Titre : | Nous, les assistantes sociales : naissance d'une profession : trente ans de souvenirs d'assistantes sociales françaises, 1930-1960 / | Type de document : | Livres, articles, périodiques | Auteurs : | Yvonne Kniebiehler | Editeur : | Paris : Aubier | Année de publication : | 1980 | Collection : | Collection historique (Aubier | Importance : | 353 p. | ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-7007-0215-6 | Note générale : | Chronol. | Mots-clés : | Service social Guidance Vocation Travailleurs sociaux Histoire France | Résumé : | La perspective phénoménologique de Kniebiehler (1980) qui vise à rendre compte de l’expérience familière du monde social se présente comme une remise en question de la théorie dite de contrôle social développée par Verdès-Leroux (1978) qui voit dans l’assistance sociale une stratégie consciente ou inconsciente visant à légitimer l’ordre social établi ; ou par Donzelot (1978) qui pose la question de l’assistance sociale comme moyen d’assurer la fonctionnarisation de l’institution familiale. Selon Kniebiehler, si l’on peut admettre que le sens objectif des pratiques des assistantes sociales s’orientent, inconsciemment vers la reproduction de l’ordre social établi, on ne pas pour autant réduire l’action des assistantes sociales à celles d’auxiliaires au service de la classe dominante. Il s’agit donc, selon cette perspective, d’opposer à la démarche sociologique qui a tendance à dégager que des tendances générales, une perspective phénoménologique qui s’intéresse surtout à la diversité des pratiques et des visions par lesquelles se manifeste l’assistance sociale. Il faut donc partir, selon l’auteure, du point de vue des acteurs pour rendre compte de la naissance de la profession qui est plus liée à une tradition familiale d’assistance et au désir de soulager la misère qu’au désir de maintenir le capitalisme et l’ordre social. D’après cette perspective subjectiviste de l’histoire du service social en France, le service social est avant tout une institution qui a cette particularité d’avoir été créée par des femmes volontaires et idéalistes qui ont vécu l’action sociale à la fois comme une mission et comme une conquête. Selon Kniebiehler, cette institution a eu pour rôle historique d’assurer le passage des oeuvres privées vers un système de Sécurité sociale, de l’assistance sociale du XIXe siècle à l’assurance du XXe siècle, et par conséquent, cette classe de femmes volontaires et idéalistes a rempli sa mission.
C’est donc à partir d’un ensemble de témoignages d’assistantes sociales appartenant à des générations différentes sur une période allant de 1930 jusqu’à la période post-1968 que Kniebeihler reconstruit l’histoire du travail social en France. Cette histoire est donc racontée par celles-là mêmes qui ont eu intérêt au service social. Cependant, l’auteur fait preuve d’une certaine vigilance épistémologique en rappelant que les répondantes appartenaient à ce que l’on peut appeler l’ "élite de la profession", et ont raconté leur histoire au gré leur mémoire et de leur subjectivité. Il ne s’agissait pas, selon elle, d’écrire, à partir de ces témoignages, une histoire exhaustive du travail social en France, mais plutôt d’en faire ressortir la dimension humaine. (Handy Leroy, 2015) |
Nous, les assistantes sociales : naissance d'une profession : trente ans de souvenirs d'assistantes sociales françaises, 1930-1960 / [Livres, articles, périodiques] / Yvonne Kniebiehler . - Paris : Aubier, 1980 . - 353 p.. - ( Collection historique (Aubier) . ISBN : 978-2-7007-0215-6 Chronol. Mots-clés : | Service social Guidance Vocation Travailleurs sociaux Histoire France | Résumé : | La perspective phénoménologique de Kniebiehler (1980) qui vise à rendre compte de l’expérience familière du monde social se présente comme une remise en question de la théorie dite de contrôle social développée par Verdès-Leroux (1978) qui voit dans l’assistance sociale une stratégie consciente ou inconsciente visant à légitimer l’ordre social établi ; ou par Donzelot (1978) qui pose la question de l’assistance sociale comme moyen d’assurer la fonctionnarisation de l’institution familiale. Selon Kniebiehler, si l’on peut admettre que le sens objectif des pratiques des assistantes sociales s’orientent, inconsciemment vers la reproduction de l’ordre social établi, on ne pas pour autant réduire l’action des assistantes sociales à celles d’auxiliaires au service de la classe dominante. Il s’agit donc, selon cette perspective, d’opposer à la démarche sociologique qui a tendance à dégager que des tendances générales, une perspective phénoménologique qui s’intéresse surtout à la diversité des pratiques et des visions par lesquelles se manifeste l’assistance sociale. Il faut donc partir, selon l’auteure, du point de vue des acteurs pour rendre compte de la naissance de la profession qui est plus liée à une tradition familiale d’assistance et au désir de soulager la misère qu’au désir de maintenir le capitalisme et l’ordre social. D’après cette perspective subjectiviste de l’histoire du service social en France, le service social est avant tout une institution qui a cette particularité d’avoir été créée par des femmes volontaires et idéalistes qui ont vécu l’action sociale à la fois comme une mission et comme une conquête. Selon Kniebiehler, cette institution a eu pour rôle historique d’assurer le passage des oeuvres privées vers un système de Sécurité sociale, de l’assistance sociale du XIXe siècle à l’assurance du XXe siècle, et par conséquent, cette classe de femmes volontaires et idéalistes a rempli sa mission.
C’est donc à partir d’un ensemble de témoignages d’assistantes sociales appartenant à des générations différentes sur une période allant de 1930 jusqu’à la période post-1968 que Kniebeihler reconstruit l’histoire du travail social en France. Cette histoire est donc racontée par celles-là mêmes qui ont eu intérêt au service social. Cependant, l’auteur fait preuve d’une certaine vigilance épistémologique en rappelant que les répondantes appartenaient à ce que l’on peut appeler l’ "élite de la profession", et ont raconté leur histoire au gré leur mémoire et de leur subjectivité. Il ne s’agissait pas, selon elle, d’écrire, à partir de ces témoignages, une histoire exhaustive du travail social en France, mais plutôt d’en faire ressortir la dimension humaine. (Handy Leroy, 2015) |
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