussi.
C'est dans l'interaction de toutes ces identités, de toutes ces expériences, que se comprend un parcours toujours dissonant. Mais, ici comme ailleurs, il fallait réparer un déséquilibre et montrer ce que les historiens et les pédagogues ont le plus largement laissé dans l'ombre malgré son omniprésence: la guerre.
Car la pédagogie Freinet, des années 1920 aux années 1960, apparaît bien, en dépit de ce qu'avaient dit jusque là ses commentateurs, comme imprégnée au coeur par les expériences de guerre de son promoteur. Dès lors, reste une question centrale que ce livre ne résout pas mais permet au moins de poser sans rougir. En matière d'éducation et d'enseignement, la centralité de la guerre est-elle propre à la vie et à l'oeuvre singulières de l'instituteur Freinet ou peut-on imaginer, ici aussi à rebours de l'histoire et des sciences de l'éducation, que la guerre compte pour beaucoup dans l'évolution des pratiques pédagogiques en général, et plus largement de la vie scolaire européenne du primaire et du secondaire, entre 1914 et 1968 ? " [ extrait de la conclusion ]
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Célestin Freinet : un pédagogue en guerres ; 1914-1945 [Livres, articles, périodiques] / Emmanuel Saint-Fuscien, Auteur . - Paris (Paris) : Perrin, 2017 . - 1 vol. (241 p.) ; 22 cm. ISBN : 978-2-262-03634-8 : 22,70 eu Bibliogr. p. 223-229. Index Langues : Français ( fre) | Mots-clés : | Freinet, Célestin biographie guerre de 1940-1945 guerre de 19414-1918 guerre-4045 guerre-1418 guerre d'Espagne | | Index. décimale : | 370.92 | | Résumé : | [...] Ce livre n'est pas une biographie [...] Notre ouvrage ne s'intéresse que de biais aux pratiques pédagogiques de Célestin Freinet. Les techniques Freinet [...] ne sont pas étudiées pour elles-mêmes. Il n'est pas un livre de sciences de l'éducation [...] Il s'insère dans une recherche plus vaste que nous menons au sein d'un séminaire de l'Ecole des hautes études en sciences sociales qui s'intéresse aux liens entre la guerre et les mondes scolaires en Europe au XXè siècle [...] La question posée était celle des effets éventuels de la guerre sur les pratiques professionnelles enseignantes: l'appropriation volontaire ou non de certains gestes ou pratiques de guerre et leur éventuel réinvestissement dans la salle de classe après la guerre. Plus largement, quelle relation existe entre l'enseignement et la guerre au XXè siècle ? Voilà, à travers le cas Freinet, la question du présent ouvrage qui, à dessein, commence en 1914 et s'arrête en 1945 ( extrait de l'introduction )
" Comme pour tous les hommes et les femmes de sa génération, la vie d'adulte de Célestin Freinet fut scandée par les deux guerres mondiales et, dans son cas, par la guerre d'Espagne [...] Freinet vécut, entre 1914 et 1945 une alternance d'expériences guerrières et scolaires fondatrices de l'homme et de sa pédagogie. Les deux furent parfois consubstantielles, symboliquement ou concrètement. Jeune instituteur, il fit sa première rentrée en 1914 avant de devenir élève aspirant à Saint-Cyr [école militaire d'enseignement supérieur] en 1915. Il fut plus tard un pédagogue contre la guerre, mais capable de brandir une arme à feu dans la cour d'une école rurale en 1933, geste par ailleurs décisif, entraînant son éloignement de l'Education nationale. Il promeut une pédagogie de guerre antifasciste et révolutionnaire à partir de 1936, lors des premières années de fonctionnement de son école privée, vantant l'héroïsme viril des combattants républicains se battant pour la justice et la liberté.
Il donne des cours d'alphabétisation dans les camps de l'Etat français [gouvernement collaborationniste de Vichy] en 1941 et se trouve en charge officielle (mais provisoire) de l'administration scolaire de tout un département d'un pays encore en guerre en 1944-1945, après avoir écrit l'essentiel de son oeuvre pendant la guerre. Freinet est indissociablement guerrier et pédagogue et sa pédagogie est aussi, nous pensons l'avoir montré, le fruit de ses expériences successives de la guerre.
N'ayant regardé que la guerre, nous n'avons vu qu'elle. Rappelons l'évidence une nouvelle fois: pour Freinet comme pour beaucoup d'individus nés en Europe au tournant des 19è et 20è siècles, la guerre ne fut pas le seul déterminant, loin s'en faut.
L'enfance d'abord, la vie de couple et la vie familiale, les appartenances sociales dont aucun individu ne s'affranchit jamais totalement, la vie militante et la culture politique, si centrales chez Freinet, sont autant de facteurs décisifs eux aussi.
C'est dans l'interaction de toutes ces identités, de toutes ces expériences, que se comprend un parcours toujours dissonant. Mais, ici comme ailleurs, il fallait réparer un déséquilibre et montrer ce que les historiens et les pédagogues ont le plus largement laissé dans l'ombre malgré son omniprésence: la guerre.
Car la pédagogie Freinet, des années 1920 aux années 1960, apparaît bien, en dépit de ce qu'avaient dit jusque là ses commentateurs, comme imprégnée au coeur par les expériences de guerre de son promoteur. Dès lors, reste une question centrale que ce livre ne résout pas mais permet au moins de poser sans rougir. En matière d'éducation et d'enseignement, la centralité de la guerre est-elle propre à la vie et à l'oeuvre singulières de l'instituteur Freinet ou peut-on imaginer, ici aussi à rebours de l'histoire et des sciences de l'éducation, que la guerre compte pour beaucoup dans l'évolution des pratiques pédagogiques en général, et plus largement de la vie scolaire européenne du primaire et du secondaire, entre 1914 et 1968 ? " [ extrait de la conclusion ]
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