A partir de cette page vous pouvez :
Retourner au premier écran avec les dernières notices... |
Détail de l'auteur
Auteur Philippe Mary
Documents disponibles écrits par cet auteur
Faire une suggestion Affiner la rechercheDélinquant, délinquance et insécurité / Philippe Mary
Titre : Délinquant, délinquance et insécurité : un demi-siècle de traitement en Belgique (1944-1997) / Type de document : Livres, articles, périodiques Auteurs : Philippe Mary Editeur : Bruxelles : Bruylant Année de publication : 1998 Collection : Collection des travaux et monographies de l'Ecole des sciences criminologiques Léon Cornil num. 20 Importance : 784 p. ISBN/ISSN/EAN : 978-2-8027-1087-5 Note générale : Bibliogr., index Mots-clés : Thérapie Histoire 20e siècle Délinquance Insécurité Justice criminelle Belgique Criminels Réhabilitation Index. décimale : 340 Droit Résumé : Comment la justice pénale prétend-elle traiter la délinquance et cette prétention est-elle légitime ? Telle est la question à laquelle cet ouvrage tente de répondre à la lumière des doctrines criminologiques et de politique criminelle qui, depuis un demi-siècle au moins, ont entouré nombre de réformes souvent marquées du sceau de l'échec.
La prison, la probation et la protection de la jeunesse constituent les principaux domaines analysés, complétés successivement par la défense sociale à l'égard des anormaux, le projet de réforme du code pénal et l'ensemble des réformes introduites par les ministères de l'Intérieur et de la Justice (contrats de sécurité, médiation pénale, maisons de justice,...) de 1990, en réponse au rapport de la Commission parlementaire d'enquête sur le terrorisme et le grand banditisme, à 1997, en réponse aux affaires d'enlèvements et de meurtres d'enfants.
L'ouvrage souligne le lien entre l'impossibilité structurelle de la fonction resocialisante attribuée à la justice pénale et la dépolitisation de la question criminelle dans le cadre des mécanismes de régulation sociale organisés par l'Etat, en raison de la dimension individuelle à laquelle cette question est réduite. Il conclut à la nécessité de repenser la question criminelle et la place de la justice pénale en lien étroit avec l'évolution de l'Etat social, sa crise et les solutions actuellement prônées pour en sortir.Délinquant, délinquance et insécurité : un demi-siècle de traitement en Belgique (1944-1997) / [Livres, articles, périodiques] / Philippe Mary . - Bruxelles : Bruylant, 1998 . - 784 p.. - (Collection des travaux et monographies de l'Ecole des sciences criminologiques Léon Cornil; 20) .
ISBN : 978-2-8027-1087-5
Bibliogr., index
Mots-clés : Thérapie Histoire 20e siècle Délinquance Insécurité Justice criminelle Belgique Criminels Réhabilitation Index. décimale : 340 Droit Résumé : Comment la justice pénale prétend-elle traiter la délinquance et cette prétention est-elle légitime ? Telle est la question à laquelle cet ouvrage tente de répondre à la lumière des doctrines criminologiques et de politique criminelle qui, depuis un demi-siècle au moins, ont entouré nombre de réformes souvent marquées du sceau de l'échec.
La prison, la probation et la protection de la jeunesse constituent les principaux domaines analysés, complétés successivement par la défense sociale à l'égard des anormaux, le projet de réforme du code pénal et l'ensemble des réformes introduites par les ministères de l'Intérieur et de la Justice (contrats de sécurité, médiation pénale, maisons de justice,...) de 1990, en réponse au rapport de la Commission parlementaire d'enquête sur le terrorisme et le grand banditisme, à 1997, en réponse aux affaires d'enlèvements et de meurtres d'enfants.
