[article] in L'Histoire > N° 501 (Novembre 2022) . - p. 66-71 Titre : | L'Atelier des CHERCHEURS - « Travailleuses, rentrez chez vous ! » | Type de document : | Livres, articles, périodiques | Auteurs : | Lucas Marchand, Auteur | Année de publication : | 2022 | Article en page(s) : | p. 66-71 | Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | femmes travail munitionnette indemnité ouvrières militantes armistice | Note de contenu : |
Le 13 novembre 1918 une circulaire ministérielle ordonne aux femmes travaillant dans les usines de guerre de retourner dans leur foyer, oubliant que les 1,3 million de Français tués au combat laissent autant d'emplois vacants et que 600 000 veuves ne pourront vivre comme avant. Les refus et les résistances furent nombreux.
Nous sommes maintenant une force et nous avons le devoir d'élever la voix » : c'est le constat que fait Hélène Brion, militante féministe et pacifiste, dans L'Action féministe en décembre 1918, et avec elle de nombreuses femmes au lendemain de la Première Guerre mondiale. Beaucoup ont travaillé à l'usine, ont milité, ont tissé de nouvelles solidarités. Cependant, en France, après l'armistice, le bilan est amer pour les femmes, les possibilités d'émancipation entrevues faisant place à un renforcement du conservatisme et des stéréotypes genrés ainsi qu'à une consolidation de leur ségrégation professionnelle.
La paix revenue, les quelque 430 000 femmes employées dans les usines de guerre, principalement dans la métallurgie et l'armement, que l'on a appelées « munitionnettes » et dont on a célébré le sacrifice pour la patrie, doivent laisser la place aux soldats, censés rentrer rapidement du front. Après être passées dans la lumière, les ouvrières sont appelées ...
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[article] L'Atelier des CHERCHEURS - « Travailleuses, rentrez chez vous ! » [Livres, articles, périodiques] / Lucas Marchand, Auteur . - 2022 . - p. 66-71. Langues : Français ( fre) in L'Histoire > N° 501 (Novembre 2022) . - p. 66-71 Mots-clés : | femmes travail munitionnette indemnité ouvrières militantes armistice | Note de contenu : |
Le 13 novembre 1918 une circulaire ministérielle ordonne aux femmes travaillant dans les usines de guerre de retourner dans leur foyer, oubliant que les 1,3 million de Français tués au combat laissent autant d'emplois vacants et que 600 000 veuves ne pourront vivre comme avant. Les refus et les résistances furent nombreux.
Nous sommes maintenant une force et nous avons le devoir d'élever la voix » : c'est le constat que fait Hélène Brion, militante féministe et pacifiste, dans L'Action féministe en décembre 1918, et avec elle de nombreuses femmes au lendemain de la Première Guerre mondiale. Beaucoup ont travaillé à l'usine, ont milité, ont tissé de nouvelles solidarités. Cependant, en France, après l'armistice, le bilan est amer pour les femmes, les possibilités d'émancipation entrevues faisant place à un renforcement du conservatisme et des stéréotypes genrés ainsi qu'à une consolidation de leur ségrégation professionnelle.
La paix revenue, les quelque 430 000 femmes employées dans les usines de guerre, principalement dans la métallurgie et l'armement, que l'on a appelées « munitionnettes » et dont on a célébré le sacrifice pour la patrie, doivent laisser la place aux soldats, censés rentrer rapidement du front. Après être passées dans la lumière, les ouvrières sont appelées ...
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