[article] in L'Histoire > N° 503 (Janvier 2023) . - p. 48-53 Titre : | Dossier : La forêt française - Chasse, élevage et proto-industrie | Type de document : | Livres, articles, périodiques | Auteurs : | Corinne Beck, Auteur | Année de publication : | 2023 | Article en page(s) : | p. 48-53 | Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | Forêt France ressources breuil forestis gruerie pâturages bois utilisation | Note de contenu : | Véritables puits de ressources, les forêts médiévales sont des espaces où charbonniers, bûcherons ou gardiens de troupeau se croisent. A partir du XIVe siècle, des règles d'accès sont mises par écrit, notamment pour éviter la surexploitation.
Par facilité de langage, on a coutume d'utiliser le singulier pour désigner « la » forêt médiévale. Un immense ensemble vivant, perçu comme une entité, monolithe et immuable. L'emploi du pluriel semble pourtant plus adapté pour traiter des formations paysagères du millénaire médiéval. Car les massifs boisés du Haut Moyen Age ne sont pas ceux du XIe siècle ni ceux du XVe siècle, évoluant dans le temps et l'espace (forêts de plaine ou de montagne, forêts atlantiques, continentales ou méditerranéennes), selon des particularités locales, sociales, économiques ou écologiques.
Le vocabulaire des scribes médiévaux témoigne de cette complexité. Tout un vocabulaire, issu du gaulois ou du latin, est passé dans l'ancien puis le moyen français : le breuil (l'inculte constitué de bois et de pacages) s'oppose à l'ager (le territoire cultivé) ou à la silva (la forêt dense et sauvage), puis à la forestis. Ce dernier terme apparaît au VIIe siècle et désigne d'abord ...
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[article] Dossier : La forêt française - Chasse, élevage et proto-industrie [Livres, articles, périodiques] / Corinne Beck, Auteur . - 2023 . - p. 48-53. Langues : Français ( fre) in L'Histoire > N° 503 (Janvier 2023) . - p. 48-53 Mots-clés : | Forêt France ressources breuil forestis gruerie pâturages bois utilisation | Note de contenu : | Véritables puits de ressources, les forêts médiévales sont des espaces où charbonniers, bûcherons ou gardiens de troupeau se croisent. A partir du XIVe siècle, des règles d'accès sont mises par écrit, notamment pour éviter la surexploitation.
Par facilité de langage, on a coutume d'utiliser le singulier pour désigner « la » forêt médiévale. Un immense ensemble vivant, perçu comme une entité, monolithe et immuable. L'emploi du pluriel semble pourtant plus adapté pour traiter des formations paysagères du millénaire médiéval. Car les massifs boisés du Haut Moyen Age ne sont pas ceux du XIe siècle ni ceux du XVe siècle, évoluant dans le temps et l'espace (forêts de plaine ou de montagne, forêts atlantiques, continentales ou méditerranéennes), selon des particularités locales, sociales, économiques ou écologiques.
Le vocabulaire des scribes médiévaux témoigne de cette complexité. Tout un vocabulaire, issu du gaulois ou du latin, est passé dans l'ancien puis le moyen français : le breuil (l'inculte constitué de bois et de pacages) s'oppose à l'ager (le territoire cultivé) ou à la silva (la forêt dense et sauvage), puis à la forestis. Ce dernier terme apparaît au VIIe siècle et désigne d'abord ...
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