L'ouvrage souligne le lien entre l'impossibilité structurelle de la fonction resocialisante attribuée à la justice pénale et la dépolitisation de la question criminelle dans le cadre des mécanismes de régulation sociale organisés par l'Etat, en raison de la dimension individuelle à laquelle cette question est réduite. Il conclut à la nécessité de repenser la question criminelle et la place de la justice pénale en lien étroit avec l'évolution de l'Etat social, sa crise et les solutions actuellement prônées pour en sortir.Réservation
Réserver ce document
Exemplaires
Rangé en Support Localisation Section Disponibilité Code-barres 900/MAR Livres Centre de ressources documentaires de l'HELMo ESAS Libre-Accès Disponible ES1709 Dix ans de contrats de sécurité / Philippe Mary
Titre : Dix ans de contrats de sécurité : évaluation et actualité / Type de document : Livres, articles, périodiques Auteurs : Philippe Mary Editeur : Bruxelles : Bruylant Année de publication : 2003 Importance : 368 p. ISBN/ISSN/EAN : 978-2-8027-1764-5 Mots-clés : Jeunes Délinquance Criminalité Toxicomanie Insécurité Victimes Contrat de sécurité Prévention Évaluation Belgique Politique Politique gouvernementale Travailleur social Police Police communautaire Index. décimale : 362 Problèmes sociaux Résumé : Le 19 juin 1992, le conseil des ministres adoptait la note "Sécurité du citoyen", présentée par les ministres de l'Intérieur et de la Justice. Parmi les dispositifs prévus dans cette note : les contrats de sécurité, fers de lance des actions de prévention de la petite criminalité destinées à restaurer "une vie normale dans les grandes entités urbaines".
Dix ans plus tard, qu'en est-il de ce dispositif qui suscita maintes controverses, fit l'objet de nombreuses recherches, notamment évaluatives, et connut plusieurs aménagements ? Quel impact a-t-il eu sur les populations ciblées comme sur les acteurs de terrain, sur la vie des quartiers comme sur celle des entités urbaines ? Quel avenir peut-il espérer, en particulier à la suite de la récente réforme des polices ?
C'est à un débat sur ces questions que le Centre de recherches criminologiques de l'ULB, longtemps impliqué dans l'évaluation des contrats de sécurité, a convié praticiens, chercheurs et décideurs à l'occasion de ce 10e anniversaire, mais aussi au moment où le thème de l'insécurité n'a en rien perdu de sa vigueur.
Le présent ouvrage reprend les actes d'un colloque organisé le 19 juin 2002 et examine tour à tour l'évaluation et l'actualité des contrats de sécurité, leurs acteurs et leurs publics cibles, pour se conclure sur les positions de responsables politiquesDix ans de contrats de sécurité : évaluation et actualité / [Livres, articles, périodiques] / Philippe Mary . - Bruxelles : Bruylant, 2003 . - 368 p.
ISBN : 978-2-8027-1764-5
Mots-clés : Jeunes Délinquance Criminalité Toxicomanie Insécurité Victimes Contrat de sécurité Prévention Évaluation Belgique Politique Politique gouvernementale Travailleur social Police Police communautaire Index. décimale : 362 Problèmes sociaux Résumé : Le 19 juin 1992, le conseil des ministres adoptait la note "Sécurité du citoyen", présentée par les ministres de l'Intérieur et de la Justice. Parmi les dispositifs prévus dans cette note : les contrats de sécurité, fers de lance des actions de prévention de la petite criminalité destinées à restaurer "une vie normale dans les grandes entités urbaines".
Dix ans plus tard, qu'en est-il de ce dispositif qui suscita maintes controverses, fit l'objet de nombreuses recherches, notamment évaluatives, et connut plusieurs aménagements ? Quel impact a-t-il eu sur les populations ciblées comme sur les acteurs de terrain, sur la vie des quartiers comme sur celle des entités urbaines ? Quel avenir peut-il espérer, en particulier à la suite de la récente réforme des polices ?
C'est à un débat sur ces questions que le Centre de recherches criminologiques de l'ULB, longtemps impliqué dans l'évaluation des contrats de sécurité, a convié praticiens, chercheurs et décideurs à l'occasion de ce 10e anniversaire, mais aussi au moment où le thème de l'insécurité n'a en rien perdu de sa vigueur.
