[article] in Pratiques corporelles > N°53 (Décembre 1981) . - p. 27-32 Titre : | Daïmon et démon. "On ne peut croire au Diable même quand il dit la vérité". Saint-Jean Chrisostome. [Dossier : Le corps dans la thérapie : Les phénomènes de possession] | Type de document : | Livres, articles, périodiques | Auteurs : | Aline Kawa, Auteur | Année de publication : | 1981 | Article en page(s) : | p. 27-32 | Langues : | Français (fre) | Résumé : | Aborder la thématique de la possession passe par une méditation sur le langage, qui exige recours au dictionnaire, détour obligé pour accéder au champ de la dénotation et à celui de la connotation. Ceci vaut pour d'autres notions, bien sûr, mais nous croyons que, dans ce cas, le lexique peut particulièrement être éloquent. Le dictionnaire nous confronte au double usage du vocable ; à savoir le passif et l'actif.
Le terme de possession renvoie au verbe posséder : "avoir quelque chose à sa disposition effective et généralement exclusive". Posséder, c'est détenir un Bien, en jouir, pouvoir en disposer, c'est-à-dire en avoir la maîtrise.
Ce quelque chose peut devenir quelqu'un, si l'on en croit le langage argotique : "posséder" quelqu'un, c'est le tromper ; ou le propos machiste qui fait qu'un mâle se targue de "posséder" une femme, soit une femelle !
On voit clairement se dessiner la nature de la relation qu'entretient un sujet à un objet, un sujet à un autre sujet, perçu comme objet, qui est celui qu'une maîtrise doublée de servitude : libre disposition dans le cas d'un objet, réification lorsqu'il s'agit d'une personne. Domination du côté de la maîtrise, aliénation du côté de la servitude.
Par contre, la notion de possession indique "le fait, l'action de posséder, d'être possédé" : l'actif et le passif se couplent dans la signification.
En revanche, le possédé est toujours passif : "se dit d'une personne dominée par une puissance occulte".
Si notre lecture du dictionnaire nous renvoie effectivement, comme nous le croyons, à une dialectique de la maîtrise et de la servitude, nous croyons nécessaire de discerner, dans le phénomène de la possession, ce qui ou qui est réellement objet ou sujet.
Notons auparavant que le dictionnaire oppose à celui qui est en possession de ses facultés (rationnelles), celui qui en est privé - ce qui est de l'ordre du pathologique, de l'irrationnel.
Passif - Actif : thématique du vide et du plein, du manque et de l'avoir.
Dans cette alternative, où se situe l'être ? |
[article] Daïmon et démon. "On ne peut croire au Diable même quand il dit la vérité". Saint-Jean Chrisostome. [Dossier : Le corps dans la thérapie : Les phénomènes de possession] [Livres, articles, périodiques] / Aline Kawa, Auteur . - 1981 . - p. 27-32. Langues : Français ( fre) in Pratiques corporelles > N°53 (Décembre 1981) . - p. 27-32 Résumé : | Aborder la thématique de la possession passe par une méditation sur le langage, qui exige recours au dictionnaire, détour obligé pour accéder au champ de la dénotation et à celui de la connotation. Ceci vaut pour d'autres notions, bien sûr, mais nous croyons que, dans ce cas, le lexique peut particulièrement être éloquent. Le dictionnaire nous confronte au double usage du vocable ; à savoir le passif et l'actif.
Le terme de possession renvoie au verbe posséder : "avoir quelque chose à sa disposition effective et généralement exclusive". Posséder, c'est détenir un Bien, en jouir, pouvoir en disposer, c'est-à-dire en avoir la maîtrise.
Ce quelque chose peut devenir quelqu'un, si l'on en croit le langage argotique : "posséder" quelqu'un, c'est le tromper ; ou le propos machiste qui fait qu'un mâle se targue de "posséder" une femme, soit une femelle !
On voit clairement se dessiner la nature de la relation qu'entretient un sujet à un objet, un sujet à un autre sujet, perçu comme objet, qui est celui qu'une maîtrise doublée de servitude : libre disposition dans le cas d'un objet, réification lorsqu'il s'agit d'une personne. Domination du côté de la maîtrise, aliénation du côté de la servitude.
Par contre, la notion de possession indique "le fait, l'action de posséder, d'être possédé" : l'actif et le passif se couplent dans la signification.
En revanche, le possédé est toujours passif : "se dit d'une personne dominée par une puissance occulte".
Si notre lecture du dictionnaire nous renvoie effectivement, comme nous le croyons, à une dialectique de la maîtrise et de la servitude, nous croyons nécessaire de discerner, dans le phénomène de la possession, ce qui ou qui est réellement objet ou sujet.
Notons auparavant que le dictionnaire oppose à celui qui est en possession de ses facultés (rationnelles), celui qui en est privé - ce qui est de l'ordre du pathologique, de l'irrationnel.
Passif - Actif : thématique du vide et du plein, du manque et de l'avoir.
Dans cette alternative, où se situe l'être ? |
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