[article] in L'Histoire > N° 487 (septembre 2021) . - p. 13-18 Titre : | Evènement : Comment l'académie française s'est mêlée de l'orthographe | Type de document : | Livres, articles, périodiques | Auteurs : | Bernard Cerquiglini, Auteur | Année de publication : | 2021 | Article en page(s) : | p. 13-18 | Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | Académie française orthographe réforme norme | Note de contenu : | Depuis le XVIe siècle le débat sur la graphie de la langue française fait rage. Il divise les latinisants les plus élitistes de ceux qui voudraient se fier à l'oreille. Avec la création de l'Académie française au XVIIe siècle des normes orthographiques s'élaborent, mais ne cessent depuis d'évoluer.
La réforme de l'orthographe est au nombre des « marronniers » les plus florissants de la presse française. Par sa régularité, l'intérêt qu'elle suscite, les polémiques dont elle s'accompagne, elle renvoie le monstre du loch Ness à son pédiluve. La valeur marchande en est d'autant plus grande que le sujet n'est pas sans romanesque. Avec une constance touchante, de sympathiques réformateurs, amis du genre humain (et de la graphie commode), pédagogues humanistes, petits inventeurs illuminés, montent à l'assaut de la forteresse orthographique, puis succombent avec bravoure sous ses murs. Car la réforme est marquée en France d'un trait immobile : l'échec. Le succès mitigé de la dernière, les « rectifications orthographiques » de décembre 1990, semble confirmer cette loi.
Haro sur le circonflexe !
La figure de ce destin tragique est Louis Meigret (1510-1560). Ce grammairien et traducteur lyonnais connaissait sa langue et ne manquait pas d' ...
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[article] Evènement : Comment l'académie française s'est mêlée de l'orthographe [Livres, articles, périodiques] / Bernard Cerquiglini, Auteur . - 2021 . - p. 13-18. Langues : Français ( fre) in L'Histoire > N° 487 (septembre 2021) . - p. 13-18 Mots-clés : | Académie française orthographe réforme norme | Note de contenu : | Depuis le XVIe siècle le débat sur la graphie de la langue française fait rage. Il divise les latinisants les plus élitistes de ceux qui voudraient se fier à l'oreille. Avec la création de l'Académie française au XVIIe siècle des normes orthographiques s'élaborent, mais ne cessent depuis d'évoluer.
La réforme de l'orthographe est au nombre des « marronniers » les plus florissants de la presse française. Par sa régularité, l'intérêt qu'elle suscite, les polémiques dont elle s'accompagne, elle renvoie le monstre du loch Ness à son pédiluve. La valeur marchande en est d'autant plus grande que le sujet n'est pas sans romanesque. Avec une constance touchante, de sympathiques réformateurs, amis du genre humain (et de la graphie commode), pédagogues humanistes, petits inventeurs illuminés, montent à l'assaut de la forteresse orthographique, puis succombent avec bravoure sous ses murs. Car la réforme est marquée en France d'un trait immobile : l'échec. Le succès mitigé de la dernière, les « rectifications orthographiques » de décembre 1990, semble confirmer cette loi.
Haro sur le circonflexe !
La figure de ce destin tragique est Louis Meigret (1510-1560). Ce grammairien et traducteur lyonnais connaissait sa langue et ne manquait pas d' ...
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