[article] in L'Histoire > N° 493 (Mars 2022) . - p. 64-67 Titre : | Dossier : La fabrique des races - La science et ses dérivés - Présumés de race française | Type de document : | Livres, articles, périodiques | Auteurs : | Emmanuelle Saada, Auteur | Année de publication : | 2022 | Article en page(s) : | p. 64-67 | Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | races peuple Indochine métis colonies | Note de contenu : | En 1928 le mot « race » apparaît dans un décret relatif aux enfants métis de l'Indochine. En faisant d'eux des citoyens à part entière, cette « entorse » au droit républicain invite à réfléchir sur le mélange de biologie et de culturel qui fait la « nation française ».
Les débats sont récurrents à propos de la présence du mot « race » dans la Constitution française, comme en témoigne une proposition de loi portant sur sa suppression en juillet 2021 (cf. p. 87). Ils peuvent donner à penser que, sauf sous le régime de Vichy1, la catégorie de « race » n'est présente dans le droit français que dans des textes de principe et sur le mode de la dénégation. C'est oublier le contexte colonial, dans lequel le droit fit usage de la notion.
Un usage précoce du mot « race » en droit colonial se trouve dans un arrêté de 1871 applicable à la Cochinchine, pays de la future Union indochinoise proclamée en 1887. Ce texte, après qu'un décret de juillet 1864 eut proclamé que la loi annamite régissait les « indigènes et Asiatiques », considère que « les Asiatiques [...] sont les Chinois, les Cambodgiens, les Minh-Huongs, les Siamois, les Moïs, les Chams, les Stiengs, les Sang-Mêlé (Malais du Chaudoc). Tous les autres individus, à ...
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[article] Dossier : La fabrique des races - La science et ses dérivés - Présumés de race française [Livres, articles, périodiques] / Emmanuelle Saada, Auteur . - 2022 . - p. 64-67. Langues : Français ( fre) in L'Histoire > N° 493 (Mars 2022) . - p. 64-67 Mots-clés : | races peuple Indochine métis colonies | Note de contenu : | En 1928 le mot « race » apparaît dans un décret relatif aux enfants métis de l'Indochine. En faisant d'eux des citoyens à part entière, cette « entorse » au droit républicain invite à réfléchir sur le mélange de biologie et de culturel qui fait la « nation française ».
Les débats sont récurrents à propos de la présence du mot « race » dans la Constitution française, comme en témoigne une proposition de loi portant sur sa suppression en juillet 2021 (cf. p. 87). Ils peuvent donner à penser que, sauf sous le régime de Vichy1, la catégorie de « race » n'est présente dans le droit français que dans des textes de principe et sur le mode de la dénégation. C'est oublier le contexte colonial, dans lequel le droit fit usage de la notion.
Un usage précoce du mot « race » en droit colonial se trouve dans un arrêté de 1871 applicable à la Cochinchine, pays de la future Union indochinoise proclamée en 1887. Ce texte, après qu'un décret de juillet 1864 eut proclamé que la loi annamite régissait les « indigènes et Asiatiques », considère que « les Asiatiques [...] sont les Chinois, les Cambodgiens, les Minh-Huongs, les Siamois, les Moïs, les Chams, les Stiengs, les Sang-Mêlé (Malais du Chaudoc). Tous les autres individus, à ...
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