[article] in Santé mentale > 291 (Octobre 2024) . - p. 30-35 Titre : | Pratiques inspirantes pour la déprescription | Auteurs : | Maeva Musso | Année de publication : | 2024 | Article en page(s) : | p. 30-35 | Note générale : | Cet article fait partie du dossier " Déprescrire ? ". | Langues : | Français (fre) | Résumé : | Pourquoi les difficultés majeures liées au sevrage des psychotropes n'ont-elles pas suscité plus tôt un intérêt pour la déprescription ? Exemples européens et repères pour changer de regard en psychiatrie?
Au cours de mon internat en psychiatrie, j?ai rencontré de nombreuses personnes vivant avec un trouble psychique qui souhaitaient arrêter leur traitement médicamenteux (ou l?avaient arrêté) sans accompagnement médical. À la question de savoir pourquoi elles ne s?adressaient pas à leur médecin, les réponses étaient variées. Certains usagers avaient déjà essayé et essuyé un refus, d?autres ne voulaient pas « inquiéter leur entourage », d?autres encore redoutaient que leur demande soit interprétée comme un déni de leurs troubles, avec le risque de voir ressurgir des soins sous contrainte.
En débutant la rédaction de cet article, j?ai contacté Giovanni, un ami de longue date. Suivi en psychiatrie depuis 15 ans, il a changé six fois de neuroleptiques et a été hospitalisé deux fois en réanimation suite à un syndrome malin des neuroleptiques (1, 2). Il souffre encore aujourd?hui des effets indésirables de ces molécules : tremblements, prise de poids massive, troubles de la concentration et de la mémoire, asthénie importante. Giovanni a été le premier à me parler d?Open dialogue (3, 4), une approche qui permet entre autres de réduire l?initiation et la consommation de neuroleptiques en psychiatrie (5).
À travers la littérature scientifique sur la déprescription, j?ai découvert que de nombreuses personnes concernées par les troubles psychiques à travers le monde s?organisaient en réseaux d?entraide pour le sevrage des psychotropes (6). J?ai également réalisé qu?il manquait un pan considérable à ma formation : j?avais appris à prescrire mais pas à déprescrire ! [...] |
[article] Pratiques inspirantes pour la déprescription [] / Maeva Musso . - 2024 . - p. 30-35. Cet article fait partie du dossier " Déprescrire ? ". Langues : Français ( fre) in Santé mentale > 291 (Octobre 2024) . - p. 30-35 Résumé : | Pourquoi les difficultés majeures liées au sevrage des psychotropes n'ont-elles pas suscité plus tôt un intérêt pour la déprescription ? Exemples européens et repères pour changer de regard en psychiatrie?
Au cours de mon internat en psychiatrie, j?ai rencontré de nombreuses personnes vivant avec un trouble psychique qui souhaitaient arrêter leur traitement médicamenteux (ou l?avaient arrêté) sans accompagnement médical. À la question de savoir pourquoi elles ne s?adressaient pas à leur médecin, les réponses étaient variées. Certains usagers avaient déjà essayé et essuyé un refus, d?autres ne voulaient pas « inquiéter leur entourage », d?autres encore redoutaient que leur demande soit interprétée comme un déni de leurs troubles, avec le risque de voir ressurgir des soins sous contrainte.
En débutant la rédaction de cet article, j?ai contacté Giovanni, un ami de longue date. Suivi en psychiatrie depuis 15 ans, il a changé six fois de neuroleptiques et a été hospitalisé deux fois en réanimation suite à un syndrome malin des neuroleptiques (1, 2). Il souffre encore aujourd?hui des effets indésirables de ces molécules : tremblements, prise de poids massive, troubles de la concentration et de la mémoire, asthénie importante. Giovanni a été le premier à me parler d?Open dialogue (3, 4), une approche qui permet entre autres de réduire l?initiation et la consommation de neuroleptiques en psychiatrie (5).
À travers la littérature scientifique sur la déprescription, j?ai découvert que de nombreuses personnes concernées par les troubles psychiques à travers le monde s?organisaient en réseaux d?entraide pour le sevrage des psychotropes (6). J?ai également réalisé qu?il manquait un pan considérable à ma formation : j?avais appris à prescrire mais pas à déprescrire ! [...] |
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