[article] in Santé mentale > 291 (Octobre 2024) . - p. 54-59 Titre : | Déployer la pharmacie clinique en psychiatrie | Auteurs : | Tonya Tartour ; Delphine Moreau ; Étienne Nouguez ; Camille Lancevelée | Année de publication : | 2024 | Article en page(s) : | p. 54-59 | Note générale : | Cet article fait partie du dossier " Déprescrire ? ". | Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | Conciliation médicamenteuse Coordination des soins | Résumé : | La pharmacie clinique se traduit par la mise en place d'un « panier d'activités » qui varie selon les établissements : conciliation médicamenteuse, analyse avancée d'ordonnances, historiques médicamenteux ou encore éducation thérapeutique du patient (ETP). Focus sur les enjeux en psychiatrie.
En psychiatrie, la prescription médicamenteuse, acte central des soins, soulève de nombreux enjeux. Les patients souffrant de troubles psychiques, en particulier ceux atteints de troubles sévères ou au long cours, se voient souvent prescrire plusieurs médicaments : neuroleptiques, anxiolytiques, antidépresseurs ou encore hypnotiques. Ces psychotropes peuvent entraîner des effets secondaires somatiques indésirables. Certains, peu graves, restent temporaires (les symptômes cessent en général lorsque le traitement en cause est arrêté), mais peuvent néanmoins causer des désagré ments importants aux patients qui en font l?expérience. Les psychotropes peuvent aussi induire des troubles somatiques plus sévères, avec des répercussions au long cours : complications cardiovasculaires, métaboliques ou effets neurologiques importants. Les patients. Les patients suivis en psychiatrie ont d?ailleurs une espérance de vie réduite, en moyenne de 13 ans pour les femmes et de 16 ans pour les hommes (Coldefy et Gandré, 2018). Cette réduction est souvent attribuée à leurs conditions et modes de vie, leur isolement et autostigmatisation. Il a toutefois été mis en évidence qu?elle était aussi due aux effets secondaires des traitements, ainsi qu?à la moindre attention donnée à leur santé physique, aux obstacles rencontrés dans leurs parcours de soin et à une stigmatisation persistante (Gandré et al., 2022).
Dans ce contexte de complexité thérapeutique et organisationnelle, le développement de la pharmacie clinique en psychiatrie apparaît comme une piste d?amélioration de la sécurité et de la pertinence des prescriptions. Selon la Société française de pharmacie clinique (1), cette pratique est définie comme une « discipline de santé centrée sur le patient dont l?exercice a pour objectif d?optimiser la thérapeutique à chaque étape du parcours de soins ». [...] |
[article] Déployer la pharmacie clinique en psychiatrie [] / Tonya Tartour ; Delphine Moreau ; Étienne Nouguez ; Camille Lancevelée . - 2024 . - p. 54-59. Cet article fait partie du dossier " Déprescrire ? ". Langues : Français ( fre) in Santé mentale > 291 (Octobre 2024) . - p. 54-59 Mots-clés : | Conciliation médicamenteuse Coordination des soins | Résumé : | La pharmacie clinique se traduit par la mise en place d'un « panier d'activités » qui varie selon les établissements : conciliation médicamenteuse, analyse avancée d'ordonnances, historiques médicamenteux ou encore éducation thérapeutique du patient (ETP). Focus sur les enjeux en psychiatrie.
En psychiatrie, la prescription médicamenteuse, acte central des soins, soulève de nombreux enjeux. Les patients souffrant de troubles psychiques, en particulier ceux atteints de troubles sévères ou au long cours, se voient souvent prescrire plusieurs médicaments : neuroleptiques, anxiolytiques, antidépresseurs ou encore hypnotiques. Ces psychotropes peuvent entraîner des effets secondaires somatiques indésirables. Certains, peu graves, restent temporaires (les symptômes cessent en général lorsque le traitement en cause est arrêté), mais peuvent néanmoins causer des désagré ments importants aux patients qui en font l?expérience. Les psychotropes peuvent aussi induire des troubles somatiques plus sévères, avec des répercussions au long cours : complications cardiovasculaires, métaboliques ou effets neurologiques importants. Les patients. Les patients suivis en psychiatrie ont d?ailleurs une espérance de vie réduite, en moyenne de 13 ans pour les femmes et de 16 ans pour les hommes (Coldefy et Gandré, 2018). Cette réduction est souvent attribuée à leurs conditions et modes de vie, leur isolement et autostigmatisation. Il a toutefois été mis en évidence qu?elle était aussi due aux effets secondaires des traitements, ainsi qu?à la moindre attention donnée à leur santé physique, aux obstacles rencontrés dans leurs parcours de soin et à une stigmatisation persistante (Gandré et al., 2022).
Dans ce contexte de complexité thérapeutique et organisationnelle, le développement de la pharmacie clinique en psychiatrie apparaît comme une piste d?amélioration de la sécurité et de la pertinence des prescriptions. Selon la Société française de pharmacie clinique (1), cette pratique est définie comme une « discipline de santé centrée sur le patient dont l?exercice a pour objectif d?optimiser la thérapeutique à chaque étape du parcours de soins ». [...] |
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