Le présent ouvrage reprend les actes d'un colloque organisé le 19 juin 2002 et examine tour à tour l'évaluation et l'actualité des contrats de sécurité, leurs acteurs et leurs publics cibles, pour se conclure sur les positions de responsables politiquesRéservation
Réserver ce document
Exemplaires
Rangé en Support Localisation Section Disponibilité Code-barres 308.10/MAR Livres Centre de ressources documentaires de l'HELMo ESAS Libre-Accès Disponible ES1839 Le guide du prisonnier en Belgique / Marie-Aude Beernaert ; Philippe Mary ; Marc Nève ; Jacques Sondron
Titre : Le guide du prisonnier en Belgique Type de document : Livres, articles, périodiques Auteurs : Marie-Aude Beernaert ; Philippe Mary ; Marc Nève ; Jacques Sondron Mention d'édition : [Nouvelle éd.] Editeur : Waterloo : Pire Année de publication : 2016 Collection : Les guides en Belgique Importance : 351 p. Présentation : ill. en noir et blanc Format : 23 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-87542-137-1 Note générale : Notes biogr. sur les auteurs Les informations contenues dans ce Guide du prisonnier ont été arrêtées au 1er mars 2016 Mots-clés : Prisons Droit Législation Belgique Prisonniers Statut légal Résumé : Qui aujourd’hui serait capable d’expliquer précisément le fonctionnement de nos prisons, la vie qui s’y déroule, les droits et devoirs de tous ceux qui, à un titre ou un autre, y séjournent ? Personne, à commencer par les premiers concernés : les détenus. Dans des sociétés qui ont érigé la liberté individuelle comme valeur absolue, une telle ignorance, une telle opacité des lieux où l’on en est privé, est tout simplement inacceptable. Y remédier est une exigence démocratique minimale à laquelle ce guide tente d’apporter un début de réponse par l’exposé pratique des quatre grandes étapes qui jalonnent l’itinéraire du détenu : entrer en prison, être jugé, vivre en prison, sortir de prison. Un chapitre particulier est en outre consacré aux droits du détenu.
Si ce guide s’adresse en priorité aux détenus, il s’adresse aussi à leurs proches et à tous ceux qui ont à faire avec le milieu de l’ombre : avocats, travailleurs sociaux, médecins, aumôniers, conseillers moraux, visiteurs, sans oublier les directeurs, agents pénitentiaires et fonctionnaires de l’administration.
Le guide a été rédigé par une équipe composée de juristes, criminologues, enseignants, avocats, psychologues et membres de commissions de surveillance.
Avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin et de la Loterie Nationale, de la section belge de l’Observatoire International des Prisons, de la Commission prisons de la Ligue des droits de l’Homme.Le guide du prisonnier en Belgique [Livres, articles, périodiques] / Marie-Aude Beernaert ; Philippe Mary ; Marc Nève ; Jacques Sondron . - [Nouvelle éd.] . - Waterloo : Pire, 2016 . - 351 p. : ill. en noir et blanc ; 23 cm. - (Les guides en Belgique) .
ISBN : 978-2-87542-137-1
Notes biogr. sur les auteurs Les informations contenues dans ce Guide du prisonnier ont été arrêtées au 1er mars 2016
Mots-clés : Prisons Droit Législation Belgique Prisonniers Statut légal Résumé : Qui aujourd’hui serait capable d’expliquer précisément le fonctionnement de nos prisons, la vie qui s’y déroule, les droits et devoirs de tous ceux qui, à un titre ou un autre, y séjournent ? Personne, à commencer par les premiers concernés : les détenus. Dans des sociétés qui ont érigé la liberté individuelle comme valeur absolue, une telle ignorance, une telle opacité des lieux où l’on en est privé, est tout simplement inacceptable. Y remédier est une exigence démocratique minimale à laquelle ce guide tente d’apporter un début de réponse par l’exposé pratique des quatre grandes étapes qui jalonnent l’itinéraire du détenu : entrer en prison, être jugé, vivre en prison, sortir de prison. Un chapitre particulier est en outre consacré aux droits du détenu.
