[article] in L'Histoire > N° 500 (Octobre 2022) . - p. 81 Titre : | Guide des Livres : Femmes et colonisation | Type de document : | Livres, articles, périodiques | Auteurs : | Pascale Barthélémy, Auteur | Année de publication : | 2022 | Article en page(s) : | p. 81 | Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | lecture livre femmes colonisation inégalité Afrique | Note de contenu : | Sororité et colonialisme. Françaises et Africaines au temps de la guerre froide, 1944-1962, Pascale Barthélémy, Éditions de la Sorbonne, 2022, 366 p., 35 €.
D'emblée, le titre interpelle par l'étonnante association des mots « sororité » et « colonialisme », car si la domination masculine concerne toutes les Françaises, les Africaines subissent, elles, bien d'autres inégalités, liées à leur statut de colonisées qui allie race et genre. Approuvant la politique impérialiste au nom d'un « devoir civilisationniste » qui émanciperait leurs « soeurs » ou la rejetant, les métropolitaines et coloniales se retrouvent dans le camp des oppresseurs, et les féministes dans une inconfortable posture, qui plus est quand elles se targuent d'être apolitiques. Dès lors, que signifie l'emploi du mot « soeurs », en usage au temps de la colonisation et de la guerre froide ? Une solidarité féminine a-t-elle été possible, y compris lors des luttes pour l'indépendance, s'interroge ce remarquable ouvrage ?
L'historienne a analysé un nombre impressionnant d'archives, s'est penchée sur l'action des deux principales associations : la Fédération démocratique internationale des femmes (FDIF), proche du Parti communiste, qui défendra la décolonisation, et l'Association des femmes de l'Union française (AFUF), reflet du christianisme social, qui disparaît en 1960. Pascale Barthélémy souligne l'activisme d'une élite féminine africaine, ainsi tirée de l'oubli, et démontre la diversité et l'évolution des positions entre métropolitaines, comme entre colonisées. Se côtoient ou s'opposent conceptions essentialiste et universaliste, « féminisme impérialiste » et « féminisme maternaliste », foi en une Union française et rejet de la colonisation.
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[article] Guide des Livres : Femmes et colonisation [Livres, articles, périodiques] / Pascale Barthélémy, Auteur . - 2022 . - p. 81. Langues : Français ( fre) in L'Histoire > N° 500 (Octobre 2022) . - p. 81 Mots-clés : | lecture livre femmes colonisation inégalité Afrique | Note de contenu : | Sororité et colonialisme. Françaises et Africaines au temps de la guerre froide, 1944-1962, Pascale Barthélémy, Éditions de la Sorbonne, 2022, 366 p., 35 €.
D'emblée, le titre interpelle par l'étonnante association des mots « sororité » et « colonialisme », car si la domination masculine concerne toutes les Françaises, les Africaines subissent, elles, bien d'autres inégalités, liées à leur statut de colonisées qui allie race et genre. Approuvant la politique impérialiste au nom d'un « devoir civilisationniste » qui émanciperait leurs « soeurs » ou la rejetant, les métropolitaines et coloniales se retrouvent dans le camp des oppresseurs, et les féministes dans une inconfortable posture, qui plus est quand elles se targuent d'être apolitiques. Dès lors, que signifie l'emploi du mot « soeurs », en usage au temps de la colonisation et de la guerre froide ? Une solidarité féminine a-t-elle été possible, y compris lors des luttes pour l'indépendance, s'interroge ce remarquable ouvrage ?
L'historienne a analysé un nombre impressionnant d'archives, s'est penchée sur l'action des deux principales associations : la Fédération démocratique internationale des femmes (FDIF), proche du Parti communiste, qui défendra la décolonisation, et l'Association des femmes de l'Union française (AFUF), reflet du christianisme social, qui disparaît en 1960. Pascale Barthélémy souligne l'activisme d'une élite féminine africaine, ainsi tirée de l'oubli, et démontre la diversité et l'évolution des positions entre métropolitaines, comme entre colonisées. Se côtoient ou s'opposent conceptions essentialiste et universaliste, « féminisme impérialiste » et « féminisme maternaliste », foi en une Union française et rejet de la colonisation.
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