[article] in L'Histoire > N° 493 (Mars 2022) . - p. 82-89 Titre : | Dossier : La fabrique des races - La science et ses dérivés - Depuis 1945 « On n’en a pas fini avec la race » | Type de document : | Livres, articles, périodiques | Auteurs : | Pap Ndiaye, Auteur | Année de publication : | 2022 | Article en page(s) : | p. 82-89 | Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | races peuple racisme discrimination Simone Veil sang-mêlés | Note de contenu : | La race ferait-elle aujourd’hui son grand retour ? Dans des sociétés de plus en plus tolérantes, elle continue de hanter les imaginaires. Pour Pap Ndiaye, les sciences sociales se doivent donc de la prendre en compte, sous peine de rester aveugle à ses effets sociaux.
L’Histoire : On parle aujourd’hui de « retour de la race », tant dans le langage courant que dans le débat public. Cela signifie-t-il que la race avait « disparu » ? Pap Ndiaye : Le racisme « biologique », au sens d’une idéologie qui postule l’existence de races humaines hiérarchisées, dont il serait possible de mesurer les différences physiologiques et cérébrales (par exemple en comparant la taille des crânes), était courant jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Bien sûr, de nombreuses voix dissonantes existaient avant, y compris en anthropologie, avec des savants comme Franz Boas (professeur à l’université de Columbia) qui, avant Claude Lévi-Strauss, avait déjà le projet de refonder l’anthropologie sur des bases culturelles.
Mais il fallut attendre les lendemains de la Seconde Guerre mondiale pour que les choses changent véritablement. La première mission de l’Unesco, fondée le 16 novembre 1945, fut de to ...
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[article] Dossier : La fabrique des races - La science et ses dérivés - Depuis 1945 « On n’en a pas fini avec la race » [Livres, articles, périodiques] / Pap Ndiaye, Auteur . - 2022 . - p. 82-89. Langues : Français ( fre) in L'Histoire > N° 493 (Mars 2022) . - p. 82-89 Mots-clés : | races peuple racisme discrimination Simone Veil sang-mêlés | Note de contenu : | La race ferait-elle aujourd’hui son grand retour ? Dans des sociétés de plus en plus tolérantes, elle continue de hanter les imaginaires. Pour Pap Ndiaye, les sciences sociales se doivent donc de la prendre en compte, sous peine de rester aveugle à ses effets sociaux.
L’Histoire : On parle aujourd’hui de « retour de la race », tant dans le langage courant que dans le débat public. Cela signifie-t-il que la race avait « disparu » ? Pap Ndiaye : Le racisme « biologique », au sens d’une idéologie qui postule l’existence de races humaines hiérarchisées, dont il serait possible de mesurer les différences physiologiques et cérébrales (par exemple en comparant la taille des crânes), était courant jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Bien sûr, de nombreuses voix dissonantes existaient avant, y compris en anthropologie, avec des savants comme Franz Boas (professeur à l’université de Columbia) qui, avant Claude Lévi-Strauss, avait déjà le projet de refonder l’anthropologie sur des bases culturelles.
Mais il fallut attendre les lendemains de la Seconde Guerre mondiale pour que les choses changent véritablement. La première mission de l’Unesco, fondée le 16 novembre 1945, fut de to ...
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