Si ce guide s’adresse en priorité aux détenus, il s’adresse aussi à leurs proches et à tous ceux qui ont à faire avec le milieu de l’ombre : avocats, travailleurs sociaux, médecins, aumôniers, conseillers moraux, visiteurs, sans oublier les directeurs, agents pénitentiaires et fonctionnaires de l’administration.
Le guide a été rédigé par une équipe composée de juristes, criminologues, enseignants, avocats, psychologues et membres de commissions de surveillance.
Avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin et de la Loterie Nationale, de la section belge de l’Observatoire International des Prisons, de la Commission prisons de la Ligue des droits de l’Homme.Réservation
Réserver ce document
Exemplaires
Rangé en Support Localisation Section Disponibilité Code-barres 308.4/BEE Livres Centre de ressources documentaires de l'HELMo ESAS Libre-Accès Disponible ES9651 340/BEE Livres Centre de ressources documentaires de l'HELMo ESAS Libre-Accès Disponible ES9650 Insécurité et pénalisation du social / Philippe Mary
Titre : Insécurité et pénalisation du social Type de document : Livres, articles, périodiques Auteurs : Philippe Mary Editeur : Bruxelles : Labor Année de publication : 2003 Collection : Quartier libre Importance : 94 p. ISBN/ISSN/EAN : 978-2-8040-1819-1 Mots-clés : Justice Droit Insécurité Sécurité Peines Répression Médication pénale Index. décimale : 340 Droit Résumé : Apparue avec les États-nations modernes libéraux, la justice pénale a régulièrement servi d'instrument de domination ou, pour reprendre la formule de Foucault, assuré la gestion des illégalismes populaires et de ceux-ci seulement, comme l'atteste le profil socio-économique des populations qu'elle draine. [...] Cette manière devoir, au
relents gauchistes démodés certes, semble pourtant d'actualité, face au constat de plus en plus lourd de la gestion pénale de la question sociale par le développement de politiques sécuritaires qui visent principalement ce fameux "groupes à risques". Car ce sont bel et bien eux qui, visés, sont touchés par les réformes les plus récentes, des contrats de sécurité à la construction de prisons, en passant par la procédure accélérée.
D'un point de vue macrosocial, difficile dès lors d'envisager aujourd'hui une réforme de la justice autre que celle actuellement impulsée dans le sens d'une emprise répressive croissante sur des populations de plus en plus nombreuses, emprise débordant même les frontières de la délinquance pour s'étendre notamment au traitement des chômeurs ou de
demandeurs d'asile. Un tel contexte doit être gardé à l'esprit lorsque l'on parle de justice pénale, trais, aussi contraignant soit-il, il ne doit pas nécessairement conduire à l'immobilisme. Du moins, comme pour les statistiques ou l'Europe sociale, peut-on toujours l'espérer...Insécurité et pénalisation du social [Livres, articles, périodiques] / Philippe Mary . - Bruxelles : Labor, 2003 . - 94 p.. - (Quartier libre) .
ISBN : 978-2-8040-1819-1
Mots-clés : Justice Droit Insécurité Sécurité Peines Répression Médication pénale Index. décimale : 340 Droit Résumé : Apparue avec les États-nations modernes libéraux, la justice pénale a régulièrement servi d'instrument de domination ou, pour reprendre la formule de Foucault, assuré la gestion des illégalismes populaires et de ceux-ci seulement, comme l'atteste le profil socio-économique des populations qu'elle draine. [...] Cette manière devoir, au
relents gauchistes démodés certes, semble pourtant d'actualité, face au constat de plus en plus lourd de la gestion pénale de la question sociale par le développement de politiques sécuritaires qui visent principalement ce fameux "groupes à risques". Car ce sont bel et bien eux qui, visés, sont touchés par les réformes les plus récentes, des contrats de sécurité à la construction de prisons, en passant par la procédure accélérée.
