[article] in L'Histoire > N° 490 (Décembre 2021) . - p. 50-54 Titre : | Dossier : Des mandarins pas si confucéens | Type de document : | Livres, articles, périodiques | Auteurs : | Pierre-Etienne Will, Expert | Année de publication : | 2021 | Article en page(s) : | p. 50-54 | Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | mandarins Confucius Chine dynastie méritocratie fonctionnaires élite administration | Note de contenu : |
Achat de titres, distinction sociale et corruption. Loin des fantasmes qui entourent les mandarins, la vertu confucéenne et la méritocratie de l'Empire chinois, plongée dans un milieu de lettrés-fonctionnaires plus hétérogène et pragmatique qu'on ne croit.
Il faut se méfier de l'image, trop abstraite et figée, que l'on a longtemps eue en Europe des lettrés-fonctionnaires, ceux qu'on appelle « mandarins » depuis le XVIe siècle - un terme qui d'ailleurs n'a rien de chinois. On a vanté avec les Jésuites la moralité, la sagesse et le sens de l'État de ces mandarins-philosophes, et la méritocratie du système mandarinal ; on a critiqué au XIXe siècle l'immobilisme d'une bureaucratie uniquement préoccupée des Classiques et déconnectée des exigences du monde moderne ; mais on est passé à côté de la diversité et des évolutions de ce monde bureaucratique chinois. Les fameux examens impériaux ne font leur apparition que sous les dynasties des Sui (581-618) puis des Tang (618-907), mais ils ne concernent alors qu'une minorité de fonctionnaires, et guère les échelons les plus élevés de la bureaucratie impériale. Ce n'est qu'à partir de la dynastie des Song (960-1279) qu'ils se généralisent véritablement, avant d'atteindre leur âge d'or da ...
|
[article] Dossier : Des mandarins pas si confucéens [Livres, articles, périodiques] / Pierre-Etienne Will, Expert . - 2021 . - p. 50-54. Langues : Français ( fre) in L'Histoire > N° 490 (Décembre 2021) . - p. 50-54 Mots-clés : | mandarins Confucius Chine dynastie méritocratie fonctionnaires élite administration | Note de contenu : |
Achat de titres, distinction sociale et corruption. Loin des fantasmes qui entourent les mandarins, la vertu confucéenne et la méritocratie de l'Empire chinois, plongée dans un milieu de lettrés-fonctionnaires plus hétérogène et pragmatique qu'on ne croit.
Il faut se méfier de l'image, trop abstraite et figée, que l'on a longtemps eue en Europe des lettrés-fonctionnaires, ceux qu'on appelle « mandarins » depuis le XVIe siècle - un terme qui d'ailleurs n'a rien de chinois. On a vanté avec les Jésuites la moralité, la sagesse et le sens de l'État de ces mandarins-philosophes, et la méritocratie du système mandarinal ; on a critiqué au XIXe siècle l'immobilisme d'une bureaucratie uniquement préoccupée des Classiques et déconnectée des exigences du monde moderne ; mais on est passé à côté de la diversité et des évolutions de ce monde bureaucratique chinois. Les fameux examens impériaux ne font leur apparition que sous les dynasties des Sui (581-618) puis des Tang (618-907), mais ils ne concernent alors qu'une minorité de fonctionnaires, et guère les échelons les plus élevés de la bureaucratie impériale. Ce n'est qu'à partir de la dynastie des Song (960-1279) qu'ils se généralisent véritablement, avant d'atteindre leur âge d'or da ...
|
|