[article] in L'Histoire > N° 495 (Mai 2022) . - p. 92 Titre : | Guide des Sorties : Exposition - Le soleil se lève à Stonehenge | Type de document : | Livres, articles, périodiques | Auteurs : | Raphaël Bernard, Auteur | Année de publication : | 2022 | Article en page(s) : | p. 92 | Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | exposition Stonehenge site funéraire menhirs | Note de contenu : | Au British Museum, une exposition sur Stonehenge lève le voile sur les sociétés de l'Age du bronze.
Disposées en cercles au beau milieu d'une plaine du sud de l'Angleterre, 80 pierres fascinent archéologues et historiens depuis le XIXe siècle. Parfois attribué à des druides, des géants ou même des extra-terrestres, Stonehenge est en réalité un cimetière de l'Age du bronze, qui a évolué au fil du temps. « Il n'y a pas qu'un Stonehenge », explique Neil Wilkin, conservateur au British Museum. « Entre 2500 et 2000 avant notre ère, il s'agit d'un cercle de pierres bleues. Ce n'est que cinq cents ans plus tard que le monument prend sa forme actuelle. »
Plus qu'une transformation, un exploit : lourds de plusieurs dizaines de tonnes, les menhirs sont acheminés sur 25 kilomètres via des « rails » en bois. « Stonehenge atteste la créativité et l'organisation collective de groupes humains », insiste Neil Wilkin.
Le site revêt avant tout un sens religieux. L'alignement des menhirs aux solstices révèle par exemple l'importance du soleil. Pour les communautés agricoles, la longueur des jours et la rotation des saisons étaient au coeur des modes de vie et des croyances. « Les solstices d'hiver étaient une période de rassemblement, poursuit Neil Wilkin. Les jours étant plus courts, les gens avaient peur que le soleil ne revienne pas. » Ils cherchent donc à approfondir leurs connaissances astronomiques comme en témoigne le disque céleste de Nebra, l'une des pièces les plus emblématiques parmi les 450 exposées. Conçue en 1600 avant notre ère, il s'agit de la plus vieille représentation des cycles cosmiques connue à ce jour.
En tant que site funéraire, Stonehenge permet de saisir l'évoluti on des rites sociaux durant l'Age du bronze. Les corps sont d'abord enterrés ensemble, sans distinction. Puis, progressivement, certains sont inhumés à part, avec leurs possessions, comme pour témoigner de leur statut social dans l'au-delà.
Au pays du Brexit, l'exposition souligne aussi les échanges entre les différents peuples européens de l'époque, dans lesquels Stonehenge semble tenir une place centrale. L'endroit aurait même pu constituer un lieu de pèlerinage, si l'on en croit les restes de l'archer d'Amesbury, venu des Alpes et enterré à quelques miles du site. Aurait-il voté Leave ?
Image : Nebra Sky Disc, Allemagne, environ 1600 av.J.-C. © LDA Sachsen-Anhalt, Juraj Lipták.
À VOIR
Le monde de Stonehenge
Jusqu'au 17 juillet au British Museum (Londres).
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[article] Guide des Sorties : Exposition - Le soleil se lève à Stonehenge [Livres, articles, périodiques] / Raphaël Bernard, Auteur . - 2022 . - p. 92. Langues : Français ( fre) in L'Histoire > N° 495 (Mai 2022) . - p. 92 Mots-clés : | exposition Stonehenge site funéraire menhirs | Note de contenu : | Au British Museum, une exposition sur Stonehenge lève le voile sur les sociétés de l'Age du bronze.
Disposées en cercles au beau milieu d'une plaine du sud de l'Angleterre, 80 pierres fascinent archéologues et historiens depuis le XIXe siècle. Parfois attribué à des druides, des géants ou même des extra-terrestres, Stonehenge est en réalité un cimetière de l'Age du bronze, qui a évolué au fil du temps. « Il n'y a pas qu'un Stonehenge », explique Neil Wilkin, conservateur au British Museum. « Entre 2500 et 2000 avant notre ère, il s'agit d'un cercle de pierres bleues. Ce n'est que cinq cents ans plus tard que le monument prend sa forme actuelle. »
Plus qu'une transformation, un exploit : lourds de plusieurs dizaines de tonnes, les menhirs sont acheminés sur 25 kilomètres via des « rails » en bois. « Stonehenge atteste la créativité et l'organisation collective de groupes humains », insiste Neil Wilkin.
Le site revêt avant tout un sens religieux. L'alignement des menhirs aux solstices révèle par exemple l'importance du soleil. Pour les communautés agricoles, la longueur des jours et la rotation des saisons étaient au coeur des modes de vie et des croyances. « Les solstices d'hiver étaient une période de rassemblement, poursuit Neil Wilkin. Les jours étant plus courts, les gens avaient peur que le soleil ne revienne pas. » Ils cherchent donc à approfondir leurs connaissances astronomiques comme en témoigne le disque céleste de Nebra, l'une des pièces les plus emblématiques parmi les 450 exposées. Conçue en 1600 avant notre ère, il s'agit de la plus vieille représentation des cycles cosmiques connue à ce jour.
En tant que site funéraire, Stonehenge permet de saisir l'évoluti on des rites sociaux durant l'Age du bronze. Les corps sont d'abord enterrés ensemble, sans distinction. Puis, progressivement, certains sont inhumés à part, avec leurs possessions, comme pour témoigner de leur statut social dans l'au-delà.
Au pays du Brexit, l'exposition souligne aussi les échanges entre les différents peuples européens de l'époque, dans lesquels Stonehenge semble tenir une place centrale. L'endroit aurait même pu constituer un lieu de pèlerinage, si l'on en croit les restes de l'archer d'Amesbury, venu des Alpes et enterré à quelques miles du site. Aurait-il voté Leave ?
Image : Nebra Sky Disc, Allemagne, environ 1600 av.J.-C. © LDA Sachsen-Anhalt, Juraj Lipták.
À VOIR
Le monde de Stonehenge
Jusqu'au 17 juillet au British Museum (Londres).
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