D'un point de vue macrosocial, difficile dès lors d'envisager aujourd'hui une réforme de la justice autre que celle actuellement impulsée dans le sens d'une emprise répressive croissante sur des populations de plus en plus nombreuses, emprise débordant même les frontières de la délinquance pour s'étendre notamment au traitement des chômeurs ou de
demandeurs d'asile. Un tel contexte doit être gardé à l'esprit lorsque l'on parle de justice pénale, trais, aussi contraignant soit-il, il ne doit pas nécessairement conduire à l'immobilisme. Du moins, comme pour les statistiques ou l'Europe sociale, peut-on toujours l'espérer...Réservation
Réserver ce document
Exemplaires
Rangé en Support Localisation Section Disponibilité Code-barres 340/MAR Livres Centre de ressources documentaires de l'HELMo ESAS Albums – Primaire Disponible ES1594 340/MAR Livres Centre de ressources documentaires de l'HELMo ESAS Albums – Primaire Disponible ES1595 340/MAR Livres Centre de ressources documentaires de l'HELMo ESAS Albums – Primaire Disponible ES1617 Place & sens de la prison en Belgique : entre discours et pratiques / Philippe Mary in L'Observatoire, 66 (Novembre 2010)
[article]
in L'Observatoire > 66 (Novembre 2010)
Titre : Place & sens de la prison en Belgique : entre discours et pratiques Type de document : Livres, articles, périodiques Auteurs : Philippe Mary, Auteur Année de publication : 2010 Langues : Français (fre) Résumé : Plus de places dans les prisons ?
La question de la place de la prison dans l’arsenal des peines tend à se poser aujourd’hui essentiellement au vu du problème de la surpopulation carcérale qui ne cesse de s’aggraver depuis trente ans.
La population pénitentiaire belge (au 1er mars de chaque année) était de 10.159 détenus en 2009 [1], pour 5.176 en 1980, soit près d’un doublement. Dans le même temps, la capacité d’hébergement est passée d’environ 5.450 places à 8.559, soit une augmentation de près de 50%.
Le problème est réel et important, mais il faut aussi rappeler que la question de la place de la prison ne s’y limite pas et que, plus fondamentalement, subsiste un problème de légitimité de l’institution indépendamment de toute surpopulation ; ce problème est loin d’être neuf puisqu’il fut posé depuis le 19e siècle par des auteurs et praticiens comme Adolphe Prins en Belgique. Plus fondamentalement encore, c’est aussi le problème de la légitimé du droit pénal lui-même qui sera posé avec de plus en plus d’acuité, surtout à partir des années 1970. Plusieurs initiatives de réforme d’envergure seront prises, comme la création d’une commission pour l’étude de la révision du droit pénal et de la procédure pénale en 1946, la nomination d’un commissaire royal à la réforme de la procédure pénale en 1962, la création d’une nouvelle commission pour la révision du code pénal en 1976, la nomination d’un commissaire royal à la réforme du code pénal en 1983, etc. Aucune n’aboutira de sorte que la réflexion sur un droit pénal datant de 1867 et prenant ses racines au 18e siècle est aujourd’hui au point mort. Dans ces conditions, la prison est non seulement laissée à elle-même, mais aussi à tous les usages qui peuvent en être fait et qui alimentent la surpopulation : recours excessif à la détention préventive, allongement de la durée des détentions préventives, allongement des peines…[2] Usages dont on sait par ailleurs qu’ils sont largement déterminés par des facteurs n’ayant que peu à voir avec l’évolution de la criminalité, tels que l’évolution démographique, la situation économique, la confiance dans les institutions, le niveau de protection sociale, l’opinion publique ou les médias[3].
Face à ce véritable emballement, la seule réponse politique est jusqu’à présent l’augmentation de la capacité pénitentiaire.
