[article] in Santé mentale > 291 (Octobre 2024) . - p. 42-47 Titre : | Déprescription en CMP... | Auteurs : | Geneviève Hénault | Année de publication : | 2024 | Article en page(s) : | p. 42-47 | Note générale : | Cet article fait partie du dossier " Déprescrire ? ". | Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | Responsabilité médicale | Résumé : | La question de la déprescription se situe au carrefour de multiples contraintes. Dans le contexte actuel de la psychiatrie publique, comment accompagner des patients vers la décroissance médicamenteuse, alors que cette démarche nécessite un cadre solide et sécurisant ?
Depuis peu, on entend parler de « déprescription » en psychiatrie alors que d?autres spécialités, comme la gériatrie et la médecine générale, se sont saisies de cette problématique plus tôt (voir aussi l?article de F. Berna et P. Queneau, « La déprescription des psychotropes, un vrai sujet ! »). Jusqu?alors, on se préoccupait beaucoup du sevrage des benzodiazépines et, dans une moindre mesure, de celui des antidépresseurs. Pendant longtemps, on a considéré qu?une fois un traitement antipsychotique « de fond » mis en place, c?était plus ou moins à vie. Le but essentiel était d?éviter la rechute, et ce, dès le premier épisode délirant ou maniaque, quitte à accepter (et faire accepter aux patients) des effets indésirables importants, dont certains constituent à eux-mêmes des facteurs de handicap. Aujourd?hui, le concept de déprescription émerge dans notre discipline et des travaux universitaires sont publiés, tout particulièrement sur la question de la déprescription des antipsychotiques (1).
Cet essor de l?intérêt pour la décroissance, voire l?arrêt des antipsychotiques, procède certainement de plusieurs mécanismes convergents :
? l?élargissement massif du cadre de prescription des traitements antipsychotiques auparavant réservés aux pathologies les plus sévères (2) ;
? la parole des patients concernés qui s?affirme davantage notamment via le portage du concept de rétablissement. Ce mouvement s?assortit d?une remise en cause du pouvoir de contrainte aux soins (3) ;
? la prise de conscience des effets indésirables graves de ces traitements pris au long cours qui réduisent l?espérance de vie par la forte majoration des facteurs de risque métaboliques et cardiovasculaires (4).
À partir de quelques situations cliniques, nous aborderons ici les intérêts et les freins de la déprescription en pratique quotidienne en Centre médico-psychologique (CMP). [...] |
[article] Déprescription en CMP... [] / Geneviève Hénault . - 2024 . - p. 42-47. Cet article fait partie du dossier " Déprescrire ? ". Langues : Français ( fre) in Santé mentale > 291 (Octobre 2024) . - p. 42-47 Mots-clés : | Responsabilité médicale | Résumé : | La question de la déprescription se situe au carrefour de multiples contraintes. Dans le contexte actuel de la psychiatrie publique, comment accompagner des patients vers la décroissance médicamenteuse, alors que cette démarche nécessite un cadre solide et sécurisant ?
Depuis peu, on entend parler de « déprescription » en psychiatrie alors que d?autres spécialités, comme la gériatrie et la médecine générale, se sont saisies de cette problématique plus tôt (voir aussi l?article de F. Berna et P. Queneau, « La déprescription des psychotropes, un vrai sujet ! »). Jusqu?alors, on se préoccupait beaucoup du sevrage des benzodiazépines et, dans une moindre mesure, de celui des antidépresseurs. Pendant longtemps, on a considéré qu?une fois un traitement antipsychotique « de fond » mis en place, c?était plus ou moins à vie. Le but essentiel était d?éviter la rechute, et ce, dès le premier épisode délirant ou maniaque, quitte à accepter (et faire accepter aux patients) des effets indésirables importants, dont certains constituent à eux-mêmes des facteurs de handicap. Aujourd?hui, le concept de déprescription émerge dans notre discipline et des travaux universitaires sont publiés, tout particulièrement sur la question de la déprescription des antipsychotiques (1).
Cet essor de l?intérêt pour la décroissance, voire l?arrêt des antipsychotiques, procède certainement de plusieurs mécanismes convergents :
? l?élargissement massif du cadre de prescription des traitements antipsychotiques auparavant réservés aux pathologies les plus sévères (2) ;
? la parole des patients concernés qui s?affirme davantage notamment via le portage du concept de rétablissement. Ce mouvement s?assortit d?une remise en cause du pouvoir de contrainte aux soins (3) ;
? la prise de conscience des effets indésirables graves de ces traitements pris au long cours qui réduisent l?espérance de vie par la forte majoration des facteurs de risque métaboliques et cardiovasculaires (4).
À partir de quelques situations cliniques, nous aborderons ici les intérêts et les freins de la déprescription en pratique quotidienne en Centre médico-psychologique (CMP). [...] |
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