[article] in L'Histoire > N° 493 (Mars 2022) . - p. 68-71 Titre : | Dossier : La fabrique des races - La science et ses dérivés - Japon : un racisme d’importation ? | Type de document : | Livres, articles, périodiques | Auteurs : | Rotem Kowner, Auteur | Année de publication : | 2022 | Article en page(s) : | p. 68-71 | Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | races peuple Japon racisme discrimination | Note de contenu : |
A la fin du XIXe siècle le Japon, en pleine occidentalisation, acclimate les théories scientifiques raciales. La race lui permet de recycler d’anciennes discriminations, et accompagne l’essor de son impérialisme.
L’Histoire : Est-il vrai que le Japon, avant le xixe siècle, ignore l’idée de race ?
Rotem Kowner : Avant l’Époque moderne (soit avant la période Edo, en 1600), on n’avait pas, au Japon, de vue précise de ce qu’est une nation mais les individus avaient une identité ethnique commune s’accompagnant souvent d’un complexe de supériorité qui les séparaient des étrangers. Ainsi en allait-il des Aborigènes qui peuplaient l’archipel depuis toujours (désignés comme Ebisu, Emishi et plus tard Aïnous) et des peuples voisins (habitants des Ryukyu, Coréens).
Les Japonais pratiquèrent aussi des formes de discrimination au sein de leur propre société. Les plus discriminés étaient ceux dont les tâches professionnelles étaient considérées comme dégradantes. On les appelait eta, les « pleins de souillure », ou hinin les « non-humains » : tanneurs, bouchers, selliers, bourreaux, ceux qui assuraient le service des défunts mais ...
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[article] Dossier : La fabrique des races - La science et ses dérivés - Japon : un racisme d’importation ? [Livres, articles, périodiques] / Rotem Kowner, Auteur . - 2022 . - p. 68-71. Langues : Français ( fre) in L'Histoire > N° 493 (Mars 2022) . - p. 68-71 Mots-clés : | races peuple Japon racisme discrimination | Note de contenu : |
A la fin du XIXe siècle le Japon, en pleine occidentalisation, acclimate les théories scientifiques raciales. La race lui permet de recycler d’anciennes discriminations, et accompagne l’essor de son impérialisme.
L’Histoire : Est-il vrai que le Japon, avant le xixe siècle, ignore l’idée de race ?
Rotem Kowner : Avant l’Époque moderne (soit avant la période Edo, en 1600), on n’avait pas, au Japon, de vue précise de ce qu’est une nation mais les individus avaient une identité ethnique commune s’accompagnant souvent d’un complexe de supériorité qui les séparaient des étrangers. Ainsi en allait-il des Aborigènes qui peuplaient l’archipel depuis toujours (désignés comme Ebisu, Emishi et plus tard Aïnous) et des peuples voisins (habitants des Ryukyu, Coréens).
Les Japonais pratiquèrent aussi des formes de discrimination au sein de leur propre société. Les plus discriminés étaient ceux dont les tâches professionnelles étaient considérées comme dégradantes. On les appelait eta, les « pleins de souillure », ou hinin les « non-humains » : tanneurs, bouchers, selliers, bourreaux, ceux qui assuraient le service des défunts mais ...
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