Jusqu’il y a quelques années, cette augmentation n’était pas le fruit d’un véritable programme politique, mais s’était faite progressivement lors de la rénovation de certains établissements ou de la construction de quelques nouvelles prisons en remplacement d’établissements trop vétustes. Mais, depuis 2008, l’extension de la capacité fait l’objet d’un vaste programme avec le Masterplan 2008-2012 pour une infrastructure carcérale plus humaine adopté par le gouvernement le 8 avril 2008 et complété le 23 décembre de la même année pour s’étendre jusqu’en 2016, qui prévoit la construction d’environ 2.500 à 2.700 cellules supplémentaires [4].
Basée sur de nombreuses erreurs [5] et allant à l’encontre de la plupart des analyses criminologiques ou des recommandations d’instances internationales, une telle politique constitue un tournant significatif dans la réflexion sur la place de la prison, non pas dans l’arsenal pénal, mais, plus globalement, dans la société. En effet, dans son complément au Masterplan du 23 décembre 2008, Stefaan De Clerck, oubliant sa note de 1996, en est venu à faire la promotion de la construction de nouvelles prisons avec un argumentaire avant tout économique. Sous le titre « Impact social des prisons », ce n’est plus la place de celles-ci dans la société qui est examinée, mais, avant tout, l’importance de leurs retombées économiques, en termes d’emplois directs (une prison de 444 places en fournirait 500 pour « au moins 100 ans »[6]) ou indirects (la police locale pour le transport des détenus, les organismes d’aide aux détenus, les maisons de justice, les divers fournisseurs de la prison…), sans oublier l’activité générée par l’arrivée de membres du personnel s’établissant dans la région avec leur famille (logements, commerces, écoles,…). C’est ensuite l’impact sur l’environnement qui est mis en avant, sous une forme quasiment publicitaire, pour souligner le peu de nuisances, notamment sonores (« la prison est un voisin très calme pour les riverains » [7]) ou environnementales (« les prisons sont très peu polluantes (…) pas plus qu’une chambre d’étudiant par exemple » [8]). Le ministre mettra même cyniquement en avant que les centres de détention pour mineurs créent encore moins de nuisances que les prisons : moins de visiteurs, moins d’activités des organismes extérieurs et quasiment pas de travail en atelier [9].
L’impact social des prisons se réduit ainsi à cette autre forme de « consumérisme » pénal [10] où le client n’est plus le justiciable, mais des autorités communales en mal de développement - dont certaines ont d’ailleurs bien compris le message et n’ont pas ménagé leurs efforts pour obtenir « leur » prison [11]- ou des riverains qui ne voudraient pas de cela dans leur jardin. D’aucuns vont jusqu’à y voir une piste sérieuse pour sortir de la crise économique actuelle [12].[article] Place & sens de la prison en Belgique : entre discours et pratiques [Livres, articles, périodiques] / Philippe Mary, Auteur . - 2010.
Langues : Français (fre)
in L'Observatoire > 66 (Novembre 2010)
Résumé : Plus de places dans les prisons ?
La question de la place de la prison dans l’arsenal des peines tend à se poser aujourd’hui essentiellement au vu du problème de la surpopulation carcérale qui ne cesse de s’aggraver depuis trente ans.
La population pénitentiaire belge (au 1er mars de chaque année) était de 10.159 détenus en 2009 [1], pour 5.176 en 1980, soit près d’un doublement. Dans le même temps, la capacité d’hébergement est passée d’environ 5.450 places à 8.559, soit une augmentation de près de 50%.
Le problème est réel et important, mais il faut aussi rappeler que la question de la place de la prison ne s’y limite pas et que, plus fondamentalement, subsiste un problème de légitimité de l’institution indépendamment de toute surpopulation ; ce problème est loin d’être neuf puisqu’il fut posé depuis le 19e siècle par des auteurs et praticiens comme Adolphe Prins en Belgique. Plus fondamentalement encore, c’est aussi le problème de la légitimé du droit pénal lui-même qui sera posé avec de plus en plus d’acuité, surtout à partir des années 1970. Plusieurs initiatives de réforme d’envergure seront prises, comme la création d’une commission pour l’étude de la révision du droit pénal et de la procédure pénale en 1946, la nomination d’un commissaire royal à la réforme de la procédure pénale en 1962, la création d’une nouvelle commission pour la révision du code pénal en 1976, la nomination d’un commissaire royal à la réforme du code pénal en 1983, etc. Aucune n’aboutira de sorte que la réflexion sur un droit pénal datant de 1867 et prenant ses racines au 18e siècle est aujourd’hui au point mort. Dans ces conditions, la prison est non seulement laissée à elle-même, mais aussi à tous les usages qui peuvent en être fait et qui alimentent la surpopulation : recours excessif à la détention préventive, allongement de la durée des détentions préventives, allongement des peines…[2] Usages dont on sait par ailleurs qu’ils sont largement déterminés par des facteurs n’ayant que peu à voir avec l’évolution de la criminalité, tels que l’évolution démographique, la situation économique, la confiance dans les institutions, le niveau de protection sociale, l’opinion publique ou les médias[3].
Face à ce véritable emballement, la seule réponse politique est jusqu’à présent l’augmentation de la capacité pénitentiaire.
Jusqu’il y a quelques années, cette augmentation n’était pas le fruit d’un véritable programme politique, mais s’était faite progressivement lors de la rénovation de certains établissements ou de la construction de quelques nouvelles prisons en remplacement d’établissements trop vétustes. Mais, depuis 2008, l’extension de la capacité fait l’objet d’un vaste programme avec le Masterplan 2008-2012 pour une infrastructure carcérale plus humaine adopté par le gouvernement le 8 avril 2008 et complété le 23 décembre de la même année pour s’étendre jusqu’en 2016, qui prévoit la construction d’environ 2.500 à 2.700 cellules supplémentaires [4].
Basée sur de nombreuses erreurs [5] et allant à l’encontre de la plupart des analyses criminologiques ou des recommandations d’instances internationales, une telle politique constitue un tournant significatif dans la réflexion sur la place de la prison, non pas dans l’arsenal pénal, mais, plus globalement, dans la société. En effet, dans son complément au Masterplan du 23 décembre 2008, Stefaan De Clerck, oubliant sa note de 1996, en est venu à faire la promotion de la construction de nouvelles prisons avec un argumentaire avant tout économique. Sous le titre « Impact social des prisons », ce n’est plus la place de celles-ci dans la société qui est examinée, mais, avant tout, l’importance de leurs retombées économiques, en termes d’emplois directs (une prison de 444 places en fournirait 500 pour « au moins 100 ans »[6]) ou indirects (la police locale pour le transport des détenus, les organismes d’aide aux détenus, les maisons de justice, les divers fournisseurs de la prison…), sans oublier l’activité générée par l’arrivée de membres du personnel s’établissant dans la région avec leur famille (logements, commerces, écoles,…). C’est ensuite l’impact sur l’environnement qui est mis en avant, sous une forme quasiment publicitaire, pour souligner le peu de nuisances, notamment sonores (« la prison est un voisin très calme pour les riverains » [7]) ou environnementales (« les prisons sont très peu polluantes (…) pas plus qu’une chambre d’étudiant par exemple » [8]). Le ministre mettra même cyniquement en avant que les centres de détention pour mineurs créent encore moins de nuisances que les prisons : moins de visiteurs, moins d’activités des organismes extérieurs et quasiment pas de travail en atelier [9].
L’impact social des prisons se réduit ainsi à cette autre forme de « consumérisme » pénal [10] où le client n’est plus le justiciable, mais des autorités communales en mal de développement - dont certaines ont d’ailleurs bien compris le message et n’ont pas ménagé leurs efforts pour obtenir « leur » prison [11]- ou des riverains qui ne voudraient pas de cela dans leur jardin. D’aucuns vont jusqu’à y voir une piste sérieuse pour sortir de la crise économique actuelle [12].